vendredi 28 décembre 2012

Esthétiques de l'interféron

 "le coton qui t'envahit est étrange, tu es là, sans l'être jamais tout à fait.Tu as perdu la globalité de ton être, éparpillé, façon puzzle...le traitement c'est Raoul, il dynamite,il disperse, il ventile..." VIP du VHC.
L'interféron est un poison qui guérit. L'interféron altère la pensée et change le regard. Insidieusement il transforme notre monde. Il voile nos couleurs, exacerbe les sons, les émotions. Il fait battre la fièvre ou le détachement. 
En fin de compte, l'effet secondaire qui m'a paru le plus marqué, est une forme particulière de ballonnement du narcissisme. Je ne veux pas dire ici que les injections m'ont fait me trouver beau, mais plutôt que l'interféron m'a réfléchi ou donné à réfléchir sur mon image et sur moi même comme si en permanence il plaçait son miroir devant mes yeux. Plongée profonde en moi dans un silence d'apnée. Retours sur images. 
Tout au long de la parenthèse du traitement, une source ou plutôt une fuite de créativité s'écoulait, régulière, me détournant de la scène alentour, du décor bien connu, m'ouvrant à de nouveaux paysages des nouvelles esthétiques. 

I. Esthétique des débris, des détails et des flaques.
Lorsqu'on ne regarde plus devant soi, alors on voit ce qui se trouve à nos pieds. Là est ce dont on ne ne se soucie pas bien portant, c'est à dire quand on porte la tête haute. Esthétique des caniveaux, des flaques, des débris et  des détails. Tout un monde nouveau, défraîchi révélé à mes pieds, à mes yeux. Illustration en trois photos.

Débris. Terrasse à Belfast.
Détail. Pistil de pavot. 
Par terre. flaque d'eau. Belfast.

II. Esthétique et romantisme de la mélancolie. Langueurs et frissons interferonnés.
Puis il y a aussi un côté plus sombre, qui nous fait sombrer dans la mélancolie. 
La mélancolie, selon "l'Express": ce sont les Grecs qui ont inventé ce terme, au IVe siècle avant Jésus-Christ. Selon le médecin Hippocrate, la bile noire - melas(noir) et kholê (bile) forment le mot "mélancolie" - est, avec la bile jaune, le flegme et le sang, l'une des quatre humeurs du corps. Et de leur équilibre dépend la santé, car la prédominance de l'une d'elles provoque un dérèglement qui agit sur le tempérament. Un excès de bile noire est ainsi censé engendrer tristesse, abattement, morbidité. Paradoxe: la mélancolie - "maladie sacrée", selon le philosophe Aristote - est également la manifestation de la création artistique, à laquelle elle ouvre la porte de l'imagination. Bref sensibilité, mélancolie et création artistique sont intimement liés dans le processus de création artistique occidental et l'interféron, qui semble réduire la transmission sérotoninergique au système nerveux central, pave la voie à de sombres et mélancoliques créations. Illustration par trois cartes postales envoyées depuis ces paysages interféronnés.


Paysage de Corot sous interféron.
Carpe Koy Sauce Rembrandt.
Saint Sébastien gisant en un champ de pêchers.

III. Esthétique de la représentation des corps et de l'autoportrait.
Pendant le traitement, la variété des effets secondaires, le spectacle du corps qui souffre, l'érosion du "moi" physique et mental qui s'en suivent m'ont conduit à m’intéresser à l'esthétique de la perception et de la représentation des corps et de mon corps. L'attention portée aux réactions physiques au traitement jointe au 'ballonnement' du narcissisme caractéristique de l'interféron ont suscité un intérêt renouvelé pour l’autoportrait et  la représentation du corps à selon  les époques, les cultures. Voici trois articles à consulter sur ce thème.
http://emagicworkshop.blogspot.fr/2012/10/curiosa.html
http://emagicworkshop.blogspot.fr/2012/12/corps-voiles-devoiles.html
http://emagicworkshop.blogspot.fr/2012/03/decor-encore-des-corps.html


Autoportrait à la masse.


jeudi 20 décembre 2012

Les boules de Noël

Voici le retour des fêtes et des boules de Noël.  Il n'est pas drôle le malade, sans goût ni appétit. Lui, c'est plutôt le boulet de Noël. Cela ne se dit pas, mais on le sent, alors on l'oublie un peu dans les conversations, mais pas trop non plus puisqu'il faut donner le change. 
Souvent on veut lui changer les idées, c'est à dire lui parler 'd'autre-chose', car qui a envie de l'écouter essayer de raconter ce qui est différent ? 


