mercredi 22 octobre 2014

pigeons

"Pigeon, rat volant à la moche robe"
"un pigeon n'est jamais seul"
Todd Francis
Todd Francis
Todd Francis

Julius von Bismarck repeint des pigeons place Saint Marc

Nouli Omer

Nicolas Pirson
Suivez Nicolas Pirson photographe sur https://www.flickr.com/photos/tatactic/, Nicolas Pirson blogger hépatant sur http://tatactic.be/


Photo: Elisabeth Engels




Ozias

Pigeons en cocotte :  
3 carottes, 2 petites gousses d'ail, 3 échalotes, 4 ou 5 champignons de Paris, bouquet garni, sel et poivre, 1 cuillère à soupe de farine, 1/2 bouillon, margarine... beurk !


Chiure de pigeon. Véronique T.
Quelle différence y a t'il entre un pigeon ????



Lost pigeons. Pilvi Takala.




Pour aller plus loin, si le sujet vous plait vraiment:

samedi 18 octobre 2014

Pourquoi tant d'images ?

Sur Facebook, sur le web, je suis abasourdi par le nombre d'images qui circulent. Photos perso, chef d'oeuvre, dessins d'art , dessins humoristiques, selfies c'est un déluge, une avalanche, un maelstrom d'images qui ne s'interrompt jamais.

"La prolifération d'images enregistrées mine notre sens de la réalité. Comme l'observe Susan Sontag dans son étude sur le photographie: "La réalité ressemble de plus en plus à ce que nous montrent les caméras." Nous nous défions de nos perceptions jusqu'à ce que la pellicule, un capteur, les ait vérifiées. Les images photographiques nous fournissent les preuves de notre existence, sans lesquelles il nous serait difficile de reconstruire jusqu'à notre histoire personnelle. Les familles bourgeoises des XVIII et XIX siècles, remarque Sontag, posaient pour des portraits qui montraient la situation sociale du groupe familial : l'album de photographies, familial lui, vérifiait l'existence de l'individu. Les documents qui résument son développement depuis l'enfance constituent finalement la seule preuve de son existence qu'il puisse considérée comme absolument valide. (en 1979 c'est l'album photo, en 2014 le mur FaceBook, le blog, etc...)
Parmi les nombreuses utilisations narcissiques que Sontag attribue à l'appareil photo, l'"autosurveillance" apparaît l'une des plus importantes. La photographie donne un moyen technique de se scruter sans cesse et fait dépendre le sens de l'identité et de la consommation d'images du moi, tout en remettant en question la réalité du monde extérieur.
En préservant l'image du "moi" à différents stades de son développement, l'appareil photo contribue d'une part à affaiblir la vieille idée selon laquelle le développement est lié à l'éducation morale et, d'autre part , à promouvoir l'idée d'un développement passif , consistant à traverser les âges de la vie au bon moment et en bon ordre."
.../...
La surexposition aux illusions fabriquées par la surcharge visuelle d'images détruit bientôt leur pouvoir de représentation . L'illusion de la réalité provoque, non pas un sens plus aigu de celle ci, comme on pourrait s'y attendre, mais une remarquable indifférence au monde sensible.

  Christopher Lasch. La culture du narcissisme.1979

"Les images, notamment lorsqu'elles submergent le monde, portent constamment en elles le danger de devenir un moyen d'abrutissement, parce que en tant qu'images, à la différence des textes, elles ne révèlent jamais les rapports qui constituent le monde mais se contentent de prélever des lambeaux de celui-ci : ainsi, en montrant le monde, elles le dissimulent."
Günther Anders, L'obsolescence de l'homme - 1956, traduit de l'allemand par Christophe David pour les éditions Ivrea et les éditions de l'Encyclopédie des Nuisances, 2002

mercredi 15 octobre 2014

brain frog

Suite au 'brain fog'* persistant de cette semaine, voici cette semaine les belles images de la semaine, et c'est tout pour le moment. 
Ho-Yeo-Ryu. Aéroport

Magritte revu Ozias


Cette semaine, la découverte de la semaine est Vaïnui de Castelbajac  illustratrice et réalisatrice d’animation basée à Paris.
http://www.vainuidecastelbajac.com/?page_id=447






vendredi 10 octobre 2014

Street art, attentats urbains

Les street artists envahissent nos paysages urbains. Héritiers des situationnistes ils s'illustrent par une série d'attentats publicitaire.  Connaissez-vous ce phénomène de urban hacking qui consiste à bousculer l'apparente évidence dont se pare l'ordre social pour ne pas subir l'espace urbain?


 Dans le métro parisien, sous le nom de ARDPG, Arnaud Puig s’inspire des messages d’information de la RATP les détourne puis les poste sur les réseaux sociaux.
Très actifs, divers et brouillons, les frères Ripoulain sont  un groupe d'artistes rétifs aux cadres, désorganisés. Ils prennent une posture distante et critique vis-à-vis du monde de l'art.

Les frères Ripolain.
James Powderly
James Powderly (US) activiste  artiste et scientifique. Avec les projecteurs laser de son invention il trace de monumentaux graffitis sur les ouvrages publics comme la projection du slogan 'Free Tibet' à Pekin pendant les JO de 2008 .


Ludo. Co-branding.
Ludo (FR) s’exprime sur des supports de toute natures et dimensions : murs, toiles, sculptures, bateau. Ses créatures hybrides, mêlent univers minéral et végétal, interrogent sur la place de l’homme dans l’environnement. Ici panneau Decaux façon Ludo.
Oakoak

Oakoak
Oakoak lui, écrit, dessine, colle, gribouille et détourne le matériel urbain de Bangkok à Toulouse.


