Le plus bel exemple est pour moi Alphonse Allais (humoriste 1850 - 1905):
Ci-gît Allais - sans retour.
Plus grave, sobre et grandiose, cette épitaphe romaine :
'Non fui, fui, non sum, non curo'
qui se traduit par : "Je n'existais pas, j'ai existé, je n'existe plus, qu'importe "
Quelque essais perso maintenant:
"Home sweet Home". "Ecce Home..." "BREF..." "j'ai pensé donc je fus" etc
Plus riche, et même somptueux, le 'tombeau' poétique (qu'ici autant vaudrait nommer caveau) est un genre littéraire qui trouve ses origines dans les épitaphes grecques.
Ce mot de "tombeau" qui renvoie simultanément à l'absence et à la présence signifie la présence d'une absence, la mémoire d'une disparition. Il constitue l'affirmation, massive, monumentale, ornée de fresques ou de rimes, d'une existence perdue. Il indique une présence dont le vide serait le noyau. Le tombeau reconnaît la mort: il l'accueille, la salue et la métamorphose. Plutôt que la Disparition, il donne à lire le lien que les vivants entretiennent avec elle.
Tombeau de Verlaine (Extrait des Poésies de Stéphane Mallarmé).
Le noir roc courroucé que la bise le roule
Ne s'arrêtera ni sous de pieuses mains
Tâtant sa ressemblance avec les maux humains
Comme pour en bénir quelque funeste moule.
Ici presque toujours si le ramier roucoule
Cet immatériel deuil opprime de maints
Nubiles plis l'astre mûri des lendemains
Dont un scintillement argentera la foule.
Qui cherche, parcourant le solitaire bond
Tantôt extérieur de notre vagabond -
Verlaine ? Il est caché parmi l'herbe, Verlaine
A ne surprendre que naïvement d'accord
La lèvre sans y boire ou tarir son haleine
Un peu profond ruisseau calomnié la mort.
http://www.maulpoix.net/tombeau.html
Chabotocoptère (cercueil à hélice térébrante) |
André Chabot se présente lui-même comme un « promeneur nécropolitain ». Son œuvre, depuis plus de trente ans, est consacrée à la mort.
"Mon corps va pourrir, devenir une charogne avant de partir en poussière, mais mon « oeuvre », livres et archives photographiques, restera derrière moi. C’est un beau pied de nez à la mort pour un « bizarre de l’art »,
ne croyez-vous pas ?"
http://www.andrechabot.com/fr/f-phantasm.html