vendredi 18 janvier 2013

Saint Sébastien le 20 janvier

Ozias. 1983
On ne sait presque rien de la vie de saint Sébastien, mais son corps nu et percé de flèches hante les églises d'Europe, les musées et les galeries d'art contemporain. 

Saint Sébastien fait une carrière extraordinaire dans le monde occidental. Son parcours est remarquable. Au cours des siècles il a successivement occupé les fonctions de grand patron de Rome, puis de saint protecteur de la peste du moyen âge jusqu'à la renaissance. Il poursuit aujourd'hui sa carrière de top-modèle offrant les beautés troubles d'un corps d'éphèbe martyrisé aux dévots du monde entier.

L'histoire sainte dit que Sébastien, condamné pour sa foi à périr sagitté par l'empereur Dioclétien,  fut  laissé pour mort, le corps couvert de flèches. Recueilli et [bien] soigné par la veuve Irène, il guérit de ses blessures. Après cela, il retourna chez  Dioclétien, qui le fit rouer de coups jusqu'à ce que mort s'ensuive, puis jeta son cadavre aux égouts. 
Au commencement le culte de saint Sébastien n'est vraiment vivace qu'à Rome. Parce que selon la légende il y a vécu, puis il y est mort en martyr, Rome vénère Sébastien comme son troisième patron, à la suite de Pierre et Paul. 
Depuis le moyen âge saint Sébastien est représenté presque exclusivement sous les traits d'un jeune homme, voire d'un adolescent à la beauté rayonnante et à l'érotisme surprenant. 

Giovanni del Biondo (1370/75)



Le corps nu percé de flèches  de Sébastien s’interprète  comme un corps insensible aux effets ravageurs de la maladie. Le dévot du moyen âge qui le contemple visualise l'impuissance des flèches de la peste à l'abattre et espère que sa prière lui permettra d'obtenir, en retour, une immunité semblable.
Saint Sébastien. Antonio da Messina.1476
Sébastien est aussi une cible. Cible de ses bourreaux et cible de tous les regards. Dans le corps du saint play-boy les flèches des archers de Dioclétien se mêlent à celles de Cupidon.


Saint Sébastien. Le Pérugin. 1490-1495.
Au XVIème siècle, certains commanditaires de portraits de Sébastien recherchent moins des images de piété que la manifestation du talent de l'artiste et l’ambiguïté brouille le message dévot. Le spectateur ne sait plus s'il regarde un jeune homme, une jeune fille, ou un cupidon amoureux. Le comble est certainement atteint par Bonzino dans ce portrait de beau jeune homme nullement troublé de la pénétration profonde d'une flèche en sa poitrine. 
Saint Sébastien. Bronzino. Vers1530.
Au XVIIème siècle une nouvelle iconographie se met en place : celle de Saint Sébastien soigné par Sainte Irène. L'intégration d'un nouveau personnage- féminin- annule le face à face trouble entre le dévot et le corps du saint. La sainte est une médiatrice censée s'interposer et guider pieusement le regard.

Saint Sébastien soigné par Irène. Ribeira.

Au XXIème siècle, la figure du saint fascine toujours. Il est étonnant de voir à quel point les oeuvres contemporaines détournent en le respectant le type iconographique religieux. Les mêmes éléments formels servent à exalter le corps, la jeunesse, le désir, l'abandon de soi, le masochisme, voire, depuis le sida les blessures mortelles infligées par la maladie. Ces saint Sébastiens révèlent que l'érotisme est aujourd'hui ce qui se ressent le plus dans ces images et qu'il en constitue l'horizon d'attente. 
Comme le dit Mishima dans les 'confessions d'un masque' : "Il n'y a là rien  d'autre que le printemps de la jeunesse, rien que lumière, beauté et plaisir".

Mishima. Saint Sébastien.
Pierre et Gilles. Saint Sébastien.
Chiara Bauttista
Alors, pour le 20 Janvier 2013, bonne fête à tous les sains Sébastiens,
Ozias

Remerciements: Saint-Sébastien. Karim Ressouni-Demigneux. Editions du regard. 2000.

