La perte de libido, la sécheresse des muqueuses sont des effets secondaires que constatent la plupart des patients en traitement. Bref, la vie sexuelle du patient ainsi que celle de son couple sont altérées. Le désir se faisant plus rare il est donc plus difficile à partager. Par voie de conséquence, de part et d'autre, le 'corps à corps' est plus compliqué et le plaisir a tendance à devenir manuel ou solitaire.
Pour les messieurs (conjoints ou patients) et en vue de garder ‘tête haute’ tout en endurant la ‘mauvaise passe’ du traitement, voici un texte qui sait de quoi je parle. Pour les dames, dans l'espoir de témoignages de qualité, l'illustration tiendra lieu de discours.
16 ans, 6 mois, 18 jours Dimanche 28 avril 1940
Feodor Rojankovsky (dit Rojan) Aquarelle 1930 |
"Ce qu’il y a d’extraordinaire quand je me fais jouir, c’est cet instant que j’appelle le passage de l’équilibriste : la seconde où juste avant de jouir, je n’ai pas encore joui. Le sperme est là, prêt à jaillir, mais je le retiens de toutes mes forces. L’anneau de mon gland est si rouge, mon gland lui-même tellement gonflé, tellement prêt à éclater que je lâche mon sexe. Je retiens mon sperme de toutes mes forces en regardant mon sexe vibrer. Je serre si fort mes poings, mes paupières et mes mâchoires que mon corps vibre autant que lui. C’est le moment que j’appelle le passage de l’équilibriste. Mes yeux chavirent derrière mes paupières, je respire à tout petits coups, je chasse toutes les images excitantes – les seins, les fesses, les cuisses, la peau soyeuse de nos amies – et le sperme s’arrête dans cette colonne en fusion, là, juste au bord du cratère. C’est vrai qu’on peut penser à un volcan au bord de l’éruption. Il ne faut pas laisser cette lave redescendre. ../.. Dès que je sens redescendre, mon pouce et mon index s’enroulent autour de mon anneau et je joue à le maintenir juste au bord, tout bouillonnant (de la lave, oui, ou de la sève tellement la queue ressemble à une branche tendue et noueuse dans ces moments-là !) Il faut être très prudent, très précis, c’est une question de millimètre, peut-être moins. Ma queue toute entière est tellement sensible que mon gland pourrait exploser juste si on lui soufflait dessus ou si le drap l’effleurait. Je peux encore retenir l’éruption une fois, deux fois, et c‘est chaque fois un vrai délice. Mais le délice absolu c’est cet instant où, finalement, je perds pour de bon, où le sperme submerge tout et coule tout brûlant sur le dos de ma main. Ah ! la merveilleuse défaite ! ça aussi c’est difficile à décrire, tout ce dedans qui passe au dehors et en même temps ce plaisir qui t’engloutit… Cette éruption est un engloutissement ! C’est la chute de l’équilibriste dans le cratère en fusion ! Ah ! Cet éblouissement dans les ténèbres ! .../... une 'apothéose' ".
Extrait de ‘Journal d’un corps’ de Daniel Pennac, paru chez Gallimard en 2012.
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