Et oui, bientôt 50 ans que j'ai fait la connaissance des psychédéliques. C'était sur le campus, ou en vacances avec des potes. Tout a commencé par un joint de libanais rouge début 1976 rapidement suivi par la découverte des champignons, des buvards et de micro-pointes variées. A l'époque, pas de points de deal, pas d'Internet, et tout arrivait par un pote, qui avait un pote, qui connaissait quelqu'un qui revenait d'Amsterdam, ou du Pérou, ou d'Afghanistan ou d'ailleurs... On se ravitaillait au Maroc, en Hollande. Pas de RCs ni de RdR à l'époque. On parlait de mescaline et de PCP sans jamais en trouver. D'autres produits plus dangereux comme le Valium, les amphétamines, l'éphédrine, un peu de coke, l'opium et l'héroïne circulaient aussi, mais je ne les ai rencontré que plus tard avec la vague punk et les shooteuses. Mon cercle de potes composé de nouveaux punks et d'anciens babas ignorait tout ou presque du set and setting et encore plus des subtilités de l'intégration. Dans la plupart des cas, l'intention était festive et on pratiquait des drug-mix pragmatiques avec surtout beaucoup de shit et d'alcool. On se prenait donc de plein fouet de monumentales 'claques' avec toute l'ignorance et l'insouciance de notre âge. Bon, avec les psychédéliques au moins, tout le monde est quand même revenu au port, parfois au prix de quelques semaines de "cristallisation' comme on disait alors. Pour retrouver une partie de l'ambiance de ces années là, voici la musique qui tournait sur les platines au long de nos 'stages' et de nos soirées ainsi que les iconiques pochettes des 33tours de l'époque.
Le LSD a été découvert en Suisse en 1943 par Albert Hofmann
chimiste aux laboratoires Sandoz alors qu’il travaillait sur de nouvelles propriétés
thérapeutiques aux dérivés de l’ergot de seigle.
Bien que l’ergot de seigle soit un redoutable poison identifié
dès le XVIIème siècle on connaissait déjà de nombreux usages
médicaux dérivés de ce minuscule champignon qui colonise les épis de seigle.
Secale cornutum désigne la forme sclérote du Claviceps purpurea,champignon parasite toxique long de quelques millimètres qui pousse sur les
épis de céréales et que l’on appelle couramment’ergot de seigle’.
L’ergot de seigle est décrit dès 1595 par Bauhin (botaniste suisse) puis sera
identifié au XIXème siècle par Adolphe de Candolle (autre botaniste suisse) comme
étant un champignon.
Source : Wikipedia
L’ergot de seigle fut longtemps responsable d'une maladie,
l'ergotisme, appelée au Moyen Âge mal des ardents ou feu de saint Antoine, liée
à la présence d'ergot dans le seigle utilisé pour fabriquer le pain. Cette
maladie, qui dure jusqu'au XVIIe siècle, provoque des hallucinations semblables
à ce que provoque le LSD, et une extrême vasoconstriction artériolaire, suivie de la
perte de sensibilité des extrémités des différents membres puis de la nécrose
des membres eux même qui peuvent se détacher du corps spontanément et sans
hémorragie. À cette époque, les malades consumés par cette maladie étaient
considérés comme des exemples de la justice divine possédés par le démon, ce qui se traitait naturellement par l’exorcisme
ou le bûcher.
L’historien Rodolphe écrivait : « En 993, il régna en
France une grande mortalité parmi les hommes. C’était un feu caché qui, dès
qu’il avait atteint quelque membre, le détachait du corps après l’avoir brûlé.
Souvent l’espace d’une nuit suffisait pour cet effet. Beaucoup de gens de
toutes classes périrent, et quelques-uns restèrent privés d’une partie de leurs
membres pour servir d’exemple de la justice divine à ceux qui viendraient après
eux.» Au 11e siècle, Guérin la Valloire, un jeune noble français, souffrait du feu de Saint Antoine. Il parvint à se remettre du mal qui l'affligeait et attribua sa santé recouvrée aux reliques du saint ; son père et lui fondèrent alors ce qui allait devenir l'Ordre hospitalier de Saint-Antoine vers 1095. À la fin du 15e siècle, les moines avaient construit environ 370 hôpitaux à travers l'Europe, en France, en Flandre, en Allemagne, en Espagne et en Italie pour traiter les foyers de feu de Saint Antoine.