Lien à suivre  https://belosticalle.blogspot.com/2014/01/adios-sebastian-adios.html




vendredi 11 janvier 2013

2013 Désirs


Je vous souhaite une année 2013 désirable et désirante, c'est à dire pleine d'envies de vie, bref une année bien remplie. Pour commencer en fanfare, un petit accrochage de quelques avatars du désir, pêchés au cours de mes dernières navigations de 2012.


Origine du monde
Désir originel.
Léo Dohmen-Le siflet du train, 1958
Désir sourire

Man Ray- Lee Miller (top)and with Ady Fidelin, 1937
Désir solaire.
Hans Bellmer- Petit Traité de Morale III 1968.
Désir inattendu.


Pierre Molinier-pantomine céleste Le chaman et ses créatures.1965-1968.
Désir Obscur.

Hans Bellmer. (Unica ficelée). 'Tenir au frais'. 1958
Désir de chair.

Jean- Louis Trintignant & Anouk Aimé. Un homme et une femme (1966, Claude Lelouch
Désir partagé.

Wilhelm Gallhof
Désir beauté.

Désir trouble.

Manga. Tomoni Sanjo
Désir fou.

Asleep. Erwin Blumenfeld.
Désir exaucé ?

Remerciements: 

samedi 5 janvier 2013

Bonjour, ça va ?


Bonjour, ça va?
Un mantra quotidien et rituel que l'on répète exponentiellement au moment des fêtes et qui prend du sens seulement lorsque ça ne va pas,ou pas trop. Justement, quand ça ne va pas fort et qu'il y a un bémol à la clef on aimerait bien faire dans la nuance, placer une altération, ou un soupir. Juste manière de répondre sincèrement et de se répandre, de s'épancher aussi un peu. Mais attention, lancer son slam est un exercice de haute voltige, du grand art. Pas le temps, pas le tempo, pas dans le ton. Peur de briser l'ambiance ou de mettre à côté de la plaque. 
Peut être parce que les fêtes sont ces jours où la joie est programmée dans le calendrier et où il n'y a pas de place pour autre chose. Pour être plus explicite, deux exemples frais du dernier réveillon qui de fait était mon premier réveillon guéri.

Exemple 1: Je la connais depuis 25 ans, ces dernières années on se croise à peu près une fois l'an. Depuis notre précédente revoyure j'ai perdu 18 kilos. Je ne lui ai jamais parlé de mes problèmes de santé, elle ne pose aucune question. Sait elle? Je lui demande si ça va, mais elle ne me retourne pas la formule. Elle me répond en me racontant ses problèmes de santé à elle, puis autres choses.  A l'année prochaine !

Exemple 2: Autre conversation. On se connait depuis 20 ans, je ne l'avais pas revue depuis le début de mon traitement dont je ne lui ai jamais parlé. Au cours de la conversation elle me dit qu'elle est en arrêt maladie depuis 6 mois. A ce sujet, je lui dit que j'ai aussi dû travailler à mi-temps pendant toute l' année. Nous enchaînons sur les difficultés professionnelles crées par ces interruptions.  Pas une question de sa part sur les raisons de mon amaigrissement, ni de mon arrêt de travail. Pas curieuse non plus.  A l'année prochaine !

Bilan ce soir là, Parmi les 15 personnes que comptait cette soirée et que je n'avais pas vues depuis avant mon traitement, aucune ne m'a posé de question sur ma perte de poids, mon nouveau look, mon changement de régime. J'ai collecté des remarques sur mon bonnet 'marrant', ma nouvelle voiture, mais pas une question ou commentaire au sujet de mon changement physique, ou pourquoi je ne bois plus d'alcool.
Cela me rappelle cette journée où je portais une vilaine sonde gastrique qui me sortait du nez, et qui se voyait comme un oeuf cassé au milieu de la figure. Là aussi, personne n' a tiqué ni pipé mot, sauf.. un enfant qui a eu la curiosité et le cran de me poser directement la question.
Pourtant, d'une année sur l'autre je note une différence qui me montre que les gens ne sont pas aveugles. En 2012 pendant le traitement on me souhaitait 'Santé et courage', tandis que pour 2013 on me souhaite maintenant 'santé, et tout et tout...'. Bref, ça va mieux et ça se voit.
Cependant, je reste persuadé que si je m'étais pointé à ce réveillon avec une jambe dans le plâtre les réactions auraient été différentes. Plus de questions, moins d'omerta que pour une 'hépatite C. Bref, pour moi, 'Jambe cassée vaut mieux qu'hépatite C'.  

