mercredi 7 mai 2014

Le blog : Narcisse sans Echo

Salvador Dali. Narcisse.
Écho était une nymphe qui ne pouvait plus se servir de sa voix, sauf pour répéter les derniers mots qu’elle avait entendus. Un jour, Narcisse se perdit en forêt et dit : "est-ce qu’il y a quelqu’un ?". Écho répondit : "il y a quelqu’un". Narcisse appela : "réunissons-nous" et Écho répliqua : "unissons-nous". Écho tomba alors amoureuse de Narcisse, mais il la rejeta. Le cœur brisé, elle se laissa dépérir, jusqu’à ce qu’il ne reste d’elle que sa voix. 

C'est une chose surprenante que de blogger sur la toile sans que personne autour de vous n'y prête attention. C'est comme si je téléphonais depuis une cabine remplie des gens que je connais. Je veux leur parler, mais ils ne décrochent jamais. Voilà ce que je fais depuis trois ans. Trois ans de blog au cours desquels j'essaie de saisir et de donner une forme à ce qui me fait vibrer, ce qui me questionne, ou ce que je ressens.
Bien sûr les centaines de visites quotidiennes que je reçois sur ce blog me donnent le désir et l'énergie de continuer, mais l'assourdissant silence de mon entourage me fait parfois mal au foie. C'est comme une gêne nauséeuse qui me prend au corps quand je me mets à y penser. 
En effet, si ce qui compte pour moi n’intéresse pas mes proches, cela signifie que ce que je peux leur dire,  et par là ce que je suis, ne présente pas grand intérêt . Mon propos semble inintéressant, ou pas montrable, ou pas racontable ou inapproprié, obscène au sens propre. (l'origine du mot obscène serait le mot latin obscena, ce qui ne peut être montré sur scène).
Pas concernés les proches et en tout cas sans voix. (Non, sauf une quand même - Merci ! -). 
Peut être craignent ils en ouvrant ces pages d'être contaminés par un virus transmis d'un simple clic.
Piero Giadrossi. Installation.
Le premier corollaire de cette indifférence, ou de ce déni, est de tenter de comprendre ce qui de moi compte, ou ne compte pas pour mes proches. Certainement beaucoup de choses et très fondamentales telles que présence, existence et santé. Mais à côté de ça, il semble que ce qui me plait ne suscite pas d'intérèt,  ou n'intéresse pas ceux que je côtoie, ou ne constitue pas un sujet de conversation abordable. Toute cette partie de moi, celle du blog, semble insignifiante ou  pas importante et reste sans écho en tout cas . Bien sûr, ce que je dis n'intéresse pas forcément, et forcément n’intéresse pas tout le monde, mais le fait que autour de moi personne ne soit juste curieux de mes délires (nombreux) ou de mes réflexions parfois intimes m'a montré que  je ne compte pas autant que je croyais et que ce qui est important pour moi ne l'est pas pour les autres. Cette absence de curiosité blesse mon narcissisme à tel point que je n'ai même jamais osé en demander la cause de peur que ...De peur que l'on me réponde je ne sais pas quoi.

Le second corollaire est que si mes proches, bien qu'aimants se montrent dénués de curiosité pour les sujets qui me tiennent à cœur, alors cela doit signifier que très probablement  je présente le même travers à leur égard et de façon plus générale, envers autrui.  L'intérêt , que je ressens naturellement pour mes pensées et les centres d’intérêt qui me sont propres ne doit être en réalité qu'une manifestation de mon narcissisme. Si je fais le postulat que les autres sont - par construction - plus ou moins semblables à moi, cela veut dire que, tout comme eux, je dois me comporter en autiste envers ce qui compte à leurs yeux et générer chez eux des frustrations semblables à celles que je connais et décris ici. Je nous vois donc ni prêts à en sortir, ni près de la sortie !

Bref,  de ces sentiments d'indifférence joints à ceux d'incommunicabilité résulte un tableau plutôt déprimant et un rien désespérant pour ce qui touche la communication  autour de moi. Je me console en me disant que mes proches évitent mes bloggeries  car ils n'ont tout simplement pas envie de parler, ni d'entendre parler de maladie et de mes états d'âmes.
En même temps, me trouvant parfois seul sur le chemin, le sujet de la difficulté à partager l'intime est devenu un de mes 'dadas' et a déjà fait l'objet de plusieurs articles sur emagicworkshop cités plus bas.

