vendredi 21 septembre 2018

Visages Inde

Cet été, au sud de Bombay


















Venu en Inde chercher l'exotisme, je réalise au vu du nombre de gens qui me sollicitent pour être photographié avec eux , que c'est moi qui suis exotique ici. 
Ici, je ne comprends pas bien tout ce qu'on me dit et j'ai souvent du mal à interpréter ce que je vois.
Ici la ville est poussiéreuse et encombrée. Ici, c'est trop bruyant. Ici, même sur les paquets de cigarettes les photos de cancer sont bien plus terrifiantes qu'en France. Ici il y a tellement de choses partout . Le moindre espace de la rue est occupé, et toutes ces coursives où je n'ose pas m'aventurer. 
L'Inde est aussi le pays des vaches libres et propres. Le soir elles se regroupent en familles et rentrent (?) par la route en prenant tout leur temps. Les cyclistes, les automobilistes les contournent. Elles cohabitent avec les chiens qui sont tous de même race et de la même taille. Les chiens eux aussi circulent librement, notamment sur les plages où ils chahutent entre eux et poursuivent les corbeaux.

Une gare. Il fait nuit, et toujours la gare est bondée. La salle d'attente, c'est partout, c'est dedans et c'est dehors. Il y a des familles, des voyageurs et leurs gros sacs, d'autres qui ne vont nulle part ou qui ne semblent rien. 
Lui s'appelle Babou, il s’assoit à côté de moi, me demande mon prénom, et on tchatche. Après quelques temps de conversation il me montre dans le sac en plastique qu'il tient à la main, une brosse à chaussures, un chiffon, une boîte de cirage. Babou m'explique qu'il lui faudrait un kit de cireur. Babou parle plutôt bien l'anglais qu'il a appris à Jaïpur auprès des touristes. Mais il dit qu'il a eu des soucis avec son travail et donc il est ici à Bombay pour trouver du travail, mais venant d'un autre état, il dit qu'il lui faut ici un permis de travail, qu'il n'a pas. Du coup, un établi de cireur, qui coûte 3000 roupies (40€), lui permettrait de gagner sa vie à la gare. Donc, si je pouvais l'aider et lui donner sa chance ....Je raconte alors que la veille à la sortie de l'hôtel de jeunes femmes avec bébé au bras m'ont demandé que je leur achète du sucre, du lait et du riz pour les enfants. Ce que j'ai fait volontiers et en quantité. Puis j'ai vu qu'avec les tickets de caisse (qu'elles récupèrent effectivement  à l'issue de l'achat), et des produits qu'elles rapportent, elles demandent un remboursement en liquide ou d'autres articles.  Babou vois bien que je ne crois pas totalement son histoire. Il n'a pas l'air surpris, et plutôt satisfait du billet que je lui propose et on se quitte bons amis.

Lui s'appelle Dhevan. Il tourne, puis reste longtemps assis à 4 ou 5 mètres de moi. Presque louche. Nos regards se croisent, nous nous présentons et il me dit qu'il est chrétien.  Il sort de la poche de sa chemise crasseuse un téléphone mobile, et un carnet de cantiques qui a bien pris la pluie. On essaie de parler. Son approche a duré si longtemps (1 heure) que je suis sur mes gardes. Il dit qu'il ne va pas loin (50km) et que son train ne passera que dans plusieurs heures.Sur mon carnet il écrit son nom, son mail et son numéro de téléphone. Je n'ai pas compris ce qu'il voulait. Le lendemain je le salue par SMS. Depuis, pas de nouvelle.

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