Une fois de plus Ronald eut le sentiment
 que les gens l’évitaient
parce qu'il avait l'hépatite C

Pour ceux qui craignent le blues des fêtes, quelques chants de Noël décalés
à prendre au n+1ième degré. 

Malkhior dans Le classique 'Oh Stille Nacht' (Douce nuit).

Encore Malkhior, qui nous donne ici sa version endiablée de 'Jingles-Bells' (avec Pigmy Johnson)

Didier Super, qui se penche sur les ateliers du Père-Noël. Il nous interprète ici 'Petit enfant chinois' en version outdoor live. Attention, chanson à texte. 

Helmut Fritz (celui de 'ça m'énerve') dans 'Petit Papa Noë'l.


En cette période de fête et d'espoir accueillons avec bienveillance la bénédiction et le message de paix de Philipe Katerine.



Ceci est le dernier post de ce blog avant la date fatidique de la fin du monde.

samedi 15 décembre 2012

Virus au musée

Des artistes et des virus. Qu'en font ils, que disent ils ? Comment représenter les virus pour mieux se les représenter ?

Caitlin Berrigan. Des virus à croquer.


Confiseries virales. 2007. Caitlin Berrigan.
Ces truffes en chocolat reproduisent le virus de l'hépatite C d'après un agrandissement 3D de la structure protéinée du virus. Ces truffes sont artistiquement réalisées à la main à partir de chocolat belge à 72% de teneur en cacao. Elle ne sont pas contaminées. Caitlin Berrigan organisa des séances de dégustation publiques, sortes de performances gourmandes, destinées à caractériser la contradiction entre désir de croquer le chocolat et répulsion qu'inspire la crainte de transmission du virus. Le chocolat devient alors le médium qui permet d'échanger avec le public sur le thème des peurs et des modes de transmissions de maladie virales telles que l'hépatite. http://membrana.us/viralconfections.html

Hépatophagie. 2008. Caitlin Berrigan.
Le décor de l'assiette, dans le style des faïences de Delft, représente l'artiste dans une mise en scène d’auto-cannibalisme.  L'assiette contient un moulage en chocolat réalisé à partir d'une reconstitution IRM 3D du foie de l'artiste. L'illustration s'inspire des descriptions du rituel anthropophage des indiens Tupi du Brésil faites par Hans Staden explorateur hollandais au XVIéme siècle.
Le terme “hépatophagie” fait en même temps référence au renouveau artistique brésilien du XXème siècle qui désigna par  'antropofagi' une démarche de déconstruction des cultures étrangères au moyen de l’assimilation complète de leurs idées, de leurs valeurs, de leurs modes de symbolisation du monde. 

En 2008,  ces  'entrées' multiples sont offertes au public  'en l'assiette' au cours de performances rassemblant  plus de cent personnes invitées à dévorer des répliques en chocolat du foie de l'artiste. La dégustation du chocolat se trouble d'un sentiment de transgression lié aux dimensions érotiques et cannibales présentes dans l'assiette. Les bouches qui consomment symboliquement le foie de l'artiste représentent ainsi la destruction réelle du foie que connait l'artiste, porteuse d'une hépatite C.

Bjork. En musique.

Dans sa chanson 'Virus', la chanteuse finlandaise Bjork chante les interactions existant entre un virus et son hôte. L'invasion silencieuse et opportuniste du virus, et les rapports ambigus, fusionnels faits de temps, de silence et de fascination qui s'instaurent entre le virus et son hôte. La video, et ses superbes paysages viraux qui illustrent les paroles de la chanson de Bjork.

Like a virus needs a body and soft tissue feeds on blood Someday I'll find you, the urge is here, ohh-ohh Like a mushroom on a tree trunk as a protein transmutates I knock on your skin and I am in, ohh-ohh The perfect match, you and me, I adapt, contagious You open up, saying welcome Like a flame that seeks explosives as gun powder needs a war I feast inside you, my host is you, ohh-ohh The perfect match, you and I, you fail to resist My crystalline charm, you do Like a virus, patient hunter I'm waiting for you, I'm starving for you, ohh-ohh My sweet adversary, ohh, my sweet adversary, 
ahh My sweet adversary                
Björk. Biophilia. 2011.