Surtout, surtout, merci à vous, lecteurs internautes inconnus ou pas qui découvrez ou qui suivez ce blog  et qui êtes ma raison de continuer.

http://emagicworkshop.blogspot.fr/2013/04/de-la-difficulte-de-partager-lintime.html

http://emagicworkshop.blogspot.fr/2013/01/bonjour-ca-va.html

http://emagicworkshop.blogspot.fr/2013/07/regrets-eternels.html

http://emagicworkshop.blogspot.fr/2013/05/letranger-exprimer-lindicible.html

http://emagicworkshop.blogspot.fr/2012/09/la-metaphore-de-la-metamorphose.html

jeudi 1 mai 2014

Guérir du désir de guérir

Honoré Daumier. Malade imaginaire.
Dans son livre, 'Le patient autonome' et sur France Culture le 16 avril dernier, Philippe  Barrier, philosophe et patient nous parle de son approche de la maladie, de la santé, et de la médecine. Voici ce que j'en retiens.
Nous sommes un corps et ce corps est le témoin et la mémoire du rapport que nous entretenons avec nous-mêmes et avec le monde qui nous entoure. Lorsque nous 'tombons malades' la maladie brise notre équilibre de vie et remet en cause notre rapport au monde et à nous mêmes. Nos emplois du temps comme nos priorités sont changés par les analyses, les visites les interventions, les questions, les résultats.  Notre confiance en nous, en notre avenir sont bouleversés et remis en question. Nous nous trouvons alors désarçonnés et contraints de vivre avec notre pathologie et à découvrir un nouvel équilibre. La première idée qui se présente est de guérir, faire disparaître la maladie et revenir au plus vite à notre équilibre connu de bien portant.  Pourtant, dans le cas de maladies chroniques, longues ou si la maladie nous laisse des séquelles, un tel retour en arrière sera bien difficile, voire impossible.

D'autre part la société et la médecine posent en termes d'impératif moral l'injonction de se soigner et de revenir à un équilibre de 'bien portant'.  Au delà de la perspective de la guérison,  la question de la maladie, et en particulier la maladie chronique,  se pose donc à nous sous la forme d' une crise de notre normalité ou plutôt de notre normativité,  qu'il nous faudra résoudre.
Un équilibre peut se créer dès lors que la norme de 'bonne santé' n’est pas vécue comme une contrainte extérieure, mais davantage comme un appui du dedans, c'est à dire non pas comme une norme imposée de l'extérieur, mais comme une normativité intérieure à établir.
La maladie doit s'intégrer à une refondation identitaire. La pathologie  crée une occasion de se restructurer et permet d'ancrer une identité . Ainsi, la vraie guérison, dans le cas de maladies chroniques ne peut venir que par guérir du désir de guérir, par la production d'une auto-normativité qui nous rend auteurs de nos vies.

L'ouvrage "Le patient autonome" traite plus spécifiquement des rapports entre le patient et son médecin. Philippe Barrier soutient, avec raison, que le patient est le mieux placé pour savoir ce qui chez lui est pathologique. Le savoir médical et le savoir existentiel du patient sont les deux faces de la connaissance de la maladie. Le refus de l'écoute du patient fait passer le médecin à côté de la vraie pathologie.  "Le patient autonome" est un plaidoyer pour une définition par le patient, avec l'aide bienveillante de son médecin, de sa propre norme de santé, lui permettant de repenser la place de la maladie dans sa vie.



Petite bibliographie:
Le Normal et le Pathologique de Georges Canguilhem (publié en 1943, complété 1966)
'Georges Canghilem défend la théorie selon laquelle le pathologique ne peut se définir de manière objective. En effet, il n’est pas possible de comprendre la maladie outre la représentation qu’en fait le malade puisqu’elle est définie par la conscience du malade et non par celle du médecin. La maladie est donc perçue au travers du vécu du malade comme qualitative et l’observation du médecin confirme cette différence qualitative de l’état du patient. Toute modification de la santé est donc à la fois quantitative et qualitative.
Cependant, pour Canguilhem, il n’existe pas d’opposition marquée entre le normal et le pathologique dans la mesure où l’état normal ne peut être considéré seulement par rapport à un milieu donné et que le pathologique est en lui­ même « normal ». Il obéit à sa propre normativité : être malade, c’est encore « vivre », ce qui suppose agir encore selon des normes. La mala­die est alors vue comme « un effort de la nature en l’homme pour obtenir un nouvel équilibre.' 
Canguil­hem considère d’autre part qu’un retour à la norme antérieure d’un état pathologique, à savoir la guérison, est « la reconquête d’un état de stabilité des normes physiologiques ». Or, « aucune guérison n’est un retour à l’innocence physiologique car il y a irréversibilité de la normativité biologique ». Ainsi, « guérir, c’est se donner de nouvelles normes de vie, parfois supérieures aux anciennes », mais jamais identiques.

La blessure et la force de Philippe Barrier (2010).
'L'auteur, principalement à partir de sa propre expérience, analyse le parcours à la fois difficile et enrichissant d une relation complexe à la norme de santé, habituellement étiquetée comme maladie chronique. Il y découvre, au sein des forces contradictoires en oeuvre, des potentialités équilibrantes ou « auto-normatives » qui offrent au malade la possibilité d'une restructuration individuelle positive avec la maladie. Il y voit une opportunité pour une évolution prometteuse vers une dimension intelligemment   «autonomisante », et peut-être moins arrogante, de la relation médicale de soin.'


