dimanche 27 juin 2021

L'art visionnaire psychédélique

Souvent considérées comme ineffables, les expériences psychédéliques sont illustrées par de nombreux artistes de l'art visionnaire. Voici quelques exemples de ce qui se fait et qui me rappelle des décors que j'ai traversé avec les psychédéliques.

DMT. Illustrations par Yumaeda. https://www.yumaeda.com/




DMT waiting room
Alvar Gullichsenhttp://www.alvargullichsen.org/


A DMT jester. By Incedigrishttps://www.incedigris.com/


DMT Jesters. Harry Pack. https://www.harrypackart.com/


Mescaline. Rick Jacobi . https://www.facebook.com/rickjacobiart


Psilocybine. Samuel Farrand. https://www.tetramode.com/pages/samuelfarrand


Changa + Cannabis. Illustrations par Salviadroïd. https://www.salviadroid.com/

LSD. Cate Farrand. https://www.pinterest.fr/catefarrand/



Et bien sûr, DMT visions by Alex Grey. https://www.alexgrey.com/



DMT encore, voici les visions de Ben Ridgway




DMT encore, Jonathan Solter



Inconnus qui me parlent

samedi 5 juin 2021

Avancer en âge et consommer des drogues

Le vieillissement entraîne de nombreux changements et implique la mise en place de processus de réadaptation. Le processus de séparation-individuation, largement poursuivi à l’adolescence avec l’acquisition d’une identité stable et d’un rôle social, n’est jamais achevé. Il s’agit d’un processus dynamique, qui se réactive notamment chez le sujet âgé. En effet, le vieillissement amène des pertes progressives d’énergie, de capacités, de rôles et de relations. 
La fin de la vie active est aussi le temps de la fin des conventions sociales et des responsabilités.

Ces changements peuvent altérer l’image de soi et l’image que les autres renvoient. Cette image est directement liée à la relation que les sujets âgés entretiennent avec autrui et au rôle endossé par chacun (rôle de parent, d’ami, etc.).
Or toute personne cherche à maintenir son rôle et la perte de celui-ci inhérente au vieillissement entraîne nécessairement un état de frustration, voire de dépression. Dans de nombreuses situations, l
es addictions peuvent combler un vide social ou permettre un court-circuitage d’une pensée trop douloureuse.

A l’évidence, les problèmes de drogues ne concernent plus aujourd’hui uniquement les 
« jeunes ». Ce phénomène prend de l'ampleur car les plus de 65ans, dont beaucoup ont découvert les drogues au cours des années 70's, sont démographiquement de plus en plus nombreux : En 2020, 20% des Français ont dépassé l'âge de 65ans. 
Les personnes âgées sont des usagers fréquents et réguliers de drogues délivrées sur ordonnance ou en vente libre. Les plus de 65 ans consomment environ un tiers de toutes les drogues prescrites sur ordonnance, dont souvent des benzodiazépines et des analgésiques opiacés. Les femmes âgées sont plus susceptibles que les hommes de se voir prescrire des médicaments psychoactifs et d’en abuser; elles ont également un plus fort risque que les autres classes d’âge d’abuser de médicaments délivrés sur ordonnance. 

Les usagers réguliers de drogues festives vieillissent eux aussi et peuvent s’exposer à davantage de complications avec l’âge. Les sujets plus âgés métabolisent les drogues plus lentement et, avec l’âge, le cerveau peut être plus sensible à leurs effets. De nombreuses substances stimulantes peuvent induire des changements dans le fonctionnement des récepteurs cérébraux, posant la question de leurs effets à long terme. Ces incidents peuvent interagir avec d’autres processus pour accélérer leur progression ou accroître la gravité des déficiences neurocognitives qui accompagnent le vieillissement. 
Les problèmes de comorbidité devraient aussi être davantage pris en considération dans le traitement des patients âgés. Les usagers de dogues âgés peuvent souffrir, par exemple, de pathologies chroniques, notamment au niveau du foie à la suite d’une infection chronique par le virus de l’hépatite C, ou de maladies liées au virus d’immunodéficience humaine (VIH) (maladies opportunistes).  Enfin, beaucoup d'usagers séniors sont sous traitement médical chronique suite à des problèmes de d'hypertension, cardio-vasculaires, diabète ou autres. Pour eux se pose non seulement la question des risques liés à leur condition mais aussi celle des interactions entre leurs produits et leurs traitements.

Face aux notions d’abus ou de dépendance, cette population âgée se distingue de la population générale par différentes particularités : clinique, applicabilité des critères diagnostiques, dépistage, etc. 
Il arrive aussi que des adultes âgés refusent d’admettre leur problème en raison de la stigmatisation qu’il entraîne dans leur classe d’âge. Les problèmes dans cette classe d’âge sont donc particulièrement susceptibles de passer inaperçus. 

