mardi 7 mai 2024

Le guérisseur interne : mythe ou mécanisme ?

Traduction et compréhension d'un article de Joseph Peill

On peut dire savamment que les principes d’entéléchie et d’homéostasie sont au cœur du vivant (Entéléchie signifie littéralement : « fait de se tenir dans ses limites » ou « action de conserver ce qu’on possède »  et l’homéostasie désigne la régulation des constantes du milieu intérieur des organismes vivants).  La régénération est la propriété fondamentale du vivant à se maintenir en vie et à se développer, ce qui l’oppose à l’inerte, au minéral qui se transforme et évolue sans les contraintes de l’homéostasie (autorégulation). Par exemple un tas de pierre peut s’écrouler, devenir gravier puis sable, mais en aucun cas se reconstruire tout seul. En revanche, une colonie de bactéries se développe autant qu’elle peut, une plaie cicatrise, l’herbe repousse après qu’on l’a coupée, l’écorce de l’arbre se reconstitue par suite d’une gravure dans son tronc et ainsi de suite.

La régénération ou « guérison intrinsèque » fait référence à la capacité des systèmes vivants à se restaurer ou à se rétablir après une blessure ou une maladie. Autrement dit, « guérison » fait référence à la récupération, à la réparation ou au rétablissement de la santé, et « intrinsèque » implique que le processus de guérison trouve son origine causale au sein de l'organisme vivant lui-même, par opposition à une causalité via une intervention externe. Des analogies sont souvent faites entre la guérison psychologique et physique intrinsèque, et les processus d'autorégulation des systèmes vivants ( Varela et al., 1974 ).

Le thème de la « guérison intérieure » traverse l’histoire et les cultures du monde entier Campbell, 2008 ) ; ainsi que de nombreuses pratiques intégratives de santé et de bien-être – notamment le yoga, la psychothérapie, la respiration, la méditation et la prière. Les psychonautes ont tous fait l’expérience du bien-être qui succède à une prise de psilocybine, ou de LSD. Un sentiment de sérénité, de clairvoyance et de grande santé. Comme si le trip nous avait réconcilié avec avec nous-même et notre environnement. Nous pouvons alors répondre à toutes les questions et la peur semble nous avoir quitté. Même si nous étions bien portants, nous nous sentons « guéris ». Mais ce sentiment de guérison, de comment le mesurer et de quel phénomène procède t’il ?

Le concept de « guérisseur intérieur » fait référence à la croyance selon laquelle les plantes ou concoctions psychédéliques ont une action intrinsèquement régénératrice sur l'esprit et le cerveau, analogue aux mécanismes de guérison intrinsèques au sein du corps physique, par exemple après une maladie ou une blessure. Mais est-ce bien le champignon ou la plante qui sont dotés de ce pouvoir ? Ou bien est-ce un effet placebo, exacerbé par les intentions et les attentes que nous avions placées dans la cérémonie de guérison ? Ou alors s’agit-il d’un principe de régénération fondamental et propre au vivant qui fait que les lésions se cicatrisent et les tissus se reconstituent ‘naturellement’ ?

Une étude menée en double aveugle teste et discute ces idées en évaluant les effets perçus de « guérison intérieure » et en les corrélant aux scores d’amélioration de la dépression mesurés 2 semaines après la prise de psilocybine. Cette étude vise à savoir si le concept du « guérisseur interne » a une validité mécaniste et prédictive.

1.      Il est apparu très nettement que, comparé à ceux qui ont reçu le placebo, les patients qui ont reçu 25mg de psilocybine sont beaucoup plus enclins à estimer que « J’avais l’impression que mon corps/esprit/cerveau se guérissait automatiquement/naturellement par lui-même. » Autrement dit, la perception du « guérisseur interne » est majorée par la prise de psilocybine.

2.      Les patients ayant, au cours de leur voyage, ressenti le travail d’un « guérisseur interne » sont ceux qui présentent les meilleurs scores d’amélioration de leur état dépressif évalué deux semaines après le trip.

Conclusion : Le ressenti du travail d’un guérisseur interne corrèle avec une nette réduction de l’état dépressif.