Le patient autonome de Philippe Barrier (2014)
'La question de l’autonomie du patient ne peut être enfermée dans une alternative stérile entre liberté totale ou, au contraire, tutelle médicale. Le vrai problème et sa solution résident dans la conception de la norme. Cet ouvrage fait l’hypothèse que le patient possède une potentialité "auto-normative" qui le rend susceptible de penser par lui-même sa santé, dans une étroite collaboration avec le médecin. La relation médecin-malade apparaît dès lors comme un enrichissement mutuel. Par une succession de prises de consciences, le patient peut parvenir à une revalorisation de sa vie avec la maladie, qui lui permettra éventuellement de donner une dimension éthique et pédagogique à son « épreuve de la maladie ».'

samedi 26 avril 2014

Rézos sociaux

Internet est planétaire. Les blogs et Facebook nous invitent à nous mettre en scène. Avec Facebook nous avons un auditoire sous la main. Nous pouvons devenir, à des degrés divers, des personnages publics, des communicants, mettant en scène avec plus ou moins de soins ou de talents notre vie quotidienne. Mais en fin de compte, quoi de neuf sous le soleil ?


Le psychiatre Serge Tisseron rappelle que la mise en scène de nous même à laquelle nous invite Facebook  est un désir vieux  comme le monde. Pour lui, raconter les événements petits ou grands de sa vie répond au besoin intemporel de valoriser ses expériences et de leur donner du sens. Dans son essai "Virtuel, mon amour", il rappelle que pour affirmer son identité, il faut littéralement 'se découvrir, se mettre à nu face aux autres. C'est ce qu'il nomme le "désir d'extimité", qui n'est autre que celui de rendre publiques des parties secrètes de soi pour les faire reconnaître et valider dans son entourage. L'exhibitionniste est une sorte d'acteur cabotin et répétitif alors que l'internaute est un expérimentateur de lui même". 

 'Internet est un troisième monde, qui n’est ni imaginaire car il y a de véritables interactions, ni réel car il n’y a ni faux ni vrai. Je ne sais pas s’il faut calquer les règles de l’univers réel sur le virtuel. Dans le virtuel, il ne peut y avoir d’authentification. Par exemple, dans la réalité, ceux qui s’inventent une fausse vie en assurant qu’ils sont chefs d’entreprise alors qu’ils sont chômeurs, c’est souvent par escroquerie. Or sur le Net, les gens disent ce qu’ils ne sont pas. Pourtant, multiplier les identités numériques en se faisant passer pour une femme quand on est un homme, en ouvrant plusieurs blogs, en créant plusieurs comptes de messagerie, cela ne veut pas dire que l’on veut manipuler ceux à qui l’on parle sous ces diverses identités, mais c’est plutôt une façon de mieux se trouver.'

Les réseaux sociaux sont de nouvelles formes d'expression dans lesquelles le personnel fait l'objet d'une mise en scène calculée. Selon Cynthia Haven, de l'université de Harvard, ce phénomène n'a rien de nouveau. Pour elle, le service public des postes représentait pour les européens du XVIIème et du XVIIIème siècle l'équivalent de nos réseaux sociaux.  A l'époque des milliers de lettres traversaient Paris chaque jour. Voltaire en écrivait entre dix et quinze dans la journée. Racine se plaignait de ne pouvoir suivre le rythme et répondre à toutes les missives qui lui arrivaient. On assista à une explosion de l'écriture , un phénomène d'hyper-écriture qui donna naissance aux lumières et à a création de nouveaux espaces publics , comme les salons, l'Académie française ou l'Académie des sciences. Ces nouveaux espaces soulevèrent alors des questions proches de celles qui agitent aujourd'hui les réseaux sociaux :
Comment s'y comporter, comment y apparaître aux yeux des autres ? comment construire son image publique.




Ci dessus, illustrations de Pawel Kuckzynski

vendredi 18 avril 2014

Le grand départ

Gerhard Richter. Schadel.
Un post spécial morbide en ce vendredi saint qui ouvre le grand week-end de la résurrection de Pâques.

Le photographe Walter Schels et la journaliste Beate Lakotta ont publié en 2005, en Allemagne, une série d'images commentées intitulée "La vie avant la mort". Walter Schels a réalisé les portraits avant et après la mort de 35 patients en phase terminale tandis que la journaliste Beate Lakotta les interviewait au cours des dernières semaines de leur vie. 
Les patients ont accepté de participer au projet pour deux raisons: laisser une trace d'eux après leur mort et montrer au public le travail réalisé et l'importance des établissements de soins palliatifs . 
Heiner Schmitz 52 ans. "On vient me voir, on ne veut pas que je sois triste,  on, me souhaite d'aller mieux. Personne ne me demande comment je me sens"


Maria Hai-Anh Tuyet Cao. 52 ans. "Adepte de la méditation, elle se préparait chaque jour afin d'atteindre un total détachement le moment venu."