Il me reste à  vous souhaiter à mon tour pour 2013, "Santé et tout et tout.."!  Ozias

Choses à ne pas dire https://hepatitisc.net/living/what-not-to-say-to-someone-who-has-hepatitis-c/

vendredi 28 décembre 2012

Esthétiques de l'interféron

 "le coton qui t'envahit est étrange, tu es là, sans l'être jamais tout à fait.Tu as perdu la globalité de ton être, éparpillé, façon puzzle...le traitement c'est Raoul, il dynamite,il disperse, il ventile..." VIP du VHC.
L'interféron est un poison qui guérit. L'interféron altère la pensée et change le regard. Insidieusement il transforme notre monde. Il voile nos couleurs, exacerbe les sons, les émotions. Il fait battre la fièvre ou le détachement. 
En fin de compte, l'effet secondaire qui m'a paru le plus marqué, est une forme particulière de ballonnement du narcissisme. Je ne veux pas dire ici que les injections m'ont fait me trouver beau, mais plutôt que l'interféron m'a réfléchi ou donné à réfléchir sur mon image et sur moi même comme si en permanence il plaçait son miroir devant mes yeux. Plongée profonde en moi dans un silence d'apnée. Retours sur images. 
Tout au long de la parenthèse du traitement, une source ou plutôt une fuite de créativité s'écoulait, régulière, me détournant de la scène alentour, du décor bien connu, m'ouvrant à de nouveaux paysages des nouvelles esthétiques. 

I. Esthétique des débris, des détails et des flaques.
Lorsqu'on ne regarde plus devant soi, alors on voit ce qui se trouve à nos pieds. Là est ce dont on ne ne se soucie pas bien portant, c'est à dire quand on porte la tête haute. Esthétique des caniveaux, des flaques, des débris et  des détails. Tout un monde nouveau, défraîchi révélé à mes pieds, à mes yeux. Illustration en trois photos.

Débris. Terrasse à Belfast.
Détail. Pistil de pavot. 
Par terre. flaque d'eau. Belfast.

II. Esthétique et romantisme de la mélancolie. Langueurs et frissons interferonnés.
Puis il y a aussi un côté plus sombre, qui nous fait sombrer dans la mélancolie. 
La mélancolie, selon "l'Express": ce sont les Grecs qui ont inventé ce terme, au IVe siècle avant Jésus-Christ. Selon le médecin Hippocrate, la bile noire - melas(noir) et kholê (bile) forment le mot "mélancolie" - est, avec la bile jaune, le flegme et le sang, l'une des quatre humeurs du corps. Et de leur équilibre dépend la santé, car la prédominance de l'une d'elles provoque un dérèglement qui agit sur le tempérament. Un excès de bile noire est ainsi censé engendrer tristesse, abattement, morbidité. Paradoxe: la mélancolie - "maladie sacrée", selon le philosophe Aristote - est également la manifestation de la création artistique, à laquelle elle ouvre la porte de l'imagination. Bref sensibilité, mélancolie et création artistique sont intimement liés dans le processus de création artistique occidental et l'interféron, qui semble réduire la transmission sérotoninergique au système nerveux central, pave la voie à de sombres et mélancoliques créations. Illustration par trois cartes postales envoyées depuis ces paysages interféronnés.


Paysage de Corot sous interféron.
Carpe Koy Sauce Rembrandt.
Saint Sébastien gisant en un champ de pêchers.

III. Esthétique de la représentation des corps et de l'autoportrait.
Pendant le traitement, la variété des effets secondaires, le spectacle du corps qui souffre, l'érosion du "moi" physique et mental qui s'en suivent m'ont conduit à m’intéresser à l'esthétique de la perception et de la représentation des corps et de mon corps. L'attention portée aux réactions physiques au traitement jointe au 'ballonnement' du narcissisme caractéristique de l'interféron ont suscité un intérêt renouvelé pour l’autoportrait et  la représentation du corps à selon  les époques, les cultures. Voici trois articles à consulter sur ce thème.
http://emagicworkshop.blogspot.fr/2012/10/curiosa.html
http://emagicworkshop.blogspot.fr/2012/12/corps-voiles-devoiles.html
http://emagicworkshop.blogspot.fr/2012/03/decor-encore-des-corps.html


