Au cours des siècles Adam et Eve (ce sont les petits noms des deux vampires) ont croisé Shakespeare, Schubert, Byron et bien d'autres mortels. Ils ont accumulé une immense culture. Adam beau brun ténébreux et suicidaire, vit en vieux garçon à Détroit parmi sa collection de vinyles et de guitares électriques. Eve réside à Tanger elle aime relire ses incunables et chatter avec Adam sur son Iphone. Tous deux se fournissent en sang, dans les hôpitaux auprès de médecins-dealers.
Il ne se passe à peu près rien dans ce film et je ne vais pas vous le raconter. Pourtant j'ai aimé cette pépite visuelle et sonore par les thèmes qu'il traite : la culture, la drogue, le dandysme, l'amour, l'âge qui plaisent et parlent à ce que je sens, ce que je suis.
Le Dandysme: Jarmusch s'intéresse avant tout aux marginaux, à ceux qui peuplent la nuit, à un monde inversé, et ici aux vampires. Ses anges déchus endurent le passage du temps avec une douce indifférence. Entre les paysages fantomatiques de la ville de Detroit et les murs moites de la médina de Tanger les décors du film sont à eux seuls un manifeste d'une esthétique de la chute. 'Le monde ne vaut même plus qu’on le traverse. Il n’a plus rien à offrir. Ses meilleurs fruits ont déjà été cueillis il y a longtemps (pêle-mêle le rock pionnier d’Eddie Cochran, les peintures de Basquiat, le théâtre de Marlowe, autant de fétiches révérés, exhibés comme des vestiges d’une civilisation disparue)'.
L'amour : Eve et Adam seuls mais profondément ensemble, forment un très vieux couple moderne et résolument romantique .
Conclusion du film : après des siècles de vie commune (mais parfois les années comptent des siècles), le grand amour doit, et ne peut se régénérer que par la transgression.
Adam et Ève. |
Conclusion du film : après des siècles de vie commune (mais parfois les années comptent des siècles), le grand amour doit, et ne peut se régénérer que par la transgression.
L'âge : 'Pour nos vampires, le temps n’est plus mesuré à l’aune d’un angoissant compte à rebours, il file à l’infini ou se recourbe en série de boucle d’expériences cumulatives et néanmoins privées de tout but. La logique bourgeoise du calcul, de la prédation est remplacée par celle du laisser vivre et de la contemplation.' Simple évidence que l'on réalise après un certain temps, ou par la force des choses.
En même temps, comment vivre quand on a déjà eu plusieurs vies ? Misanthropie et dégoût du présent, mais aussi damnation de l'immortalité. L'immortalité nous condamnerait à l'action. Si il n'y a plus d'issue, plus d'oubli possible, il nous reste quelque 'Grand Oeuvre' mais justement, que faire?
L’immortalité pour moi c'est pire que le gros-lot du loto. Si je gagnais, je ne saurais pas quoi en faire.
En même temps, comment vivre quand on a déjà eu plusieurs vies ? Misanthropie et dégoût du présent, mais aussi damnation de l'immortalité. L'immortalité nous condamnerait à l'action. Si il n'y a plus d'issue, plus d'oubli possible, il nous reste quelque 'Grand Oeuvre' mais justement, que faire?
L’immortalité pour moi c'est pire que le gros-lot du loto. Si je gagnais, je ne saurais pas quoi en faire.
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Crédits : http://www.avoir-alire.com/only-lovers-left-alive-la-critique-du-film;
http://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/lovers-left-alive/
http://www.parismatch.com/Culture/Cinema/Only-Lovers-Left-Alive-Requiem-pour-un-vampire-549084
Telerama; Nouvel Observateur; Libération
http://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/lovers-left-alive/
http://www.parismatch.com/Culture/Cinema/Only-Lovers-Left-Alive-Requiem-pour-un-vampire-549084
Telerama; Nouvel Observateur; Libération
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