Wolfgang Kotzahn 57 ans. "Avant, je n'avais jamais pensé à la mort. Maintenant, tout compte".

Dans un autre registre, Sophie Calle - performeuse-  a installé, en 2006,  une caméra auprès du lit (au pied du lit, mais le film la saisit de côté) où sa mère vivait ses derniers instants. Très factuelle et sans voyeurisme, elle voulait saisir l'impossible, le dernier souffle comme on rêve de voir le rayon vert.
Elle craignait que "ça" se passe en son absence. L'entrée en absence de sa mère. 
Vous sortez quelques minutes "et la personne en profite, si l'on peut dire, pour partir." 
La caméra, sa mère l'avait acceptée. Elle savait qu'elle pouvait lui parler.
Sophie Calle était présente lorsque sa mère a rendu son dernier soupir -mais à qui "rend"-on ? Rend-on comme on vomit ? Ou comme on "rend" des comptes ? 

Malgré ce dispositif Sophie Calle n'a pas pu déceler 'l'instant'. "Le dernier souffle est totalement insaisissable." 

Enfin, un peu de didactisme et de prophylaxie humaniste: "Que penser de la mort " (english language):



Autres posts sur le même thème : 


Trois réflexions enfin, pour tuer le temps : 

1.L'avant naissance est elle égale à l'après mort ? 
2. Mourir, est-ce s'endormir à vie ?
3. Pire que la mort, la crainte de la mort (Epictète)


Merci d'avance pour vos réponses et passez un heureux week-end Pascal,

Ozias
Danse de mort


PS: fichier des décès en France https://www.insee.fr/fr/information/4190491



LA MORT EST UN GRAND FLASH DANS LE CERVEAU :