Helène Chadwick. Echanges et interactions.


Helène Chadwick est une artiste anglaise  de la fin du XXème siècle qui a inspiré Damien Hirst et Tracey Emin. La série 'Viral Landscapes' (Paysages viraux) réalisée en 1988 et 1989 se compose de  cinq montages de grande dimension  (1.2x3.0 m).  Les 'Viral landscapes' sont des images agrandies des cellules du corps de l'artiste infectées par un virus, surimposées sur des photographies de côte maritime. La rencontre de la mer et de la terre symbolise alors l'union du virus et de la cellule-hôte. Comme les cellules qui sont modifiées par le virus, le corps 'absent' de l'artiste se trouve transformé, ce qui donne naissance à un corps nouveau. Pour Helen Chadwick, les points de contact entre un virus et et les cellules du corps sont 'les territoires d'une rencontre fertile, un échange entre systèmes informationnels et vivants, sur le rivage de la culture". (citations extraites de Helen Chadwick, Enfleshing, 1989. Dans le contexte de prise de conscience des ravages du Sida  de la fin des années 80,  il s'agit ici de représenter le changement et l'évolution, les interactions entre l'individu et la nature, le virus et son hôte.
http://www.liverpoolmuseums.org.uk/podcasts/transcripts/viral_landscapes.asp

Keith Haring. Activisme.


Pendant les années 90 les milieux artistiques occidentaux, particulièrement touchés par le virus du VIH, vont œuvrer à changer l’opinion publique sur le cette maladie honteuse. Cette période a été marquée par une volonté très active d’œuvrer à une prise de conscience collective des maladies virales et de leurs modes de transmission.
Keith Haring, né le 4 mai 1958 est un artiste, dessinateur, peintre, sculpteur et activiste américain des années 1980. En 1988, Keith Haring apprend qu'il est infecté par le virus du sida. Il s'engage dès lors fortement dans la lutte contre cette maladie, mettant son art et sa notoriété au service de cette cause et de sa visibilité. Il meurt à 31 ans des complications dues à sa maladie


Laura Splan. Napperons.



"Mon travail explore les perceptions de la beauté et de l’horreur, du confort et du malaise. J’utilise l’imagerie anatomique et médicale comme un point de départ afin d’examiner ces dualités et notre ambivalence envers le corps humain. Les virus, le sang, les rayons x et les viscères peuvent être à la fois troublants et séduisants. J’ai souvent combiné des images et des matériaux scientifiques avec des matériaux plus domestiques ou familiers. L’ornementation du papier peint ou la conception d’un napperon apporte une sorte de soulagement dans sa familiarité et sa structure agréable. Cette juxtaposition crée une réponse qui oscille entre séduction et répulsion, confort et aliénation. J’essaie de créer un travail qui évoque une expérience dichotomique avec des images formelles qui, lors d’examen plus attentif, révèlent une certaine vérité inconfortable sur nos conditions culturelles et biologiques. Mon travail tente de remettre en question nos réponses préconçues à ces images en incitant le spectateur à y regarder à deux fois afin de réévaluer ses perceptions initiales."
http://www.laurasplan.com/projects/doilies.html


Luke Jerram. Virus de verre.

Le virus du H1N1 est beau. C’est en tout cas le point de vue de l’artiste Luke Jerram, qui a réalisé une sculpture en verre soufflé du virus.
Luke Jerram a déjà créé des sculptures de différents virus, tels les virus de la grippe aviaire (H5N1), du sida, du E. coli (colibacille) ou encore de la variole. La série s’intitule « Glass Microbiology ». « Cette sculpture a été créée pour éclairer les problèmes soulevés par le virus de la grippe H1N1, la pandémie globale et l’imagerie du virus présentée au public par les médias » déclare l’artiste.
http://www.lukejerram.com/glass/gallery

Alicia Watkins. Point de croix.
Alicia Watkins. Point de croix.
Quoi de plus mignon que de redécouvrir toutes les maladies dégueulasses, les plus célèbres en point de croix ? Amateurs de broderies, on vous conseille. de jeter un œil au travail de Alicia Watkins sur son Site Etsy. 