En 1918 le chimiste suisse Arthur Stoll isole
l'ergotamine qui ouvre la voie à l'usage thérapeutique moderne de l’ergot
de seigle connu pour ses propriétés vaso-constrictrices (qui resserrent les
vaisseaux sanguins) utiles pour lutter contre les saignements à la suite de l’accouchement,
et aussi contre certaines migraines, crampes etc. En 1929, A la fin de ses études en chimie, à l'Université de
Zurich, Albert Hofmann, futur père du LSD, entre au laboratoire de recherches Sandoz
à Bâle, comme collaborateur du Pr. Arthur Stoll alors fondateur et directeur de
la division Pharmacie de Sandoz.
Très jeune Albert Hofmann s’est intéressé aux agencements
moléculaires des poisons végétaux (ciguë, curare…), aux champignons vénéneux (amanites,
ergots…), aux venins, aux plantes psychotropes sacrées, aux phantasticum
(haschich, mescaline). En 1930, utilisant du suc
digestif d’escargot de Bourgogne, il réussit à isoler la structure chimique de
la « chitine » dont sont faites les carapaces, les ailes et les
pinces des insectes. En 1932, il s’intéresse à la scille et à la digitale
laineuse, des fleurs vénéneuses dont les glucoses sont capables de soutenir un
cœur affaibli – ou de l’arrêter. En 1935 Hofmann proposa de reprendre
les recherches autour des alcaloïdes de l’ergot de seigle qui avaient conduit à
l’isolement de l’ergotamine en 1918.C’est
ainsi qu’en 1938, dans l’intention d’obtenir un stimulant circulatoire et
respiratoire, il inventa la vingt-cinquième substance dans la série des
descendants synthétiques de l’acide lysergique : le LSD25. Les essais faits sur
les animaux ne révélèrent pourtant pas d’intérêt pharmacologique ou médical et
les recherches furent de ce fait suspendues. Pourtant, après cinq années d’interruption
le chimiste reprit les expérimentations au printemps 1943, mû par le
pressentiment que cette substance, dont il “aimait la structure chimique”,
pouvait avoir d’autres propriétés. Hofmann a déclaré qu'il avait un "pressentiment particulier" le poussant à resynthétiser le LSD et que cette substance lui "parlait".
Comment cette intuition a-t-elle pu s’imposer à Hofmann ?
Dans le cadre d’une entreprise comme Sandoz, il n’était pas évident d’allouer des
ressources à la reprise de recherches considérées comme sans intérêt. Nous ne
saurons jamais ce qui a pu le motiver. Hofmann recherchait il secrètement un nouveau
psychotrope « phantasticum » ?
Et en quoi la structure chimique de cette molécule lui parlait elle ?
Ce que l’on sait, il nous l’a dit, c’est qu’au cours d'une
de ses promenades de jeunesse Hofmann avait eu une épiphanie, une expérience
décisive qui conditionna toute sa vie future de chimiste et de d’explorateur du
pouvoir des plantes. Ainsi la décrit il bien plus tard dans la préface de son
livre « LSD mon enfant terrible » :
"Cela s'est passé un matin de mai - j'ai oublié
l'année - mais je peux encore désigner l'endroit exact où cela s'est produit,
sur un chemin forestier à Martinsberg, au-dessus de Baden",. "Alors
que je me promenais dans les bois fraîchement verdoyants, remplis du chant des
oiseaux et éclairés par le soleil du matin, tout à coup, tout est apparu dans
une lumière d'une clarté peu commune. Elle brillait du plus bel éclat, parlant
au cœur, comme si elle voulait m'englober dans sa majesté. J'étais rempli d'une
indescriptible sensation de joie, d'unité et de sécurité béate."…/… Et
plus loin il écrit : Il s'est
produit dans ma vie une corrélation aussi inattendue que peu fortuite entre mon
activité professionnelle et le spectacle visionnaire de mon enfance. Je voulais
accéder à la compréhension de la structure et de l'essence de la matière :
c'est ainsi que je suis devenu chimiste. Comme, depuis ma plus tendre enfance, j'étais
passionné par le monde des plantes, j'ai décidé de me vouer à la recherche sur
les substances constitutives des plantes médicinales. C'est ainsi que j'ai
découvert des substances psychoactives, capables de produire des hallucinations
et, dans certaines circonstances, d'induire des états visionnaires comparables
aux expériences spontanées que je viens de décrire. La plus importante de ces
substances a été désignée sous l'appellation "LSD" ».
Hofmann(à droite) dans le labo Sandoz
Au printemps 1943, Albert Hofmann se remet donc à la
synthèse du LSD25. Au cours de la phase finale de synthèse, alors qu'il
procédait à la purification et à la cristallisation du LSD 25 sous forme de
tartrate, il fut troublé dans son travail par des sensations inhabituelles.
