samedi 14 mars 2015

mots de foie

"Le foie, ça fait pas mal". C'est bien connu et c'est ce que m'ont dit tous les médecins, mais qu'en savez vous vous qui n'avez pas mal au foie ? 
Personnellement, je ne me permets  pas  de dire  "ça fait pas mal" à ceux qui se plaignent de ce qui chez moi se porte bien. Par contre je peux vous dire ce que je sens de mon foie, 'classé F4' à l'instar d'un monument historique ou d'un hôtel. 
J'aimerais aussi bien savoir ce que d'autres 'hépatants' que moi  ressentent du côté de leur hypocondre droit.
Je perçois quatre types de symptômes : Côté foie, nausées. démangeaisons, coups de barre.

Côté foie, la plupart du temps c'est comme une ceinture de sécurité qui serre trop au côté droit ou encore, comme un chat couché là. Une présence pas pesante, mais réelle et gênante à la longue. Je dis une présence,  presque un sentiment de soi. Car si cette sensation disparaît, je le remarque aussi. Après un repas par contre la présence se transforme en douleurs vives mais brèves qui me font sursauter.  Impression d'un conduit qui se dilate puis se vide d'un coup. Parfois un excès (de gras par exemple) se traduit par une sensation de plastination au côté droit qui me projette à l'intérieur l' image de mon foie en 3D. 
A table j'évite les viandes, je délaisse les poissons et les fruits de mer que j'adorais, je chipote sur les féculents et je me rue sur les salades, les laitages 0%, les légumes et les épices.

Nausées, le matin et en particulier après le petit déjeuner ou à l'heure du thé . Comme une odeur de peinture, de solvant dans le nez qui appuie sur le diaphragme et fait monter la salive dans la bouche. Juste une sensation mais qui coupe bien l'appétit. Les odeurs de white spirit, de lasure etc me sont devenues tenaces insupportables, toxiques.

Démangeaisons. En fin de journée, au réveil, avec parfois le contact de l'eau. Souvent à l'occasion d'une émotion aussi. Pas de bouton, pas de rougeur au départ, mais un besoin de gratter, avec les ongles. Ce sont les endroits les moins charnus du corps qui sont le siège des démangeaisons. Les coudes, les tibias et surtout, le sacrum. 

Coups de barre. C'est le plus handicapant. Me voilà presque revenu du temps où j'étais jeune papa quand il fallait planifier toute la vie sociale autour de la sieste du petit. Sauf que le petit aujourd'hui c'est moi. La sieste, ce moment où il faut trouver une couche et qui suspend toute les activités pour 45 minutes. Pas facile à caser dans une descente de canyon, une visite aux amis ou une journée de travail. Pourtant sans la sieste, c'est le naufrage. Les idées qui s'embrouillent, la conversation qui s'éteint, le vide ou la panique pour dire quelque chose, prendre une décision. Comme un tuyau d'arrosage où l'eau ne coule plus.... Dans cette phase brouillard, de liquéfaction je ressens une tension au plexus agité d'un genre de tremblement qui me réclame de m'allonger, de fermer les yeux, de laisser aller les muscles, surtout ceux du ventre et des jambes. Allongé, mes mains sont glacées et très lentes à se réchauffer. 
Quarante cinq minutes plus tard, au réveil, je me retrouve neuf, présent et disponible pour les heures qui suivent. 
Je dors beaucoup (neuf heures par nuit) et je fais deux siestes par jour. 
Bref, "Je vais bien, tout va bien !" . Et vous alors, "ça vous gratouille ou bien ça vous chatouille" ?

Allez, dites moi.
Ozias


Enregistrement des symptômes sur une durée de 36 jours

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