Photos cristallographie aux rayons X et plus récemment, la cryomicroscopie avec reconstitution en 3D"

jeudi 6 décembre 2012

Corps voilés dévoilés

'Nous n'avons pas un corps, nous sommes un corps'. Partant de là vous comprenez mon intérêt pour la représentation du corps, et pourquoi déjà plusieurs posts à ce sujet dans ce blog.
Dans ce domaine, mes dernières découvertes sont des images du corps dans les arts visuels arabes. Même si la production d'images figuratives d'êtres vivants fait l'objet de débats complexes dans la civilisation islamique, la peinture arabe possède une complète iconographie de la représentation humaine et  la récente exposition à l'Institut du Monde Arabe ' le corps découvert'  nous l'a démontré.
Comme toutes les religions monothéistes, l’Islam a alterné, au cours des époques, une attitude bienveillante ou rigoriste devant le corps et la nudité. 
Depuis le manuel d'érotologie du cheikh Mohammad Al Nefzaoui 'La prairie parfumée' (XVIème siècle) qui pousse la précision maniaque jusqu'à inventorier une centaine de noms correspondant à des conformations différentes des organes sexuels masculins et féminins, l'Islam a connu une pénurie d'images jusqu'à la fin du XIXème siècle. A cette période les premiers peintres et photographes orientaux, libanais et égyptiens, abordent le nu comme sujet en soi. Cette époque fut marquée par l'esthétisme et l'orientalisme.  
Aujourd'hui les artistes arabes contemporains utilisent le corps nu comme un engin de guerre, un manifeste humain, culturel, social et politique. Dialectique du voilement et du dévoilement, de l'habillé et du déshabillé, de l'opaque et du transparent. Voici donc un aperçu de l'art arabe du corps découvert qui est à la fois reprise des codes et une reprise de possession du corps 
Le nouveau rigorisme puritain risque d'escamoter, en le revoilant, le corps dévoilé, libéré, réapproprié, ce corps transgressif, scabreux, dangereux, subversif, véritable corps du délit. 
En attendant promenons nous sous le ciel du printemps arabe.
Bismillah,
Ozias 

Majida Katthari

Plasticienne et vidéaste marocaine, Majida Khattari est née à Erfoud (Maroc) en 1966. 
Elle vit et travaille à Paris depuis 1989http://www.majidakhattari.com/photos/voile-devoile/index.html


Zoulikha Bouabdellah
Zoulikha Bouabdellah est née en 1977 (Moscou),Elle habite et travaille à Paris (France) et Casablanca (Maroc). http://zoulikhab.com/


Meriem Bouderbala
Meriem Bouderbala est née en 1960 à Tunis.Elle vit et travaille entre Tunis et Paris.



Adel Abidin. Psyché (installation vidéo)
Adel Abidin est né en 1973 en Iraq. Il vit et travaille à Helsinki (Finlande). http://www.adelabidin.com/


 Fatima Mazmouz. Nature morte (série  femmes enceintes)
La production artistique de Fatima Mazmouz débute en 1998 comme un moyen d'interroger sa propre identité dans sa complexité de femme, artiste, d’origine marocaine. http://www.fatimamazmouz.com/fatima/


Laila Muraywid
Laila Muraywid est née en 1956 à Damas (Syrie). Elle vit et travaille à Paris.


Youssef Nabil
Youssef Nabil est né au Caire en 1972. Actuellement il vit et travaille à New-York. http://www.youssefnabil.com/photos/works2a.html


Tango. Mehdi Georges Lahlou
Mehdi Georges Lahlou est né en 1983 aux Sables d'Olonne (France). Il vit et travaille à Bruxelles et Paris. http://www.mehdigeorgeslahlou.com/

jeudi 29 novembre 2012

Stars du VHC


Que nous disent les étoiles au sujet de l'hépatite C ?

Fred Chichin :

Les Rita Mitsuko
Atteint d’une hépatite C à la fin des années 70, Fred Chichin mourut d’un cancer foudroyant le 18 novembre 2007. L’annonce de son décès donna lieu à une intense émotion, particulièrement pour la génération des années 80 pour laquelle les Rita Mitsouko faisaient partie d’un univers familier et attachant. Dans un entretien au magazine Télérama, le guitariste confiait : "L'hépatite C, c'est une maladie de génération, la mienne. On est nombreux de mon âge, dans mon milieu, à être passés par là." « Durant cette période [du traitement], je n'ai pas eu trop le temps de penser au groupe. J'ai attendu que ça passe. J'avais ce virus en moi depuis vingt-cinq ans et il s'est réveillé. Je n'étais pas frustré mais j'ai beaucoup réfléchi. J'ai fait un peu le point sur ce qu'on avait fait jusqu'ici. J'ai recentré. J'ai enlevé ce qu'il y avait de trop, pour rassembler ce qu'on a fait de mieux. Je me suis soigné pendant deux ans et demi."