Voici la description de cet incident, extraite du rapport qu'il envoya au Pr
Stoll, son supérieur : « Vendredi dernier 16 avril 1943 en plein après-midi,
j'ai dû interrompre mon travail au laboratoire et me rendre à mon domicile. A
mon domicile, je me suis allongé et j'ai sombré dans un état second, qui
n'était pas désagréable, puisqu'il m'a donné à voir des images fantasmagoriques
extrêmement inspirées. J'étais dans un état crépusculaire, les yeux fermés (je
trouvais la lumière du jour désagréablement crue), j'étais sous le charme
d'images d'une plasticité extraordinaire, sans cesse renouvelées, qui
m'offraient un jeu de couleurs d'une richesse kaléidoscopique. Au bout de deux
heures environ, cet état se dissipa «Le
caractère, aussi bien que le déroulement de ces visions étranges faisaient
penser à un quelconque effet toxique exogène, et je présumai une corrélation
avec la substance sur laquelle je venais de travailler, le tartrate de
diéthylamide de l'acide lysergique. Je n'arrivais pas très bien à comprendre
comment je pouvais avoir résorbé de cette substance, habitué que j'étais à
travailler dans des conditions d'hygiène draconiennes, compte tenu de la
toxicité avérée des substances de l'ergot. Mais peut-être une infime partie de
la solution de LSD était-elle quand même tombée sur mes doigts lors de la cristallisation
: ma peau l'aurait alors partiellement résorbée. Si vraiment c'était cette
matière qui avait provoqué l'incident que j'ai décrit, il devait nécessairement
s'agir d'une substance active à dose infinitésimale. Pour en avoir le cœur
net, je décidai de procéder à une auto-expérimentation. Comme je voulais
être prudent, je commençai la série d'épreuves que j'avais prévues par la plus
petite quantité mesurable, soit 0,25 mg (250 micro-grammes) de tartrate de
diéthylamide de l'acide lysergique ».
Résultat et trip report du trip du 19 avril (Bicycle day, extrait) : « des vertiges, des perturbations visuelles, les visages des gens présents semblaient grimacer et présentaient des couleurs très vives ; de fortes perturbations motrices alternant avec des moments de paralysie ; ma tête, mon corps et mes membres paraissaient tous extrêmement lourds, comme remplis de métal ; j’avais des crampes aux mollets, les mains froides et sans sensations ; un goût métallique sur la langue ; la gorge sèche et serrée ; un sentiment de suffocation ; une impression de confusion alternant avec une perception claire de la situation, dans laquelle je me sentais comme à l’extérieur de mon corps, dans la position d’un observateur neutre, alors que je criais ou marmonnais indistinctement, comme à moitié fou. »".
Convaincu par son expérience (celle du bicycle day) Albert
Hofmann fut de suite persuadé que le LSD25 allait ouvrir un champ
d’expérimentation psychique et thérapeutique extraordinaire. Surprenant mais
authentique, Hofmann invite le professeur Rothlin, directeur du département de
pharmacologie des laboratoires Sandoz, à répéter lui-même l’expérience avec ses
collaborateurs qui ingérèrent 50 µg de LSD-25 et subirent des effets qui
restaient “tout à fait impressionnants et fantastiques”. Stoll et
Hofmann déposent alors le brevet du LSD en 1943 en Suisse - et en
1948 aux États-Unis.
Dès 1947 le Professeur Werner A. Stoll, fils d’Arthur Stoll (le
boss de Albert Hofmann) publie dans le Schweizer Archiv für Neurologie und
Psychiatrie sous le titre « Diéthylamide de l'acide lysergique, un
phantasticum du groupe de l'ergo » les premiers résultats d'une
expérimentation systématique du LSD chez l'homme, et en particulier sur ses
patients.
La suite, est une autre histoire, celle du succès, puis du bannissement,
puis de la renaissance d’une substance aussi puissante que magique. Au cours d'une interview de 2006, Hofmann a déclaré :"Mon intérêt pour la chimie a été inspiré par une question philosophique fondamentale : Le monde matériel est-il une manifestation du monde spirituel ? J'espérais trouver des réponses profondes et solides dans les lois solides de la chimie pour répondre à cette question, et appliquer ces réponses aux problématiques et aux questions ouvertes des dimensions spirituelles de la vie."