Autoportrait à la masse.


jeudi 20 décembre 2012

Les boules de Noël

Voici le retour des fêtes et des boules de Noël.  Il n'est pas drôle le malade, sans goût ni appétit. Lui, c'est plutôt le boulet de Noël. Cela ne se dit pas, mais on le sent, alors on l'oublie un peu dans les conversations, mais pas trop non plus puisqu'il faut donner le change. 
Souvent on veut lui changer les idées, c'est à dire lui parler 'd'autre-chose', car qui a envie de l'écouter essayer de raconter ce qui est différent ? 


Une fois de plus Ronald eut le sentiment
 que les gens l’évitaient
parce qu'il avait l'hépatite C

Pour ceux qui craignent le blues des fêtes, quelques chants de Noël décalés
à prendre au n+1ième degré. 

Malkhior dans Le classique 'Oh Stille Nacht' (Douce nuit).

Encore Malkhior, qui nous donne ici sa version endiablée de 'Jingles-Bells' (avec Pigmy Johnson)

Didier Super, qui se penche sur les ateliers du Père-Noël. Il nous interprète ici 'Petit enfant chinois' en version outdoor live. Attention, chanson à texte. 

Helmut Fritz (celui de 'ça m'énerve') dans 'Petit Papa Noë'l.


En cette période de fête et d'espoir accueillons avec bienveillance la bénédiction et le message de paix de Philipe Katerine.



Ceci est le dernier post de ce blog avant la date fatidique de la fin du monde.

samedi 15 décembre 2012

Virus au musée

Des artistes et des virus. Qu'en font ils, que disent ils ? Comment représenter les virus pour mieux se les représenter ?

Caitlin Berrigan. Des virus à croquer.


Confiseries virales. 2007. Caitlin Berrigan.
Ces truffes en chocolat reproduisent le virus de l'hépatite C d'après un agrandissement 3D de la structure protéinée du virus. Ces truffes sont artistiquement réalisées à la main à partir de chocolat belge à 72% de teneur en cacao. Elle ne sont pas contaminées. Caitlin Berrigan organisa des séances de dégustation publiques, sortes de performances gourmandes, destinées à caractériser la contradiction entre désir de croquer le chocolat et répulsion qu'inspire la crainte de transmission du virus. Le chocolat devient alors le médium qui permet d'échanger avec le public sur le thème des peurs et des modes de transmissions de maladie virales telles que l'hépatite. http://membrana.us/viralconfections.html

Hépatophagie. 2008. Caitlin Berrigan.
Le décor de l'assiette, dans le style des faïences de Delft, représente l'artiste dans une mise en scène d’auto-cannibalisme.  L'assiette contient un moulage en chocolat réalisé à partir d'une reconstitution IRM 3D du foie de l'artiste. L'illustration s'inspire des descriptions du rituel anthropophage des indiens Tupi du Brésil faites par Hans Staden explorateur hollandais au XVIéme siècle.
Le terme “hépatophagie” fait en même temps référence au renouveau artistique brésilien du XXème siècle qui désigna par  'antropofagi' une démarche de déconstruction des cultures étrangères au moyen de l’assimilation complète de leurs idées, de leurs valeurs, de leurs modes de symbolisation du monde. 

En 2008,  ces  'entrées' multiples sont offertes au public  'en l'assiette' au cours de performances rassemblant  plus de cent personnes invitées à dévorer des répliques en chocolat du foie de l'artiste. La dégustation du chocolat se trouble d'un sentiment de transgression lié aux dimensions érotiques et cannibales présentes dans l'assiette. Les bouches qui consomment symboliquement le foie de l'artiste représentent ainsi la destruction réelle du foie que connait l'artiste, porteuse d'une hépatite C.

Bjork. En musique.

Dans sa chanson 'Virus', la chanteuse finlandaise Bjork chante les interactions existant entre un virus et son hôte. L'invasion silencieuse et opportuniste du virus, et les rapports ambigus, fusionnels faits de temps, de silence et de fascination qui s'instaurent entre le virus et son hôte. La video, et ses superbes paysages viraux qui illustrent les paroles de la chanson de Bjork.