Le vieillissement d’une partie de la population des usagers de drogues va soulever de plus en plus de nouvelles questions en termes de santé publique. Compte tenu de la difficulté à trouver des médecins formés et ouverts à ces sujets, une démarche d'autosupport des usagers concernés est nécessaire pour répondre dans un premier temps aux questions de notre première vague de séniors consommateurs de produits. Des traitements appropriés et efficaces doivent être adaptés aux besoins spécifiques des consommateurs de substances âgés, en dépit du peu de connaissances actuellement disponibles sur ce groupe de patients. Cela pourrait impliquer de modifier les formes de traitement actuelles, ou d’en développer de nouvelles, plus attentives aux conditions de comorbidité auxquelles sont exposés les sujets âgés.

D'après Observatoire Européen des Drogues et de la Toxicomanie (2018), Sujets âgés et substances psychoactives : état des connaissances C. Marquette

Le plus récent : une étude belge par Eurotox

Voici sur ce sujet un article de Pascal MENECIER, médecin addictologue, docteur en Psychologie Centre Hospitalier de Mâcon & Université Lumière Lyon 2, laboratoire Diphe
pamenecier@ch-macon.fr. Addictaide mai 2021.
https://www.addictaide.fr/usage-de-drogues-chez-les-personnes-agees-une-epidemie-cachee

Usage de drogues chez les personnes âgées : une épidémie cachée !

Le rapport 2020 de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) émanant des Nations Unies, publié fin mars 2021, comporte un chapitre consacré aux personnes âgées. C’est une première internationale que d’envisager les ainés comme priorité de santé publique en addictologie, même si certains pays peuvent apparaitre pionniers par leurs initiatives (Québec, Suisse, Royaume-Uni…).

Dans son introduction générale, le président de cette instance (Cornelis P. de Joncheere), souligne que 2020 a été marquée par la pandémie de maladie à coronavirus, avec « une incidence disproportionnée sur le bien-être des personnes âgées, ce groupe de population est également touché par une épidémie cachée, liée à l’usage de drogues ».

Le rapport souligne que l’accroissement des durées de vie « s’accompagne d’une vulnérabilité accrue à la consommation des drogues et à la dépendance à la drogue », observant une augmentation du nombre des personnes âgées recevant un traitement pour des troubles liés à cet usage. Au regard de cela « L’OICS recommande de faire mieux connaitre cette épidémie cachée et de faire en sorte que ce groupe de population souvent négligé, ait accès aux services nécessaires à sa santé et son bien être » (Nations Unies, 2021).

Contexte épidémiologique
Les personnes âgées, envisagées après 65 ans dans le rapport, représentaient 6 % de la population mondiale en 1990, pour atteindre 9 % en 2019 et devraient tendre vers 16 % en 2050 selon les Nations Unies. La définition de personnes âgées parmi les usagers de drogues est beaucoup plus variable, pouvant débuter dès 35, 40 ou 50 ans… (Nations Unies, 2021).

« Les personnes âgées sont particulièrement susceptibles de faire usage de drogues et d’en être dépendantes » (Nations Unies, 2021), reprenant diverses formulations de la littérature spécialisée, ce rapport souligne la vulnérabilité aux addictions des ainés, alors que la vieillesse n’en prémunit d’aucunes, reconnaissant que « le sujet âgé devient un candidat naturel aux addictions » (De Brucq, 2008).

Le nombre de personnes âgées recevant des traitements pour des troubles liés à l’usage de substance a augmenté ces dernières années, surtout en pays à revenu élevé, ce qui a souvent été mis en lien avec le vieillissement des générations du baby-boom. Les ainés mésusant de substances avaient été considérés comme devant doubler entre 2000 et 2020 aux États-Unis (Han, 2009).

Devant le peu de données épidémiologiques entre gérontologie et addictologie, alors que beaucoup d’études s’arrêtent à 65 ans, ce texte formule l’hypothèse d’une tendance à négliger ces personnes, reflétant « les attitudes qui prévalent à l’égard de ces personnes dans la société », citant les notions d’âgisme et de stigmatisation (source d’exclusion sociale) des personnes âgées usant (ou mésusant) de drogues (Nations Unies, 2021). Le rapport reprend alors le terme d’épidémie silencieuse, pour une épidémie nationale (aux États-Unis) (Knauer, 2003) mais silencieuse (Sorocco, 2006) initialement associée aux développements des troubles de l’usage d’alcool chez les ainés.

Substances considérées
Le rapport de l’OICS envisage sous la notion de drogues les substances illicites, dont le cannabis et les médicaments (analgésiques ou tranquillisants, entre usages non médical et mésusage) (Nations Unies, 2021). Alcool et tabac n’apparaissent pas dans l’acception retenue de la notion de drogue.