Description de l’expérience

Dans un essai contrôlé randomisé en double aveugle portant sur des patients souffrant d'un trouble dépressif majeur de longue date, modéré à sévère, nous avons comparé la psilocybine à l'escitalopram, un antidépresseur inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine, sur une période de 6 semaines. 29 patients reçu deux doses distinctes de 25 mg de psilocybine à 3 semaines d'intervalle plus 6 semaines de placebo quotidien (groupe psilocybine) et 30 autres patients ont reçu deux doses distinctes de 1 mg de psilocybine à 3 semaines d'intervalle plus 6 semaines de traitement oral quotidien (groupe escitalopram).

PSYCHOMETRIE (Questionnaires évaluation patients renseignés suite à l'expérience)

Evaluation du guérisseur intérieur

L’ élément du guérisseur intérieur est évalué  sur une échelle à 5 points complété après l’expérience de dosage de psilocybine. L’item du guérisseur intérieur visait à capturer ce que ressentaient les participants suite à leur expérience récente. Les réponses à l'échelle sont exprimées en nombres entiers unitaires allant de −2 à +2, où un score de −2 équivaut à « fortement en désaccord », un score de +2 équivaut à « tout à fait d'accord » et un score de 0 équivaut  à « ni d'accord ni en désaccord ». L’élément du guérisseur intérieur était défini ainsi :

« J’avais l’impression que mon corps/esprit/cerveau se guérissait automatiquement/naturellement/par lui-même. »

Evaluation de la dépression score de Beck (BDI)

Auto-évaluation validée de 21 éléments des symptômes dépressifs notés de 0 à 3, créée à l'origine par Beck et al. (1996) . L'échelle couvre diverses facettes de la symptomatologie dépressive, notamment le sommeil, l'humeur, l'appétit, la concentration, la culpabilité, l'intérêt, la libido, l'irritabilité, l'agitation, l'aversion pour soi et la fatigue ( Beck et al., 1996 

Evaluation de rupture émotionnelle (EBI)

Une enquête en six questions développée par Roseman et al. (2019) mesurent les percées émotionnelles aiguës à l'aide de l'échelle visuelle analogique (EVA) avec des scores allant de 0 (« Non, pas plus que d'habitude ») à 100 (« Oui, entièrement ou complètement »).

Questionnaire d'expérience mystique (MEQ)

Le MEQ évalue les expériences aiguës de type mystique à l'aide d'une échelle de type Likert à 5 points, catégorisant les réponses en quatre sous-échelles : « mystique », « humeur positive », « transcendance du temps et de l'espace » et « ineffabilité » ( MacLean et coll., 2011 

Questionnaire d'expérience difficile (CEQ)

Le questionnaire sur les expériences stimulantes (CEQ) évalue les événements difficiles (bad trips) au cours d'expériences psychédéliques à l'aide d'une échelle de type Likert en 26 éléments et 5 points. Il comprend sept sous-échelles : peur, paranoïa, folie, détresse physique, isolement, mort et chagrin.

Questionnaire ASC (Altered State of Consciousness)

ASC  intègre 11 critères portant sur les phénomènes : vision, désincarnation, visualisations complexe ou pas,  expérience spirituelle, synesthésie audiovisuelle, signification modifiée des percepts, contrôle altéré de la cognition, expérience d'état de bonheur de l'unité

Intensité générale des effets du médicament

L'intensité générale des effets subjectifs du médicament a été évaluée à l'aide d'une EVA standard à incréments de 100 allant de « aucun effet » à « effets extrêmement intenses ». Ce test a été réalisé une fois que les effets aigus du médicament étaient tombés à un niveau négligeable.


RESULTATS des évaluations

1.      Comme supposé, les notes pour l'élément de guérisseur interne données par le groupe 25 mg de psilocybine ( M = 0,87, SD = 1,17) étaient significativement plus élevées ( t = 3,88, p < 0,001) que pour le groupe 1 mg ( M = 0,45, SD). = 1,43).
Le score modal du 75e percentile supérieur était de 2 (groupe 25 mg) et 1 (groupe 1 mg).
Les scores modaux inférieurs du 25e percentile étaient de 0 (groupe 25 mg) et de −2 (groupe 1 mg)

 

2.      L’amélioration du score de BDI (index dépression) deux semaines après la prise de 25mg de psilocybine corrèle avec le score du questionnaire « Guérisseur intérieur »



Ci dessus, pour le bras à 25 mg, les corrélations selon l'intensité subjective générale et le guérisseur interne par rapport au changement de score du BDI (Inventaire de dépression de Beck)  entre le départ et 2 semaines après le jour 1 de l'administration (DD1).