Like a virus needs a body and soft tissue feeds on blood Someday I'll find you, the urge is here, ohh-ohh Like a mushroom on a tree trunk as a protein transmutates I knock on your skin and I am in, ohh-ohh The perfect match, you and me, I adapt, contagious You open up, saying welcome Like a flame that seeks explosives as gun powder needs a war I feast inside you, my host is you, ohh-ohh The perfect match, you and I, you fail to resist My crystalline charm, you do Like a virus, patient hunter I'm waiting for you, I'm starving for you, ohh-ohh My sweet adversary, ohh, my sweet adversary, 
ahh My sweet adversary                
Björk. Biophilia. 2011.

Helène Chadwick. Echanges et interactions.


Helène Chadwick est une artiste anglaise  de la fin du XXème siècle qui a inspiré Damien Hirst et Tracey Emin. La série 'Viral Landscapes' (Paysages viraux) réalisée en 1988 et 1989 se compose de  cinq montages de grande dimension  (1.2x3.0 m).  Les 'Viral landscapes' sont des images agrandies des cellules du corps de l'artiste infectées par un virus, surimposées sur des photographies de côte maritime. La rencontre de la mer et de la terre symbolise alors l'union du virus et de la cellule-hôte. Comme les cellules qui sont modifiées par le virus, le corps 'absent' de l'artiste se trouve transformé, ce qui donne naissance à un corps nouveau. Pour Helen Chadwick, les points de contact entre un virus et et les cellules du corps sont 'les territoires d'une rencontre fertile, un échange entre systèmes informationnels et vivants, sur le rivage de la culture". (citations extraites de Helen Chadwick, Enfleshing, 1989. Dans le contexte de prise de conscience des ravages du Sida  de la fin des années 80,  il s'agit ici de représenter le changement et l'évolution, les interactions entre l'individu et la nature, le virus et son hôte.
http://www.liverpoolmuseums.org.uk/podcasts/transcripts/viral_landscapes.asp

Keith Haring. Activisme.


Pendant les années 90 les milieux artistiques occidentaux, particulièrement touchés par le virus du VIH, vont œuvrer à changer l’opinion publique sur le cette maladie honteuse. Cette période a été marquée par une volonté très active d’œuvrer à une prise de conscience collective des maladies virales et de leurs modes de transmission.
Keith Haring, né le 4 mai 1958 est un artiste, dessinateur, peintre, sculpteur et activiste américain des années 1980. En 1988, Keith Haring apprend qu'il est infecté par le virus du sida. Il s'engage dès lors fortement dans la lutte contre cette maladie, mettant son art et sa notoriété au service de cette cause et de sa visibilité. Il meurt à 31 ans des complications dues à sa maladie


Laura Splan. Napperons.



"Mon travail explore les perceptions de la beauté et de l’horreur, du confort et du malaise. J’utilise l’imagerie anatomique et médicale comme un point de départ afin d’examiner ces dualités et notre ambivalence envers le corps humain. Les virus, le sang, les rayons x et les viscères peuvent être à la fois troublants et séduisants. J’ai souvent combiné des images et des matériaux scientifiques avec des matériaux plus domestiques ou familiers. L’ornementation du papier peint ou la conception d’un napperon apporte une sorte de soulagement dans sa familiarité et sa structure agréable. Cette juxtaposition crée une réponse qui oscille entre séduction et répulsion, confort et aliénation. J’essaie de créer un travail qui évoque une expérience dichotomique avec des images formelles qui, lors d’examen plus attentif, révèlent une certaine vérité inconfortable sur nos conditions culturelles et biologiques. Mon travail tente de remettre en question nos réponses préconçues à ces images en incitant le spectateur à y regarder à deux fois afin de réévaluer ses perceptions initiales."
http://www.laurasplan.com/projects/doilies.html


Luke Jerram. Virus de verre.