PHOTO : Sur la première image de cette coupe de cerveau humain (le néocortex temporal), les neurones, en manque d'oxygène, économisent leur énergie. Sur la dernière, c'est trop tard : la mort est passée. Entretemps, sous l'effet du stress, un influx nerveux s'est déclenché et s'est répandu à une vitesse de 50 µm/s. Un ultime flash rendu visible par transillumination (elle mesure la transparence d'un tissu), les neurones excités laissant moins passer la lumière.
Une grande première : jamais on n'avait réussi à visualiser cet instant hors du temps où le réversible devient subitement irréversible ; jamais, surtout, on n'avait imaginé que ce grand passage promis à tous les mortels se déroulait ainsi…
C'est bien sûr dans le cerveau, siège de la conscience et de tous nos ressentis, que la mort abat sa faux. Certes, avant cela, le cœur peut s'arrêter de battre, un organe peut lâcher. Mais le rythme cardiaque peut être relancé, et l'organe remplacé…pas le cerveau : pour tous, quelle que soit la cause du décès, la mort du cerveau est l'ultime, la définitive, celle qui emmène tout le reste du corps avec elle.
Or, contemplez cette vague qui traverse le cerveau au moment fatidique : on n'y voit pas un arrêt de l'activité cérébrale comme on l'a toujours cru, non. Au contraire, la Mort, la vraie, apparaît dans une incroyable explosion. Un flash fabuleux d'énergie et de lumière ! Dans la tête de celui qui meurt, il se produit "une forme d'excitation altérée qui se propage de neurone en neurone" , décrit sobrement Jens Dreier, professeur en neurologie expérimentale à l'université Charité de Berlin. "Et ce phénomène n'apparaît pas encore dans les livres de médecine" , s'amuse ce chercheur qui vient pour la première fois d'observer, d'identifier, de mesurer et de décrire la signature cérébrale de la mort. Car il est le premier à l'avoir surprise dans sa tâche… sans pour autant partir avec elle.
Un flash d'énergie ? Voilà qui pourrait éclairer les nombreux témoignages de mort imminente, ces fameuses NDE (pour Near Death Experience), avec leurs récits tant partagés de sortie du corps, de tunnel débouchant sur une intense lumière ou de flash de souvenir. Dans une étude américaine publiée en 2013, et réalisée à partir d’une centaine d’individus ayant survécu à un arrêt cardiaque, c’était même près de la moitié d’entre eux qui conservaient en mémoire ces sensations des premiers pas vers l’au-delà.
Mais tous ceux qui nous racontent avoir vu la mort y ont finalement échappé… et ne l'ont donc pas vraiment vue.
Elle restait d'ailleurs tout aussi invisible lorsqu'on essayait de la déceler en mesurant l'activité cérébrale à l'aide d'électrodes posées sur le cuir chevelu de mourants : au moment fatidique, cette activité semblait tout simplement s'éteindre. Une expérience publiée en 2013 avait bien montré que le cerveau des rats pouvait rester actif jusqu'à trente secondes après l'arrêt cardiaque, mais aucune étude semblable n'avait été réalisée chez l'humain. Sauf que Jens Dreier et ses collègues ont eu les moyens d'aller plus loin, et de réaliser des mesures d'une incroyable sensibilité.
DES ÉLECTRODES DANS LE CRÂNE :
Les scientifiques se sont penchés sur neuf individus, tous entrés en soins intensifs à la suite de blessures cérébrales, qui faisaient déjà l’objet d’un monitorage neurologique lourd permettant de suivre leur évolution : les électrodes n’étaient pas simplement placées sur le cuir chevelu, mais directement sous la dure-mère, l’une des couches séparant le crâne et le cerveau, ou encore dans le cortex. "Lorsque tout espoir de survie s’est envolé, les familles ont accepté que l’enregistrement soit poursuivi jusqu’aux derniers instants" , confie Jens Dreier. Qui a donc pu enregistrer, en direct, leur activité cérébrale au moment précis de leur décès. Des moments terriblement personnels qui nous concernent maintenant tous tant ils sont riches d'enseignements. "Ces électrodes ont pu enregistrer de très basses fréquences, et éclairer le processus de mort cérébrale comme jamais auparavant , commente, admiratif, Stéphane Marinesco, responsable du Centre de recherche en neurosciences de Lyon. Cet événement dure plusieurs minutes et traverse des phases très différentes. C'est une très belle découverte."
Alors ? À quoi ressemble donc la mort ? Que se passe-t-il lors du moment fatal ? Le processus s'enclenche presque immédiatement après le dernier battement de cœur, lors de la chute drastique de la pression artérielle. "À ce moment, et en tout point du cerveau simultanément, on observe une chute de l'activité neuronale , révèle Jens Dreier. L'apport en oxygène, véhiculé par le sang et dont les neurones dépendent, n'est plus assuré. C'est un peu comme si ces cellules se rendaient compte de ce problème et décidaient d'arrêter de fonctionner pour ne pas consumer leur énergie."
Un flash issu d'une réaction neuronale en chaîne
Dès la chute de la pression artérielle, le cerveau réduit son activité afin d'économiser son énergie (courbe du haut). Après quelques minutes, certains neurones larguent en masse un neurotransmetteur, que leurs voisins vont absorber, déclenchant une réaction en chaîne (à droite). Un ultime flash d'activité cérébrale (visible sur la courbe du bas) se répand ainsi dans tout le cerveau.
VAGUE DE DÉPOLARISATION MASSIVE
Cet état d'économie d'énergie, comparable à une hibernation, peut durer deux à trois minutes environ. "Et surtout, aucune des cellules n'est endommagée à ce stade, continue le chercheur : si la circulation sanguine est rétablie, les neurones n'en garderont pas de séquelles." En clair, à cet instant, on peut encore revenir du côté de la vie…
Sauf que, pour maintenir leur intégrité, les neurones sont obligés de puiser un peu dans leur réserve d'énergie. Celle-ci se réduit donc lentement, mais inexorablement, jusqu'à ce qu'à un moment particulier, une vague apparaisse…
"En un point donné du cerveau, on ne sait pas exactement où - il pourrait même y avoir plusieurs points origines -, il se produit ce qu'on appelle une propagation de dépolarisation massive" , éclaire Jens Dreier. Soumis au stress et manquant d'énergie, certains neurones épuisés par leur effort de préservation lâchent prise : ils larguent alors en masse dans le milieu extra-cellulaire du potassium et du glutamate, un neurotransmetteur, relâchant d'un coup la tension électrique de part et d'autre de leur membrane.
Or, ces molécules vont elles-mêmes déclencher une même dépolarisation chez les neurones voisins. S'ensuit alors une réaction en chaîne tous azimuts, de neurone en neurone, à une vitesse estimée à environ 50 µm/s, comme un signal nerveux brouillé. "Cette vague ne semble pas cantonnée au cortex cérébral, mais envahit aussi le striatum, l'hippocampe et le thalamus, par exemple" , pointe Jens Dreier.
Ce processus n'est pas à proprement parler un flash, il l'est certes en intensité, sauf qu'il semble durer une dizaine de minutes (voir courbes) - il ressemble plus de ce fait à une irradiation de chaleur et d'énergie, un grand incendie. Et il fait des ravages, car c'est bien à travers lui que la mort porte le coup de grâce. "Le potassium largué rend le milieu extracellulaire hautement toxique , explique Stéphane Marinesco. À un moment donné les neurones meurent et il n'est plus possible de revenir en arrière. Cette nouvelle information chamboule la notion de mort cérébrale, la fait même reculer de plusieurs minutes et identifie son signal terminal. La mort ne se déploie pas dans un silence cognitif, mais dans une longue et fabuleuse explosion !" Et le point de non-retour se situe quelque part dans cette vague, lorsque le milieu est devenu trop toxique pour les neurones.
LA LUMIÈRE AU BOUT DU TUNNEL ?
Et les NDE ? Car si la circulation sanguine est rétablie à temps, l'activité neuronale restaurée et le milieu extra-cellulaire lavé, il ne resterait finalement de cette étrange vague que les ressentis qu'elle pourrait provoquer ! De quoi expliquer l'origine des sensations et des visions que tant d'individus partagent face à la mort ?
"Nous entrons ici dans le domaine de l'hypothèse, mais c'est une possibilité en effet , répond Jens Dreier. Des vagues de dépolarisation, un peu différentes, car cette fois-ci réversibles, traversent le cerveau dans d'autres circonstances, comme lors d'une migraine avec aura. La particularité de ces migraines, c'est qu'elles sont accompagnées d'hallucinations, notamment visuelles avec, par exemple, l'apparition de taches lumineuses ou encore d'un tunnel."
Même sentiment de la part de Stéphane Marinesco : "C'est impossible à dire, mais, en effet, un faux signal, selon sa position dans l'encéphale, pourrait provoquer toutes sortes de ressentis différents."
On peut donc spéculer sur l'effet de cet ultime état d'excitation s'il atteint la jonction temporo-pariétale, dont le dysfonctionnement semble engendrer des expériences "hors du corps". Ou encore l'hippocampe et les diverses régions corticales impliquées dans la mémoire. Idem pour la lumière au bout du tunnel : ne serait-elle alors que l'effet illusoire d'un signal factice, et non les premières lueurs d'un au-delà chaleureux ? Cela ne la rendrait en un sens que plus réelle…
Quoi qu'il en soit, la mort, loin d'être ce souffle noir qui éteint la bougie de la vie, ressemble pour de vrai à une tempête sous le crâne. Tel est son véritable visage cérébral. Que chacun d'entre nous peut aujourd'hui entrapercevoir sans se faire voir, grâce à cette incroyable découverte. Un avant-goût, avant de l'expérimenter à son tour un jour ou l'autre, le plus tard si possible…
L'espoir de mieux traiter les chocs cérébraux :
"Si on trouve un moyen de détecter facilement, c'est-à-dire avec des méthodes non-invasives, cet ultime sursaut d'activité du cerveau, alors les applications thérapeutiques possibles seront extrêmement nombreuses !" , promet Jens Dreier (université Charité, Berlin). Déjà, cela permettrait de surveiller plus intensivement l'état du cerveau des individus en soins intensifs, victimes d'hémorragie cérébrale ou d'AVC, et de réagir rapidement en cas d'apparition du flash. "Certains médicaments pourraient directement stopper la vague de dépolarisation, ou du moins limiter sa propagation à la plus petite région possible" , continue le chercheur. "Mais on peut imaginer d'autres moyens d'en contrer la finalité, par exemple en augmentant la pression artérielle, offrant ainsi un regain d'énergie aux neurones et la possibilité de reprendre une activité normale. Car n'oublions pas que ce n'est pas le flash lui-même qui est létal, mais la toxicité qu'il génère dans le milieu extra-cellulaire, que les neurones peuvent nettoyer." Et cette découverte pourrait avoir un effet plus fondamental encore : celui de redéfinir complètement la notion de mort cérébrale, vue aujourd'hui comme une simple cessation de toute activité. "Certains pays estiment qu'après 4 minutes de silence de l'électroencéphalogramme, le cerveau peut être considéré comme mort , assure Jens Dreier. Notre étude montre pourtant que ce n'est pas le cas. "
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jeudi 10 avril 2014