Louis Bertignac
Louis Bertignac

1974 Rencontre Jacques Higelin. Guitare sur l'album (Irradié) et en tournée (BBH 75).
1976 Naissance de Téléphone. 1984 Rencontre Carla Bruni.
1998 dépistage Hépatite C. 2000 Part au Népal soigner son hépatite C.
2003 Arrange 'Quelqu'un m'a dit' pour Carla Bruni
2005 dans une interview à Thierry Ardisson il déclare à propos du traitement 'On se sent comme à 85ans' et à propos de sa maladie : 'la maladie m'a fait dire arrête de courir après quelque chose toute ta vie, profite, profite du bonus'. 'plus de plaisir moins de tension'.




Richard Bohringer
Richard Bohringer

En avril 2009, Quand Michel Drucker lui demande comment il se porte, Richard Bohringer lui répond pêle-mêle : "Ma santé est ascendante, ça va de mieux en mieux. J'ai choppé un truc assez grave, mortel même, qui déglingue pas que la partie touchée..." Puis Michel Drucker insiste pour mettre un nom sur ce mal. "Une forme d'hépatite C. La plus chiante..." ."J'étais gravement malade, je n'ai pas reçu un seul coup de fil à Paris. La fraternité, les sentiments, la compassion, tu parles, mon cul !" déclare-t-il.
Mais Richard se veut confiant et rassurant : "On en guérit. Il faut s'armer, il faut être costaud faut être aimé car il y a des dérives mentales."


Marianne Faithfull
Marianne Faithfull
Marianne Faithfull, petite-nièce de l'écrivain autrichien Leopold von Sader-Masoch a fréquenté Mick Jagger et travaillé avec les Rolling Stones jusqu'en 1970. Elle qui a touché à pas mal de drogues ne dit pas si elle a contracté son hépatite C par voie intraveineuse au cours des années 70 ou par la suite.
En octobre 2007 elle déclarait à Philippe Schofield sur ITV's: "je suis porteuse d'une hépatite C et le pire ennemi de mon foie est l'alcool". "La maladie m'a fait réaliser la chance que j'avais de vivre et combien j'ai été stupide d'avoir été aussi imprudente avec ma santé et ma vie". "Je n'ai plus besoin de drogues je me dis que ce même si ce serait agréable de boire un verre de vin ou de prendre quelque chose, ce ne serait vraiment pas sérieux pour ma santé". "J'ai réalisé que j'ai une chance incroyable d’être en vie aujourd'hui. Aujourd'hui ma vie et ma santé sont devenues les choses les plus précieuses à mes yeux." (Traduction Ozias).


Penny Arcade
Penny Arcade 
Penny Arcade, artiste performeuse et égérie de l'avant garde New Yorkaise depuis les années 70' a été diagnostiquée porteuse du virus de l'hépatite C au printemps 2003. Voici quelque extraits de ce qu'elle déclarait sur 'The Villager' peu avant d'attaquer son traitement en octobre 2005.
"Lorsque vous êtes confrontés à une maladie vous entrez dans une sorte de labyrinthe et c'est à vous de décider ce qui est le mieux pour vous". "Nous devons prendre en main la responsabilité de notre traitement. J'ai réellement devenir une experte de l'hépatite C pour décider ce qui serait le plus approprié pour moi"
"Il y a dans ce pays beaucoup de stigmatisation autour de la maladie.;J'ai passé beaucoup de temps avec des amis séropositifs et je sais comment sont considérés les porteurs de maladies transmissibles".
"Avant de commencer l'interféron vous essayez d'imaginer ce que ça a été lorsque vous étiez malades et vous vous imaginez que ce sera du même ordre. En vérité vous ne pouvez pas savoir ce que l'interféron vous fera. "pendant un an, l'interféron vous bouffe la vie"
(Traduction Ozias) texte intégral http://thevillager.com/villager_128/artisttakesonnewrole.html.