La corrélation était significative pour les scores BDI par rapport au guérisseur interne (−0,315, unilatéral) à 2 semaines.

Pas de corrélation entre le score d’amélioration du BDI et l’intensité de l’expérience perçue (Intensité Subjective Générale).

DISCUSSION

Le but de cette étude était de démarrer un processus de VALIDATION du concept de « guérisseur interne ». En second lieu, l’étude a examiné si les scores de l’item du « guérisseur interne » étaient en corrélation avec les changements post-traitement dans la gravité des symptômes dépressifs. Enfin, l’étude a évalué l’effet de l’intensité subjective du produit comme co-variable.

Comme prévu les scores de litem « guérisseur interne » étaient significativement plus élevés pour ceux qui avaient reçu 25mg de psilocybine que pour ceux ayant reçu le placebo. 

Au sein du groupe 25mg, l’effet « guérisseur interne»  est corrélé à la diminution des symptômes dépressifs tels que mesurés par le BDI avant la prise  et 2 semaines après, tandis qu’on ne remarque pas de corrélation entre l’amplitude des effets subjectifs perçus et la diminution du score BDI. Cette corrélation est même renforcée lorsque le facteur « guérisseur interne » est corrigé des effets subjectifs perçus, ce qui indique que la diminution des symptômes dépressifs n’est pas le produit d’une simple préparation psychologique (différant en cela de l’effet placebo). Ces résultats montrent que la perception du « guérisseur interne » est un phénomène causal significatif de l’amélioration de la symptomatologie dépressive.

Les analyses supplémentaires ont examiné les relations entre les scores du guérisseur, et les scores de percée émotionnelle (EBI), expérience mystique (MEQ), expérience du bad trip (CEQ) afin de repérer tout chevauchement statistique entre le facteur guérisseur interne et les autres facteurs mesurés. Quand les scores du MEQ (mais pas EBI ou CEQ) sont ajoutés comme covariable  aux modèles de changement du BDI  par rapport au modèle de variation du guérisseur interne, la relation prédictive entre le guérisseur interne et la diminution de la dépression diminue, ce qui signifie que même si l’action du guérisseur interne peut être indépendante des effets subjectifs des drogues, sa nature chevauche probablement les constructions et phénomènes d’expérience mystique. Cependant, la taille de l’échantillon étudié ne permet pas d’être formel.

INTERPRETATIONS

Si des travaux futurs confirment la pertinence d’une action de guérison interne (imaginée, réelle ou les deux) des psychédéliques, il restera à mieux comprendre sa nature : est-ce lié au renforcement de la suggestibilité due au produit, qui interagit avec les intentions du patient (Carhart-Harris et al., 2015), ou bien est-ce lié à une action substantielle sur la dynamique cérébrale , par exemple en faisant fonctionner le cerveau en un mode entropique ou critique propice à la régénération et à la guérison par le biais d’un « recuit neuronal ». (Atasoy et al., 2017Carhart-Harris et al., 2014Schartner et al., 2017Singleton et al., 2022Toker et al., 2022Varley et al., 2020) – cf Carhart-Harris et al. (2022) . En bref, le mécanisme thérapeutique supposé est que, suite à une prise calibrée de psychédélique, une augmentation de l’entropie cérébrale spontanée et l’augmentation de la plasticité cérébrale qui en découle, permet de se libérer d’habitudes pathologiques de comportement sur représentées ou indépassables. (Carhart-Harris et al., 2022). 