Etre Vieux, ou pas.

Vieux super Héros. Andreas Englund.
Comment savoir si tu vieillis ? (Trois secondes pour faire le test d' Ozias)

1. Tu galères et tu pestes pour ouvrir les emballages plastiques.

2. Dans ton frigo, y'a plein de petits restes de plusieurs jours dans des bols, des tasses et des assiettes.

3. Ton portable sonne fort et longtemps, tu le cherches et  tu rates l'appel.

Si tu as répondu OUI à une ou plusieurs de ces questions, c'est que tu n'es plus jeune.

Vieux super Héros. Andreas Englund.
Mais alors,  depuis quand et à quel âge pouvons nous dire que  nous sommes vieux?  
D'après ma vieille expérience, ce sont les autres qui, en premier, nous font la joie de nous apprendre que nous sommes vieux. Car en fait, la perte de nos capacités, qui définit le vieillissement, est très graduelle et à peine perceptible. Vu de l'intérieur, rien ne bouge.. ou si peu. 
Dehors, par contre tout change, tout s'agite et ça nous pousse et ça tackle. Ainsi, au fil des réflexions, on se rend vite compte que l' on est toujours le vieux de quelqu'un. (et par corollaire, le jeune également).  Cela donne à 'la vieillesse' son caractère relatif qui la rend difficile à caractériser. On peut donc rester dans le doute longtemps en attendant que le diagnostic délicat car entaché de subjectivité, et biaisé par de multiples enjeux. Pourtant il  viendra ce jour  où l' on nous fera judicieusement remarquer notre baisse de performance et où nous ne serons même plus convaincus par nos propres objections et  justifications. 
Autre apprentissage fait sur le tas, je devrais dire sur le tard, c'est que "nous nous sentons vieux quand nous nous heurtons à un changement inattendu." Je parle ici du fameux 'coup de vieux' qui nous fait réaliser le temps passé et qui plombe le moral. L'heure est alors aux flash-backs, aux retours sur photos pour les inévitables  comparaisons d' avant avec après.  On ne peut alors que résigner et se dire que 'vieillir est le meilleur moyen de vivre longtemps. 
Une fois que l'on est en pleine possession de ce puissant sentiment d'appartenir à la 'race des séniors' la question suivante est celle du comment vieillir ? Les exemples du fromage et du vin sont abondamment cités et évitent parfois de perdre la face mais ne fournissent qu'une partie de la réponse.
Le vrai problème c'est que quand on est vieux, on n'a plus rien à dire (ou presque).  Et quand on est très vieux,  "quand les gens parlent, on comprend rien du tout de ce qu'ils disent". Mais ce qui me rassure, c'est que quand on est vieux, c'est jamais pour toujours. 