Pamela Anderson
Pamela Anderson
Dealing with disease (Interview par Larry King 2002).

KING: OK: hepatitis C. When were you diagnosed — how do you deal with it?
PAMELA ANDERSON: How do you deal with it? Well, when I first was diagnosed, I thought obviously I was dying. When I first — well, actually, my doctor told me, “You know this little glitch in your blood work? You have hepatitis C.” And I said, “OK, how do I get rid of it?” And he said, “You can’t.”
KING: How long ago was this?
PAMELA ANDERSON: Just over a year ago.
KING: What symptoms did you have?
PAMELA ANDERSON: I didn’t really have any symptoms. That’s the whole problem.
KING: It was just a checkup?
PAMELA ANDERSON: Yes, it was just a checkup, the regular checkup. And I had all my blood work done. It was, you know, for a movie. And you had to get checkups when you do movies for insurance reasons. And that’s, I think, how it came about. And then I started reading about it and realized that there’s no cure and that, you know, there’s liver transplants, liver cancer, psoriasis, all this kind of stuff going on and it just scared me. I thought — you start facing your own mortality, you start realizing that you might die. Now I realize that there’s actually a cure for it.
KING: Which is?
PAMELA ANDERSON: Interferon with these other [drugs] …
KING: That’s a tough drug, though — side effects.
PAMELA ANDERSON: There’s lots of side effects. And I’m thinking of doing it in December. It’s going to be a year of basically having the flu. Your hair falls out. It’s a little kind of chemotherapy kind of — throwing up.
KING: You’ve got to do it though.
PAMELA ANDERSON: I want to do it for my kids because I don’t want to die basically. But I did have a liver biopsy. And a liver is rated from zero to four. Four is cirrhosis, cancer, you know, and liver transplant. My liver is — and a healthy liver is zero. So I’m a one. And they said it’s a miracle that my liver is as healthy as it is. And they said keep doing what you’re doing, you’re taking good care of yourself. And I’m vegetarian. I look after myself. I don’t drink that much. And definitely now my doctor said, “No drinking at all, as your doctor; but as your friend, you can have a glass of red wine every once in a while.”
((Texte intégral http://www.pamelazone.com/).

Nathalie Cole, David Bowie
http://www.aldrodriguezliverfoundation.com/blog/hepatitis-c-natalie-cole-and-her-liver-disease-battle/

Jean-Paul 2
Le dimanche 27 avril 2014 aurait pu être un jour comme tous les autres… Et bien non. C’était un dimanche hépatant.
Vous vous levez et les informations vous expliquent que Jean Paul 2 va entrer dans la grande famille des Saints. Voilà donc pour la première fois et de façon officielle un hépatant devenu un Saint.En effet, lors de la tentative d’assassinat à son encontre, Jean Paul 2 avait été grièvement blessé et a dû sa survie à une transfusion. Malheureusement les voies du sang n’étaient pas pénétrables à l’époque et il a été contaminé. Je vous propose donc que le nouveau Saint devienne celui de tous les malades du foie. 

Merci de veiller sur nous.
http://www.soshepatites.org/2014/04/28/dimanche-saint-hepatant/#comment-9086


Leon Schwartzenberg 



Leon Schwartzenberg cancérologue français, brièvement ministre de la Santé en 1988 s'est aussi fait connaître comme le défenseur des sans-abri et des « sans-papiers ».Léon Schwartzenberg est mort le 14 octobre 2003 à 79 ans à l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif d'un cancer, évolution d'une hépatite C contractée selon ses proches en se blessant lors de transfusions effectuées à ses patients, hépatite qui avait évolué en une cirrhose du foie puis en cancer du foie. Il est enterré à Paris, au cimetière du Montparnasse.
http://www.jesuismort.com/biographie_celebrite_chercher/biographie-leon_schwartzenberg-1770.php