Ce qui me surprend dans cette histoire, c’est l’audace de
Hofmann, son intuition, et même son acharnement pour à découvrir les propriétés psychoactives du LSD25. Pourquoi insiste t’il en 1935 pour reprendre des recherches sur l'ergot de seigle jusqu'en 1938 ? Puis il remet ça en 1943 bien que le LSD25 ait été déclaré sans
intérêt en 1938 ? Comment se fait-il qu’après son expérience fortuite du 16 avril 1943,
qui a été déstabilisante au point qu’il
a dû quitter le labo, Hofmann décide de s'auto-administrer le 19 avril (bicycle-day) 250µg d'une substance inconnue aux effets inattendus ?
Et suite à son auto-expérimentation du bicycle-day qu'il résume dans ses écrits par « à
travers ma propre expérience au LSD, je n'en ai connu que les effets
démoniaques » comment se fait qu'il propose à ses proches collaborateurs de faire la même expérience ? Dans un contexte professionnel, faire ingérer un produit inconnu pour tester ses effets psychotropes semble irresponsable et frise la lourde faute
professionnelle. En pleine guerre mondiale (Europe 1943), quel pouvait être l’état d’esprit
des chimistes de ce laboratoire ? Que recherchaient ils vraiment ?
Autant de questions que je me pose et que j’aimerais poser aux descendants de
chimistes qui ont travaillé chez Sandoz à l’époque et avec Hofmann. Si vous en
connaissez, si vous êtes de ceux là, Merci !
Voici le mois d'octobre, la saison des champignons. Certains sont comestibles, certains sont toxiques d'autres sont psychoactifs. C'est le cas du fameux Psilocybe Semilanceata qui fleurit dans les prairies humides à cette période de l'année. Tous les connaisseurs le connaissent, mais peu savent le reconnaitre. Cet article s'adresse aux les mycologues les plus curieux.
AVERTISSEMENT : Ce post est fait dans un but de vulgarisation et de partage de connaissances mycologiques. Le ramassage, la vente et la consommation des Psilocybe Semilanceata sont INTERDITS EN FRANCE. Plaisir des yeux, des photos seulement. Sans ramasser ni consommer vous évitez tout risque d'empoisonnement ou problème avec la loi. De plus vous favoriserez la reproduction du plus malicieux champignon de nos prairies.
A quoi ressemblent ils ?
Chapeau Psilo humide
Le Psilocybe Semilanceata est un minuscule champignon de prairie haut d'une dizaine de centimètres max. les anglo-saxons l'appellent liberty cap à cause de son chapeau qui ressemble au bonnet phrygien. Après avoir vu une fois et en vrai, le PS (Psilocybe Semilanceata) il est difficile de le confondre avec d'autres espèces. Le 'têton' au sommet du chapeau est caractéristique de l'espèce. Pourtant, selon les lieux et l'hygrométrie, les individus les formes et les couleurs du champignon varient considérablement. Le PS est un champignon hygrophobe, et donc il change de couleur selon qu'il est sec ou mouillé.
Lorsqu 'il est humide (ou parce qu'il pousse ou parce qu'il a plu ou qu'il y a de la rosée) le chapeau est brun olive et brillant, en forme de lance (ce dont le PS tire son nom de semilanceata -latin- ou lancéolé - français-). Le champignon a une teinte beige jaunâtre ou brune unie lorsqu'il est humide. Chez les spécimen adultes des rayures verticales, sombres et serrées apparaissent près des lamelles au bas du chapeau. Lorsque le champignon grandit, son chapeau s'évase et le têton devient moins visible.
Lorsqu'il est sec le chapeau du PS prend une couleur crème jaunâtre presque dorée qui permet de repérer plus facilement les chapeaux dans le vert de l'herbe. Notons ici qu'il est plus difficile de trouver les PS par grand soleil que par temps couvert ou lorsque la lumière devient rasante et permet de distinguer la forme caractéristique du PS dans la jungle des herbes parmi lesquelles il pousse.
Les lamelles sont grises sur les spécimens jeunes et avec la maturité foncent jusqu'au violet sombre. Toujours les lamelles sont sombres, et cela à cause de la couleur des spores. On trouve cependant quelques spécimen stériles chez lesquels, faute de spores, les lamelles restent de la couleur du chapeau.
Quand poussent ils ?
En automne principalement, mais cela dépend aussi des températures, des précipitations, de l'altitude et de la région. De septembre à décembre selon les climats et les altitudes, une baisse de températures suivie de précipitations abondantes avant les fortes gelées . Un bon moyen de savoir quand ils apparaissent est de suivre la carte https://www.magicmushroommap.com/map pour des indications grossières, mais plutôt fiables. Il peut y avoir des écarts en termes de jour, d'altitude, ou de lieu, mais c'est quand même une référence en la matière. Bref, ce n'est pas parce que la carte est favorable que vous en verrez, mais si la carte est défavorable, alors, il y a peu de chances que vous en trouviez.