Ozias

La Tyrannie du "bien vieillir". En devenant une injonction, discrète voire sympathique, l’injonction à « bien vieillir » s’insinue progressivement dans nos mentalités au point de donner forme à notre rapport individuel et collectif à la vieillesse. Vieillissez, mais vieillissez bien ...
Si « bien vieillir » devient le projet personnel et politique auquel nul ne saurait déroger, vieillir mal devient une erreur, une faute, presque un délit vis-à-vis de soi-même et vis-à-vis de ceux qui auront à en assumer les conséquences.
On l’aura compris, l’idéologie du bien vieillir a pour objet de normaliser les comportements et fonctionne, au fond avec deux ressorts essentiels, le premier est économique le second politique. Il s’agit d’abord de bien se comporter pour bien se porter. Qui vieillit bien ne coûte rien ; c’est clair ! Le second ressort est politique sans doute, il s’agit de normaliser le comportement d’une classe d’âge, nombreuse, possiblement désœuvrée ou du moins inactive… elle pourrait devenir dangereuse ! Il vaut mieux qu’elle s’occupe de sa santé, de son apparence, de son nombril même, que de s’intéresser à ce qui se passe dans la société ultralibérale où tout cela est mis en scène. Cette tyrannie du bien vieillir permet à chacun de ne pas voir les inégalités devant la vie, la vieillesse et la mort…

De Michel Bille - Didier Martz paru le 28 août 2010 aux éditions BORD DE L'EAU

Victor Hugo, nous a déjà fait le coup de 'l'art d'être grand père'. Plus près de nous voici quelques images du "Savoir vieillir" selon  Erwin Olaf .




Vidéo : Veillissement d'une femme
https://fr.news.yahoo.com/video/vieillissement-dune-femme-083816483.html

http://giphy.com/gifs/afv-funny-fail-lol-l4KibWpBGWchSqCRy


les vieux du turfu (2050) https://usbeketrica.com/article/la-fin-de-vie-en-2050-le-reve

Histoires de vieux: http://www.vacarme.org/rubrique64.html

Lecture tout public pour aller plus loin

Le monde expliqué aux vieux (Collection 10/18)
Les jeunes expliqués aux vieux (Collection pour comprendre)

A ne rater sous aucun prétexte, Geek War : Le Conflit des générations - Par Mo/CDM - Fluide Glacial

Geek War synopsis: 2018 : les jeunes se révoltent et prennent le pouvoir. 2022 : les seniors tentent de survivre… C’est à ce moment fatidique que débute le récit : Dédé et ses amis du 3e et 4e âge ont trouvé refuge dans une des rares endroits que les Jeunes ne visitent jamais : une ancienne bibliothèque ! Depuis la grande révolte des Ados, leur quotidien est devenu bien précaire : faire des excursions à la supérette en début de journée (aucun Geek ne se lève avant 13h), relever les pièges à Jeunes et tenter de comprendre Mémé Rosie, leur oracle de 94 ans. Heureusement qu’il reste quelques rares moments de plaisir, comme se repasser les vieilles bandes audio des Grosses Têtes !

samedi 5 avril 2014

Le pays du sourire


 Les expressions faciales nous apportent des informations sur l’état d’esprit de ceux que nous croisons.
De nombreuses mimiques sont similaires chez les animaux et les hommes, comme les regards menaçants, la vigilance, ou la crainte. Pour Darwin, les expressions qui, originellement, servaient à l'adaptation dans le milieu, ont été conservées par le lien avec l'état d'esprit qui les promouvait. Ensuite, la ritualisation aurait perpétué et modelé ces expressions chez les primates.
Par exemple, on sait que l'expression la plus ancienne est la menace : bouche ouverte, dents visibles qui révèlent une intention de morsure. En ce sens, le sourire et le rire, où les dents sont visibles "descendent" des réponses aux agressions. Selon le darwinisme, le propre de l'homme ne le serait donc pas tant que ça.
Chez l'homme, à l'origine, 
 le sourire est surtout un mouvement de défense, de soumission. Son ambivalence est évidente : il est utilisé lorsque les relations entre les individus sont mal définies, par prudence ou par convention, mais on le retrouve aussi dans les rapports amicaux, bienveillants ou amoureux, ou encore dans la reconnaissance, la connivence. 