Roberto Bolaño, écrivain chilien
"Roberto Bolaño, même s’il avait arrêté de se « piquer » plusieurs années avant sa mort (dans un chapitre de Entre Paréntesis il raconte comment il allait chercher de la méthadone, l’ersatz de la morphine, dans les autobus médicalisés pour aider les toxicomanes de Catalunya), fut victime de son ancienne toxicomanie et d’une insuffisance hépatique qui, pour son malheur et le nôtre, mit fin à sa vie." Roberto Gac
Source : http://www.sens-public.org/article1158.html

jeudi 22 novembre 2012

Animal on est mal

Mon chat. Malade.
« L'animal, sombre mystère !... monde immense de rêves et de douleurs muettes !" Jules Michelet.
Tout au long de mon traitement mon chat a été mon plus fidèle ami. Présent, chaud, doux, proche. J'ai apprécié sa présence et sa fidélité quand j'étais bien hépavé sur le canapé, lui couché près de moi.
'.../..
Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s'enivre du plaisir
De palper ton corps électrique

 ../...Charles Baudelaire. Le chat.
 Il a été mon ami et aussi mon maître. A la fin de mon traitement, c'est lui qui est tombé gravement malade. Il a passé une quinzaine de jours à baver une écume sanguinolente, ne pouvant ni avaler, ni boire ni miauler. Il se tenait dehors, à l'écart, il ne demandait rien. J'ai alors pu admirer la noblesse avec laquelle il portait sa souffrance. Après une semaine de soins intensifs je l'ai retrouvé faible mais guéri. Durant les trois mois qui ont suivi sa guérison il ne m'a plus quitté. Manifestement il me témoignait sa reconnaissance de l'avoir fait soigner. Gratitude .
Toutes choses égales par ailleurs mon tigre de salon m'a rappelé Alfred de  Vigny:
".../...
Comment on doit quitter la vie et tous ses maux
C'est vous qui le savez, sublimes animaux!
À voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on laisse.
Seul le silence est grand; tout le reste est faiblesse
.../..."Alfred de Vigny La mort du loup.
De l'homme 'animal malade' et de l'animal qui est le maître, le sage ? Voici ce qu'écrit Pierre Bertrand à ce propos sur http://agora.qc.ca . "Alors que les humains ont tendance à se prendre pour le nombril du monde, les animaux, quant à eux, sont des fragments du monde. Ils ne se prennent pas pour d'autres. Ils n'ont pas besoin de consolation. Ils n'ont pas de religion, pas d'immortalité et pas de réincarnation. Ils n'ont que cette vie mortelle, sur cette terre et dans leur corps. Ils n'ont pas besoin de raison, de justification, pas besoin de comprendre ou d'expliquer."
Jude Stefan dans son poème (Animaux) exprime avec style et force le mystère de nos vies et de nos corps :


Animaux comme les chevreuils en leur 
remise solitaire le cheval qui
paît ou sur la poutre la chouette
Vous aussi vivez en corps parfois
de longue vie faits de chairs et
peaux où les yeux feraient croire aussi
à une âme quand Vous nous regardez
comme nous animés mais le silence
Vous sauve de la mort en nous qui parle
accréditant sa puissance et plus justes
Vous passez plus stables ossements sans souvenirs.
           Jude Stefan. (Animaux) 

Eric Pillot. Ours blanc

Eric Pillot. Flamant rose

Benoit Paillé. Une dame
Un peu de musique pour finir en douceur avec la toujours mystérieuse chanson de Gérard Mansé: 'Animal on est mal'


Enfin, Si le coeur vous en dit, un film instructif: "Le sang des bêtes". 1949. musique de Jean Cosma.

jeudi 15 novembre 2012

Récupération. Suites du traitement de l'Hépatite C

Edward Hopper. Gas station.
Traité, guéri ou pas, comment se sent on six mois ou un an après la fin d'une bi-thérapie Interféron ribavirine ? 
Voici la traduction d'une  monographie consacrée à la récupération du traitement de l'hépatiteC.  Cette étude explore l'impact des traitements de l'hépatite C  sur la qualité de vie des patients, leur expérience et leur ressenti des suites du traitement et du suivi médical qui l'ont accompagné. Cette monographie parue en juin 2009 est réalisée par Max Hopwood du  NCHSR et l' University of South Wales. Australia.  Elle s'appuie sur un panel de 27 participants (14 femmes et 13 hommes) qui ont été interrogés 3 ans après la fin de leur traitement. Je traduis ici, le moins mal que je peux, les 19 points du  résumé de cet essai. Le texte intégral de l'étude (en anglais) est disponible par le lien suivant :

http://nchsr.arts.unsw.edu.au/media/File/Recovery_from_hepatitis_C_treatments.pdf

Executive Summary ( Ce qu'il faut retenir):

* Pour certains participants, la guérison de l'hépatite C s'accompagne d'un regain d’énergie, d'une amélioration de l'humeur et de la disparition de l'anxiété causée par la peur de l'hépatite.