Où poussent ils ?
D'abord, cela dépend de la région. Jusqu'au bord de la mer en Irlande, ce qui n'est le cas pour la méditerranée. Il me semble qu'au sud de la Loire, une certaine altitude est nécessaire. Dans les Alpes je n'en ai jamais vu en dessous de 1500m, tandis qu'en Bretagne ils se plaisent dans les vallées et les collines de basse altitude.
Dans tous les cas il faut viser les prés où l'herbe n'est pas trop haute. La hauteur du champignon ne dépassant pas 10cm, il n'est guère possible d'en trouver quand l'herbe les cache, ou les empêche d'atteindre la lumière. D'après mes observations, le PS n'aime pas les herbes trop grasses ni trop vertes. De même, les terrains dans lesquels paissent les vaches et les chevaux ne semblent pas très indiqués. D'abord parce qu'on risque de déranger les animaux et surtout car on ne voit jamais pousser les PS sur les bouses ou le crottin. Les pâturages à mouton constituent un milieu propice, mais on sait que les ovins sont des vecteurs de la douve du foie (grave maladie parasitaire), raison supplémentaire donc pour ne pas cueillir de PS. Si vous avez repéré un champ, attendez donc le départ du bétail, laisser les bouses se décomposer pendant une saison ou plus avant de prospecter.
La présence de trèfle, de luzerne ou de plantain n'est pas un bon indice non plus. Si l'herbe a été semée, si le champ est traité aux phytosanitaires, ou que le terrain a été travaillé ce n'est pas bon signe, même si certains terrains de golf semblent être le lieu de belles cueillettes outre-manche.
Par contre, la présence d'herbes de différentes espèces, de différentes textures, la présence de joncs ou de chardons, la proximité de tourbières, un sol humide, riche et acide sont plutôt de bon aloi. Peut être les touffes d'herbe drue constituent elles le microclimat propice au développement de leur mycélium. Une fois le premier trouvé, le mieux est de se mettre à quatre pattes (en position ruminant) et d'inspecter cm par cm en prenant garde de n'écraser personne. Le PS vit en familles d'une douzaine d'individus d'âges et donc de couleur différentes, parfois plus, mais jamais en clusters de centaines d'individus, et rarement proches au point que leurs chapeaux se touchent.
Comment s'assurer que ce sont les bons ?
Le PS a le pied robuste et le chapeau bien attaché. Le pied du PS est blanc crème, allongé, jamais rectiligne ni violacé. Contrairement à d'autres champignons de même forme et de même taille le pied est plutôt élastique (retour à la forme initiale si il est plié) et résistant. Pincé entre le pouce et l'index, le pied ne s'écrase pas complètement, et si on tire le champignon par le chapeau, il ne se brise pas et l'ensemble du champignon s'arrache jusqu'au mycélium. Porté au nez, le PS frais écrasé dégage une fragrance caractéristique à la fois terreuse et herbeuse, très champêtre et pas désagréable, contrairement à certains faux amis qui eux ne sentent rien ou ont des odeurs plus farineuses. Quand il a pris l'humidité, la surface du chapeau devient visqueuse et a tendance à coller aux herbes, ou aux champignons voisins. Signe de reconnaissance : quand il est humide, il est possible de décoller une fine pellicule gélatineuse de la surface du chapeau. Avec la maturité le chapeau des PS s'évase, mais le têton reste visible . Le chapeau ne peut en aucun cas se retourner comme un parapluie, même si en l'aidant (c'est le cas chez d'autres espèces semblables).
La sporée du SP est de couleur sombre (entre marron violet et rouge profond).
Observés au microscope spores ont une forme oblongue ou ovale ; ils sont longs de 10,5 à 15 microns et larges de 6,5 à 8,5 microns. (Texte et Photo Wikipedia).
De nombreux faux amis
Comme toujours les faux amis sont nombreux et très ressemblants. Mycènes, conocybes, panéoles etc poussent aux mêmes endroits et en même temps. Attention donc aux confusions. Un pied trop blanc, trop foncé, trop droit, trop fragile, trop court. Un têton peu marqué, des lamelles claires, un pied fragile suffisent en principe à les discriminer, mais les différences sont parfois bien subtiles. En cas de doute, voici un groupe FB pour faciliter l'identification : https://www.facebook.com/magicmushielearning et répondre à vos questions (in english).
Ci-dessous 3 exemples de faux amis, à ne pas confondre. La liste reste ouverte.