vendredi 13 février 2015

american way of life

Le corps, la mort sont ils quelque chose de naturel ?


Jane Walmsley, une journaliste américaine, écrit dans son livre sur les façons de penser américaines et anglaises " on ne peut rien comprendre à l’Amérique contemporaine, écrit elle, si on ne voit pas que pour les américains la mort est en quelque sorte facultative (optional). 
Il en est ainsi à cause d'une valeur selon laquelle on doit toujours maximiser le potentiel de ressources qui vous est alloué, en intériorisant d'ailleurs l'armature du capitalisme libéral . Le corps doit donc durer le plus longtemps possible, dans une visée inavouée de l'immortalité posée comme point optimal de l'allongement de l'espérance de vie. Ainsi, la mort à l'américaine est toujours un peu de votre faute."

Aux état-unis, la mort facultative vient flirter avec le virtuel. Les mythes technologiques, les grands récits utopiques d'hier ont été transformés en projets d'actualité. Les projets humains les plus futuristes sont devenus réalité. Ils se nomment Biosphère2 ou encore Artificial life. Tout cela pour réaliser le rêve d'une surhumanité destinée à vivre dans une planète conquise, quand la vieille terre sera engloutie et mise en fusion. 
Mutants Henriette Valium
Dans ce nouveau monde, la maladie n'est qu'une turbulence, un désordre dont il faut extirper le germe, et la mort n'est qu'une erreur de parcours. Chez les anciens grecs, qui avaient le sens de la mesure, chacun distinguait bien entre "l'obscurité dont est pétrie sa propre chair et l'éclatante lumière dont resplendit le corps invisible des Dieux"(JP Venant) . En revanche, le corps parfait des biotechnologies relève d'une autre métaphysique, d'une bio-religion qui révère l'homme parfait, l'Adam des laboratoires, celui d'avant la Chute et auquel Dieu avait donné toutes les qualités.
En dehors de lieux sacrés où se fabriquent les héros appelés à conquérir une nouvelle planète qui sauvera l'humanité, les citoyens ordinaires se préparent aussi à changer de corps. Du moins, ils ont déjà changé leur façon de voir le corps. Des femmes se font préventivement enlever les ovaires ou les seins (ex Angelina Jolie) et les tests pré-nataux dépistent les gènes défectueux. La santé parfaite devient affaire de volonté, de décision, une affaire technologique. "Pour les américains du nord, le récit utopique ne saurait rester un récit. Il doit devenir une opération concrète." (L.Sfez)
Dans cette perspective, Vivre, guérir, mourir, nous en sommes donc tous responsables
Voici un théorème lourd de conséquences , et d'injonctions culpabilisantes :
« Pour votre santé, chaque geste compte» ;
« Pour votre santé, mangez au moins cinq fruits et légumes par jour » ;
« Pour votre santé, pratiquez une activité physique régulière » ;
« Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé » ;
« Pour votre santé, évitez de grignoter entre les repas »

« Préservez votre capital santé » ;
« vieillir, oui mais en forme ! »
etc ... etc 

D'après Christine Bergé. "Héros de la guérison" p 100-101 (Les empêcheurs de penser en rond).


1 - ADOPTEZ L'ATTITUDE SANTÉ

Chacun a sa part de responsabilité dans la gestion de son capital santé, à condition de ne pas se prendre en main trop tard. Cela dit, adopter un mode de vie bon pour l’organisme après 50 ans et même 70 ans, c’est encore rentable. Nous ne sommes pas égaux dans la lutte contre le vieillissement. Le capital génétique que nous héritons influe sur les maladies, le vieillissement et la longévité. Des facteurs extérieurs jouent aussi et interagissent même avec les gènes : pollution de l’air et de l’eau, substances chimiques, produits toxiques, stress… Mais nous pouvons essayer de les limiter, par exemple en utilisant des matériaux sans risque. Quant aux autres facteurs, ils dépendent entièrement de nous.

Manger équilibré
À chacun de jouer, en gardant à l’esprit que les besoins nutritionnels évoluent avec l’âge. Au-delà de 60 ans, parfois avant, les systèmes d’assimilation peuvent être émoussés et il est recommandé de mettre l’accent sur certains nutriments : les protéines (pour les muscles surtout), le calcium (pour les os) et certaines vitamines pour les défenses immunitaires et le cerveau. Pas d’excès, les obèses ont plus de maladies et vivent moins longtemps, mais pas de restrictions drastiques non plus. Ne faites pas l’impasse sur des aliments précis comme le beurre qui apporte de la vitamine  A. C’est une question d’équilibre. Voici quelques conseils somme toute faciles à suivre.
Mangez 5 portions de fruits et légumes par jour, ils contiennent des antioxydants naturels puissants (polyphénols et flavonoïdes), et vitamines, minéraux et oligoéléments.
Limitez charcuteries, viandes grasses, fromages gras, viennoiseries et mettez davantage de poissons à vos menus, surtout les gras (saumon, sardine, maquereau).
Consommez suffisamment de produits laitiers, bons pour les os.
Ne bannissez pas les sucres complexes (pain, pâtes, riz), c’est un carburant vital pour le cerveau.
Pensez à boire pour éliminer rapidement les toxines et faire fonctionner les reins et la vessie. De l’eau plutôt que des sodas et des boissons sucrées ou alcoolisées. Et un peu de vin, qui contient beaucoup de resvératrol, bon pour les artères et, selon une recherche américaine récente, contre les maladies neurodégénératives.

Activité physique et cérébrale
Si ne pas fumer est un comportement santé essentiel, il est très important de ne pas se laisser aller !
• L’exercice physique entretient les capacités respiratoires, le système cardiovasculaire, aide à prévenir le diabète de type 2, assouplit les articulations, solidifie le squelette, stimule les défenses immunitaires, et il est bon pour le moral et le fonctionnement du cerveau.
Faire travailler ses neurones retarde le vieillissement cérébral : mots croisés, jeux de cartes, lecture, sorties, promenades, bricolage… Et exercices d’entraînement cérébral sur Internet, mais attention, tous les sites ne se valent pas.

Evelyne Oudry

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