* Les autres participants ont des difficultés à voir une amélioration de leur état de santé à l'issue du traitement tandis que d'autres constatent l'apparition de nouveaux problèmes de santé à l'issue du traitement.

* Les participants qui n'ont pas guéri positivent l’échec du traitement ce qui permet de donner du sens aux stress endurés. Cette approche est supportée par fait que l'état du foie et de la charge virale  connaissent une évolution positive permettant d'attendre de futurs traitements plus efficaces.

* Parmi les 27 participants de cette étude, 25 rapportent des troubles ou effets secondaires  physiques et psychologiques persistants après la fin de leur traitement. 

* Parmi ces participants 11/25 reconnaissent que leurs symptômes persistent jusqu'à un an après la fin du traitement tandis que les 14/25  restants déclarent que leurs symptômes ont duré plus d'un an à l'issue du traitement.

* Des difficultés intellectuelles telles que la  fatigue ou une sensation de 'brouillard mental' sont les symptômes et effets secondaires le plus souvent  reportés. Des symptômes physiques tels que  douleurs dans les muscles et problèmes de peau sont aussi fréquemment observés. Ces symptômes physiques et psychiques  persistants impactent les activités quotidiennes des patients  telles que le sommeil, la vie en société et l'emploi.

* Les mises en garde et les informations données à l'occasion du traitement ne couvrent [généralement] pas la période qui suit le traitement. Les participants disent qu'ils n'ont pas été prévenus de la rémanence des effets secondaires post traitement. De la même façon les participants estiment que les bénéfices de la guérison en termes de dynamisme et  d'amélioration de la qualité de vie avaient été surestimés.

* La fin du traitement est un temps où la demande d'information est particulièrement forte de la part des participants. 

* Au cours des mois qui ont suivi le traitement les spécialistes donnent peu ou pas d'informations aux patients. La même insuffisance est notée en ce qui concerne les lieux de soin et d'accueil accessibles en cas de problèmes.

* En même temps l’environnement hospitalier intimide souvent les patients et dissuade souvent ceux qui recherchent de l'information et des soins à l'issue du traitement.

* Les médecins spécialistes rejettent les corrélations entre le traitement et les témoignages d'effets et de symptômes persistants des patients. 

* Dans un même temps la plupart des participants perçoivent une causalité directe entre le traitement et les symptômes perçus.

* Les hôpitaux, les cliniques ne disposent pas de protocoles établis en ce qui concerne l'arrêt et le suivi de la fin du traitement. 

* L'accès au personnel soignant et au suivi médical est limité sitôt que cesse la prescription du traitement.

* La notion de 'réussite' du traitement est contestée par les participants. Éliminer le virus ne signifie pas forcément se sentir bien. Au contraire il semble que ce soit plutôt l'inverse.

* A l'issue du traitement le réajustement à une vie normale est délicat. La persistance des symptômes, et le manque d'information et de support post traitement contribuent à cet effet.

* La période post traitement est souvent  un temps de réparation et de reconstitution des relations qui ont été altérées au cours du traitement.

* Les difficultés émotionnelles et relationnelles et l'angoisse de la rechute sont exacerbés par le manque d'information et de support médical concernant les effets secondaires persistants.

* En terme de qualité de vie, les effets du traitement peuvent avoir une durée supérieure aux 24 ou 48 semaines du traitement. 

Cette étude m'a montré que je ne suis pas seul à avoir connu des difficultés et des problèmes de santé plusieurs mois après la fin du traitement. Je pense qu'il est  bon d'être prévenu des effets possibles de l'interféron afin de planifier au mieux le moment du traitement en prenant en compte notre situation affective, sociale ou professionnelle et d'adapter nos projets aux aléas de la récupération. Quand cela est possible un coaching physique et personnel me semble un bon moyen de se rétablir bien et le plus vite possible.

Santé !
Ozias


Autre lien sur les effets de l'interferon : https://www.healthline.com/health/hepatitis-c/interferons-long-term-effects?utm_source=facebook&utm_campaign=fbhc&utm_medium=social