L’effet de « cerveau entropique », qui favorise la flexibilité et le dynamisme du système global de cognition permet de ‘déroutiniser’ les affects et les comportements, et procure une meilleure santé mentale. Il faut rappeler ici, les travaux récents portant sur la ‘méta’ plasticité des fonctionnements sous psychédéliques.  Par exemple Temperature or Entropy Mediated Plasticity (TEMP) Carhart-Harris et al., 2022 ) et la plasticité de la période critique  -phase de remodelage intense des connections neuronales-  ( Nardou et al., 2023 ). Dans le même ordre d'idées, on peut se demander s'il existe un lien entre l'expérience du guérisseur intérieur, une action cérébrale entropique Carhart-Harris, 2018b ) et la régénération des connexions synaptiques atrophiées par le stress De Gregorio et al., 2022 ; Moda-Sava et al., 2019 ) – voir aussi Carhart-Harris et al. (2022) et Nardou et al. (2023)

Le chamboulement des régularités statistiques de l'activité cérébrale spontanée décrite par l'action « cérébrale entropique » des psychédéliques favorise t’elle une dynamique mesurée au sein du cerveau et de l'esprit – par exemple, comme décrit par Carhart-Harris, 2018b ). Une telle ouverture, ou  mise à plat du paysage mental, pourrait être lié à un processus de « réduction du modèle bayésien» -opération par laquelle, en état de conscience modifié, le cerveau élimine les paramètres redondants de ses modèles internes du monde  -Carhart-Harris et Friston, 2019 ), ce que le patient ressentirait comme une entéléchie vers la totalité. Des sensations ou des sentiments de lucidité psychologique apparente peuvent accompagner ces changements au cours du processus. Autrement dit, à mesure que se met en place un mode de fonctionnement du cerveau et de l'esprit plus large et plus ouvert, le psychonaute perçoit comme la sensation d'incarner une perspective plus large sur lui-même et son passé, et sur ses relations avec les autres et le monde en général. exemple, voir Peill et al. (2022) et Carhart-Harris et al. (2018b) . Ces « insights » (épiphanies, visions, révélations) peuvent être ressentis selon deux phénomènes non mutuellement exclusifs : (1) comme un élargissement ou une ouverture et (2) comme une décompression de données ou d'informations, où des informations habituellement occultées, supprimées ou comprimées surgissent dans la conscience.

Nous sommes encore loin de comprendre si et comment divers composants extra pharmacologiques externes, en plus des processus internes, façonnent les expériences psychédéliques et leurs résultats ultérieursCarhart-Harris et al., 2018c ). Le soutien psychologique semble avoir une influence importante sur les résultats cliniques, comme en témoignent les résultats d’une alliances thérapeutique jointe aux effets des antidépresseursMurphy et al., 2022 ; Timmermann et al., 2022 ). La musique – « thérapeute caché » de la thérapie psychédéliqueKaelen et al., 2018 ) – semble aussi influencer les résultats. Les processus expérientiels et épistémiques tels que la libération émotionnelleRoseman et al., 2019 ) et la lucidité psychologiqueDavis et al., 2021 ; Peill et al., 2022 ) semblent jouer un rôle important – comme l’indiquent nos travaux de modélisation et montrent ici une forte covariance de l’effet de guérisseur intérieur versus percée émotionnelle et expériences de type mystique. Intuitivement, tous ces facteurs sont pertinents pour caractériser le phénomène du guérisseur intérieur et témoignent d’une synergie entre une action biologique intrinsèque et des forces contextuelles externes. Des travaux futurs sont nécessaires pour tester les hypothèses concernant cette interaction synergique putativeCarhart-Harris et al., 2018c ). Par exemple, il se pourrait que l’action curative intrinsèque putative des psychédéliques n’ait rien d’inexorable mais puisse être contrée par des conditions ou des contextes négatifs.