Le virus du H1N1 est beau. C’est en tout cas le point de vue de l’artiste Luke Jerram, qui a réalisé une sculpture en verre soufflé du virus.
Luke Jerram a déjà créé des sculptures de différents virus, tels les virus de la grippe aviaire (H5N1), du sida, du E. coli (colibacille) ou encore de la variole. La série s’intitule « Glass Microbiology ». « Cette sculpture a été créée pour éclairer les problèmes soulevés par le virus de la grippe H1N1, la pandémie globale et l’imagerie du virus présentée au public par les médias » déclare l’artiste.
http://www.lukejerram.com/glass/gallery

Alicia Watkins. Point de croix.
Alicia Watkins. Point de croix.
Quoi de plus mignon que de redécouvrir toutes les maladies dégueulasses, les plus célèbres en point de croix ? Amateurs de broderies, on vous conseille. de jeter un œil au travail de Alicia Watkins sur son Site Etsy. 

Photos cristallographie aux rayons X et plus récemment, la cryomicroscopie avec reconstitution en 3D"

jeudi 6 décembre 2012

Corps voilés dévoilés

'Nous n'avons pas un corps, nous sommes un corps'. Partant de là vous comprenez mon intérêt pour la représentation du corps, et pourquoi déjà plusieurs posts à ce sujet dans ce blog.
Dans ce domaine, mes dernières découvertes sont des images du corps dans les arts visuels arabes. Même si la production d'images figuratives d'êtres vivants fait l'objet de débats complexes dans la civilisation islamique, la peinture arabe possède une complète iconographie de la représentation humaine et  la récente exposition à l'Institut du Monde Arabe ' le corps découvert'  nous l'a démontré.
Comme toutes les religions monothéistes, l’Islam a alterné, au cours des époques, une attitude bienveillante ou rigoriste devant le corps et la nudité. 
Depuis le manuel d'érotologie du cheikh Mohammad Al Nefzaoui 'La prairie parfumée' (XVIème siècle) qui pousse la précision maniaque jusqu'à inventorier une centaine de noms correspondant à des conformations différentes des organes sexuels masculins et féminins, l'Islam a connu une pénurie d'images jusqu'à la fin du XIXème siècle. A cette période les premiers peintres et photographes orientaux, libanais et égyptiens, abordent le nu comme sujet en soi. Cette époque fut marquée par l'esthétisme et l'orientalisme.  
Aujourd'hui les artistes arabes contemporains utilisent le corps nu comme un engin de guerre, un manifeste humain, culturel, social et politique. Dialectique du voilement et du dévoilement, de l'habillé et du déshabillé, de l'opaque et du transparent. Voici donc un aperçu de l'art arabe du corps découvert qui est à la fois reprise des codes et une reprise de possession du corps 
Le nouveau rigorisme puritain risque d'escamoter, en le revoilant, le corps dévoilé, libéré, réapproprié, ce corps transgressif, scabreux, dangereux, subversif, véritable corps du délit. 
En attendant promenons nous sous le ciel du printemps arabe.
Bismillah,
Ozias 

Majida Katthari

Plasticienne et vidéaste marocaine, Majida Khattari est née à Erfoud (Maroc) en 1966. 
Elle vit et travaille à Paris depuis 1989http://www.majidakhattari.com/photos/voile-devoile/index.html


Zoulikha Bouabdellah
Zoulikha Bouabdellah est née en 1977 (Moscou),Elle habite et travaille à Paris (France) et Casablanca (Maroc). http://zoulikhab.com/


Meriem Bouderbala
Meriem Bouderbala est née en 1960 à Tunis.Elle vit et travaille entre Tunis et Paris.



Adel Abidin. Psyché (installation vidéo)
Adel Abidin est né en 1973 en Iraq. Il vit et travaille à Helsinki (Finlande). http://www.adelabidin.com/


 Fatima Mazmouz. Nature morte (série  femmes enceintes)
La production artistique de Fatima Mazmouz débute en 1998 comme un moyen d'interroger sa propre identité dans sa complexité de femme, artiste, d’origine marocaine. http://www.fatimamazmouz.com/fatima/


Laila Muraywid
Laila Muraywid est née en 1956 à Damas (Syrie). Elle vit et travaille à Paris.


Youssef Nabil
Youssef Nabil est né au Caire en 1972. Actuellement il vit et travaille à New-York. http://www.youssefnabil.com/photos/works2a.html


Tango. Mehdi Georges Lahlou
Mehdi Georges Lahlou est né en 1983 aux Sables d'Olonne (France). Il vit et travaille à Bruxelles et Paris. http://www.mehdigeorgeslahlou.com/