Florian Rivière
Florian Rivière
Milo Project :
«J’interroge les frontières entre le réel et l’imaginaire avec des personnages et symboles réalistes, mais détournés de leur fonction première ou décalés de leur contexte habituel. En troublant l’ordre établi, je crée des images oniriques qui communiquent avec l’espace et interrogent la vie quotidienne»



Milo Project
Milo Project























Zevs
Zevs s’amuse à détourner les logos des grandes marques en les liquéfiant sur ses toiles, mais aussi et surtout, sur les façades des grands magasins une fois la nuit tombée.


Eyesaw est un street-artiste anglais qui s’en prend aux panneaux publicitaires. Son intention première est de rendre cette espace plus artistique et moins capitaliste grâce à ses silhouettes noires qui joue habillement avec « des annonces de merde »…

mercredi 1 octobre 2014

Narcissisme de masse 1

Narcisse. Caravage.
Quand elle m'a mis "sur la touche" professionnellement et socialement, l'hépatite m'a montré que ma vie ne consistait pas seulement à faire ce que l'on attend de moi. Mais le moi en lui même n'est il pas également haïssable ?  

Réflexion donc à propos du narcissisme, cette pathologie de la personnalité  vieille comme le monde, qui comme que le montrent selfies et réseaux sociaux se développe particulièrement  dans notre société. Ainsi, ce sur-développement du moi est il propre à notre nature ou bien peut on parler de narcissisme de masse ?

En 1979, Christopher Lasch, sociologue américain expose dans son ouvrage 'la culture du narcissisme' comment selon lui, la société capitaliste américaine produit des individus à tendance narcissique, et comment le narcissisme semble représenter la meilleure manière d'endurer les tensions et les anxiétés de la vie moderne.
Notre société est brutale, elle n’apparaît pas comme un système harmonieux et bienveillant mais plutôt comme un univers de conflits avec des perdants, des gagnants ,des dominants et des dominés. Nous nous sentons tout petits face aux gigantesques problèmes du monde actuel et nous ne voyons pas comment changer quoi que ce soit. Devant la perte de tout espoir de changer notre société ou même de la comprendre, nous cherchons plutôt des moyens de l'éviter . Nous nous intéressons alors à des stratégies de survie, à des programmes qui nous garantissent bonne santé (notre capital santé), paix de l'esprit (l'épanouissement personnel comme performance à accomplir) et nous nous rêvons être de grands sages apaisés au milieu du tumulte social. 
Face à tant de constats d'impuissance, autant se divertir, penser à soi aux siens et consommer. Autant vivre pour soi les instants qui nous restent. 
Narcisse se replie alors sur le présent, son passé l’intéresse peu et il évite de penser à l'avenir.
Narcisse est le candidat idéal aux fantasmes de vitesse, de puissance, de pouvoir et de beauté. Mais dans le même temps il a conscience que ses appétits le rongent, qu'ils sont source de son insatisfaction permanente. Au fond de lui il voudrait trouver une certaine quiétude, un repos.
Alors Narcisse se réfugie dans le détachement critique et la distanciation ironique.Il donne ainsi aux autres et à lui même en, démythifiant, l'impression de sublimer la réalité, même quand il s'y plie et fait ce qu'on attend de lui. L'humour agit moins "pour prendre quelque distance par rapport à ses angoisses que pour s'insinuer dans les bonnes grâces de son auditoire". Facebook est à ce titre une remarquable caisse de résonance. Ainsi, à grands coups de mensonge, de cynisme, de divertissements, de négation et d'indifférence, Narcisse tente de s'accommoder et de s'arranger de la réalité sociale qui l'entoure.
Puisque la société n'a pas d'avenir il est normal de vivre dans l'instant présent, de fixer notre attention sur notre propre représentation privée (privée de sens) et de cultiver un intérêt transcendantal pour nous même tout en devenant des connaisseurs avertis de notre propre décadence. 
"Assailli par l'anxiété, la dépression, un mécontentement vague et un sentiment de vide intérieur, l'homme psychologique du XXIème siècle ne cherche vraiment ni son propre développement ni une transcendance spirituelle, mais la paix de l'esprit.../...Il lui reste à se tourner vers les thérapeutes dans l'espoir de parvenir à cet équivalent moderne du salut : "La santé mentale".'
'Ce n'est pas par complaisance, mais par désespoir que les gens s'absorbent en eux-mêmes .../...L'effondrement de la vie personnelle ne provient pas de tourments spirituels réservés aux riches, mais de la guerre de tous contre tous. .../... Ainsi le narcissisme est plus une défense contre les pulsions agressives de la société que l'amour de soi'.
Pour se reconstruire, on se replie sur soi.
Ozias





Narcissisme : 'Au sens clinique, le narcissisme est une pathologie de la personnalité. L’individu qui en souffre a sans cesse besoin d’attirer l’attention sur lui non par satisfaction mais par manque. Il se montre étouffant pour les autres, dont il ne sait pas prendre en compte les désirs, du fait de son manque d’empathie. C’est pourquoi, il ne cherche dans la relation à autrui que sa satisfaction. Il a tendance à se comporter en parasite de son entourage ; il vampirise leur énergie, leur bonne volonté, tout leur temps parce qu’il est foncièrement incapable de se supporter. Il veut les placer sous sa dépendance et se donner le sentiment de les dominer, afin de compenser ses propres carences en terme d’estime de soi'.

Pour aller plus loin, deux liens recommandés :
http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article382
http://tractacus.free.fr/autres/narcisse.pdf

Crédits : 'La culture du narcissisme". http://www.les-renseignements-genereux.org/
Les citations en italique sont de Christopher Lasch.

mercredi 24 septembre 2014