Il est connu que les processus de guérison psychologique peuvent comprendre une période de difficultés, alors que l’individu fait face – et potentiellement surmonte – une lutte existentielle ( Campbell, 2008 ). La notion de passage par la lutte en route vers la guérison est cohérente avec ce qu'on appelle la « crise de guérison » ou réaction de Jarisch-Herxheimer Lloyd, 1945 ) ainsi qu'avec la notion anthropologique et psychologique du « voyage du héros », c'est-à-dire un voyage symbolique composé de trois phases  1.effort et aventure, 2.lutte et crise, suivi de 3.triomphe ou « renaissance. Les thèmes énumérés ci-dessus sont classiques pour les médecines douces ou alternatives familiers de l'aggravation des symptômes avant la guérison. Des travaux récents ont suggéré que la phase  de montée d'une expérience psychédélique est plus susceptible d'être désagréable ou négativement valorisée que les phases suivantesBrouwer & Carhart-Harris, 2021 ) et un nouveau modèle conceptuel (R. Carhart-Harris et al. , 2022 ) inspiré par les récentes découvertes de l'imagerie fonctionnelle cérébrale humaine ( Daws et al., 2022 ; Singleton et al., 2022 ) a proposé que le contenu des expériences psychédéliques puisse graviter vers des thèmes psychologiquement aigus pour des raisons mécaniques. Plus précisément, on suppose que les symptômes psychiatriques sont des habitudes mentales ou des comportement sur-renforcées qui, par la répétition, sont codées sous forme de biais ou de déformations importants dans un espace d’état par ailleurs bien équilibré.

 Il est en outre supposé que ces biais se produisent parce que la visite de certains sous-espaces mentaux est inconsciemment répétée ou sur-pratiquée (par exemple via la rumination mentale). Contrairement aux sous-états sains (tels que la réflexion ou la motricité fine), ils ne sont pas le produit d’une cohérence du corps, de l’esprit/cerveau et du monde extérieur. La pensée et les comportements auto-réalisateurs peuvent renforcer des habitudes pathologiques à l’instar de mécanismes dits d'« inférence active » qui auraient mal tournéParr et al., 2022 ).

HYPOTHESE, LIMITATIONS ET TRAVAUX ULTERIEURS

Nous faisons l’hypothèse que ces « biais » dynamiques qui définissent la pathologie sont hypersensibles à l'action entropique des drogues psychédéliques, de la même façon que le sont, en métallurgie, les imperfections de surface corrigées par un recuit (R. Carhart-Harris et al., 2022 ). Des travaux futurs sont nécessaires pour tester si certains effets cérébraux provoqués par les psychédéliques – tels que leur action entropiqueGirn et al., 2023 ), sont liés au phénomène dit de guérisseur interne et si les processus décrits ci-dessus se prêtent à une modélisation informatique.

Comme indiqué plus haut, les analyses exploratoires n'ont révélé aucune relation significative entre les scores du guérisseur intérieur et les expériences difficiles. En milieu clinique, il a été difficile de déterminer l’influence causale des bad trips. Nous avons des résultats d'expériences difficiles à haute dosages qui tirent vers le bas le score moyen du groupe en matière de bien-être, mais cet effet dépend probablement du contexte (Carhart-Harris et al., 2018c ). Une meilleure compréhension du paradoxe des expériences difficiles aidera à démêler la relation complexe qu'elles peuvent entretenir avec le phénomène du guérisseur intérieur ainsi qu'avec le changement de santé mentale.

 Cette étude est limitée par le caractère subjectif et ponctuel de la mesure « guérisseur interne ». Les développements devraient examiner les nuances du concept, notamment sa dépendance à d’autres facteurs. Une échelle plus étendue avec des facteurs variés et un système de notation échelle de Likert/EVA plus complet permettra d’affiner ce résultat. De même, notre modélisation statistique est restée intentionnellement simple et fondée sur des hypothèses, mais des travaux futurs pourraient déployer des modèles de régression plus complets pour mieux examiner les interactions entre certaines des variables évoquées ci-dessus et le phénomène du guérisseur interne. Une autre limite est que nous avons abordé le concept exclusivement sous son aspect subjectif. Les prochains travaux examinant les corrélats neuronaux aideront à expliquer sa nature mécaniste. L’un des effets probables de cette démarche sera de déconstruire et de questionner le phénomène, en révélant les processus informatiques et biologiques à l’œuvre dans sa phénoménologie.

Comme pour les constructions précédentes souvent évoquées dans la communauté psychédélique mais pour lesquelles il y a eu peu de recherches de validation de construction (Robin L Carhart-Harris et al., 2018c ; Nour et al., 2016 ), nous avons ici attiré l'attention sur le fait que psychédéliques catalysent les processus de guérison intrinsèques et offrent une possibilité de définition et de mesure du profil expérientiel de cette construction pour inspirer de nouvelles recherches sur le sujet.



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