Saint Jean Baptiste. Léonard de Vinci.
On peut sourire pour un bien-être physique, pour une situation comique, lors de rencontres ou de retrouvailles, pour un souvenir ancien, pour cacher une gêne, pour signifier notre sympathie ou notre connivence, pour séduire, pour tromper, pour une satisfaction... Le sourire a ainsi diverses fonctions : calmer l'agressivité, accueillir, rompre la tension entre étrangers, consoler, encourager une réponse amicale, rompre l’isolement. Le sourire nous protège socialement contre la peur de l'inconnu, des situations compliquées.
Selon une étude de l’université de Penn State, sourire nous fait paraître plus compétent, en envoyant le signe d’une solide confiance en soi. Les personnes qui sourient, ont  de meilleures relations sociales, et seraient plus heureuses. Plus fort, en cas de tristesse ou de stress, il suffirait de se forcer à sourire  pour que notre cerveau reçoive un message positif et provoque une baisse de production des hormones du stress et une augmentation de celles qui favorisent la bonne humeur. 
Bref, on l'a compris sourire c'est bien et faire la gueule c'est mal. Pourtant, mon sourire à moi, dans la glace, et quand il est forcé,  il me fait plutôt peur :).
Exemples et illustrations.


En Corée du sud La nouvelle tendance suscitée par la chirurgie esthétique est le sourire Joker baptisé ‘’smile lipt’’. 
Il consiste à se faire retoucher le coin des lèvres, pour donner l'impression de sourire. Près de 20% des femmes sud-coréennes auraient  déjà eu recours à la nouvelle mode, ‘’le sourire joker’’ dû au ‘’Smile lipt’. (La nouvelle tribune 29 août 2013)

Damien Hirst
« Maigre immortalité noire et dorée,
Consolatrice affreusement laurée,
Qui de la mort fais un sein maternel,
Le beau mensonge et la pieuse ruse !
Qui ne connaît, et qui ne les refuse,
Ce crâne vide et ce rire éternel ! »
'L'homme qui ne riait jamais''. Buster Keaton.
L'homme qui rit, d'après Victor Hugo. Tout lui sourit.
Yue Minjun. Le maître des autoportraits hilares.

Pour finir en musique, une Superbe chanson, de Renaud Paravel Papillon sur les ambiguïtés du sourire. https://www.youtube.com/watch?v=HrWDo6GU80g

mercredi 2 avril 2014

Après tout

Sophie Zénon. Momie.
'Les scientifiques sont stupéfaits et effrayés en même temps.. Les cadavres font de la résistance. Les sous-sols de la planète cachent désormais, une « nouvelle population » inattendue…

Etrangement, certains corps enterrés il y a une trentaine d’années, sont aussi « frais » que s’ils avaient été enterrés la semaine passée. Ce qui complique énormément la tâche des employés des pompes funèbres. Chaque corps enterré, se décompose dans le temps, ce qui permet aux autres de prendre place. Un corps met, en moyenne, entre 8 et 10 ans pour « disparaître ». Aujourd’hui, pour certains d’entre eux, le processus est largement plus long (en Allemagne, 1/3 des corps enterrés il y a 30 ou 40 ans, ne sont toujours pas en état de décomposition).Trop de conservateurs ingurgités en une vie ? Moins de population nécrophage ? Trop de consommation de sel ? La question reste ouverte..


Après un colloque sur le sujet à Hambourg, certaines propositions ont été faites, comme par exemple de changer les cercueil en chêne, par du pin, plus fin et qui se désagrège plus facilement ou encore, d’autoriser l’inhumation dans des linceuls, pendant que d’autres proposent d’enterrer les morts dans les bois, avec un arbre en guise de pierre tombale, espérant que ces « nouveaux cimetières bio » remplaceront les anciens.. Pendant ce temps là, la Norvège passe à l’étape supérieure en proposant d’injecter des produits chimiques afin d’accélérer la décomposition… 

Pour l’heure, aucune explication, comme aucun moyen n’a alors été trouvé, afin de palier au mieux, à ce nouveau problème que pose l’Humanité à ses semblables'.
http://www.facon2parler.com/#!les-cadavres-ne-se-dcomposent-plus/c1dmo Date:14/02/2014

I will survive salsa : https://www.youtube.com/watch?v=OU2lOOVs_6Y

I will survive Cake (Video clip): https://www.youtube.com/watch?v=596qaxm-u4o

I will survive (fun !) https://www.youtube.com/watch?v=0Ebt6y8eW9A

I will survive. official Gaynor :https://www.youtube.com/watch?v=z0GpEH1rBRs