La prévalence annuelle d’usage de cannabis apparait la plus en essor parmi les 55-64 ans, avec ensuite une évolution proche constatée pour la cocaïne. Aux États-Unis chez les plus de 65 ans, entre 2012 et 2019, la prévalence d’usage de cannabis au cours de l’année écoulée a plus que quadruplé (de 1,2 % à 5,1 %), alors que l’usage non médical ou le mésusage d’analgésique a doublé (de 0,8 % à 1,7 %) … Les autres substances semblent moins avoir changé de place (cocaïne, hallucinogènes…) malgré l’absence de présentation d’analyse statistique et l’absence de considération de l’alcool ni du tabac… (Menecier, 2020).

Si la question des produits illicites (variablement envisagée selon les Etats, notamment à propos du cannabis), semble commencer à apparaitre plus précisément que ce qui a été redouté depuis longtemps sans objectivation si ce n’est pour le cannabis en milieu urbain au Royaume-Uni (Fahmy, 2012), c’est aussi à propos des médicaments que ce rapport veut alerter. « Aux États-Unis, les personnes de 65 ans et plus représentent plus de 10 % de la population totale ; or, elles sont à l’origine de 30 % des prescriptions médicales ».

Addictions du sujet âgé
Diverses spécificités des conduites addictives de sujets âgés sont ensuite passées en revue, autour des âges de début du mésusage, des liens avec les polypathologies et pathologies chroniques dont la fréquence s’accroit avec l’âge, ou la gestion complexe des douleurs chroniques chez les ainés.

Les conséquences de l’usage de drogues considérées (avant même de parler d’addiction) sur la santé de ces personnes sont listées : risque accru de décès par maladie, surdose et suicide, mortalité plus précoce, apparition prématurée de maladies chroniques, risque d’infections virales (VHC, VIH), exacerbation de maladies associées à l’âge, risque majoré de chutes fractures, blessures et accidents, altération des capacités à effectuer les actes de la vie quotidienne, risque de surdose/surdosage avec malaise ou confusion, incidence accrue de troubles en santé mentale…

Les conséquences sociales ne sont pas oubliées : stigmatisation source de sentiment de honte limitant l’accès aux soins, incidence augmentée de problèmes financiers…, isolement social (solitude et exclusion).

Recommandations de l’OICS
Au regard de ces constats, explicites et diffusés pour une population rarement priorisée en addictologie, diverses recommandations apparaissent : élargir les tranches d’âge des études épidémiologiques, améliorer l’évaluation et la surveillance des médicaments soumis à prescription, lutter contre la stigmatisation, développer des soins dans une « offre de prise en charge intégrée, holistique et adaptée à l’âge ».Ce qui tend à éviter une surspécialisation des offres de soins pour favoriser la possibilité de « traiter conjointement plusieurs problèmes, par exemple de santé physique, de santé mentale et de dépendance à la drogue ».

La place du repérage est enfin abordée, recommandant « de procéder au dépistage et à l’évaluation de l’usage de drogues chez les personnes âgées » (Nations Unies, 2021).

En France
Si différents pays sont cités dans le rapport pour des initiatives d’évaluation, de développement d’offres de soins ou de programmes en santé publique, la France n’apparait pas…

Pour autant le sujet n’est pas absent des préoccupations, apparaissant dans la littérature addictologique ou gérontologique, avec des recommandations autour de la consommation d’alcool chez les personnes âgées en 2014 issue de sociétés savantes (SFA-SFGG 2014). En 2021 débute un groupe de travail sous l’égide de l’HAS sur la « Prévention des conduites addictives et réduction des risques et des dommages en établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS)[1] », ciblant pour partie les personnes âgées.

Cette préoccupation mériterait (ensuite et dans un autre cadre) de considérer la population âgée générale du domicile, largement majoritaire, en développant une action (et un programme national) de santé publique ouvert à toutes les substances psychoactives et toutes les formes de vieillissement et de vieillesse.

« L’addiction n’est pas plus rose quand on a des cheveux blancs » (Dubreuil, 2011) et « il n’est jamais trop tard » pour intervenir (AA, 2002), sont deux références pouvant guider un tel projet.

Pascal MENECIER,
pamenecier@ch-macon.fr. Addictaide mai 2021.



Le cas des personnes sous TSO (Traitement de substitution aux Opiacés)

La France est un pays marqué par la consommation des opiacés, addiction qui une fois en place, conduit souvent à une longue « carrière » de consommateur. L’introduction des traitements de substitution n’a fait que renforcer ce processus de vieillissement en fidélisant les usagers de drogues auprès du système de soins et en contribuant à diminuer les décès par surdose. Compte tenu de l’efficacité grandissante des programmes de substitution par la méthadone et autres conduisant au maintien des patients sous traitement et à la réduction des décès par surdose, le nombre de ces sujets plus âgés va augmenter peu à peu. En Europe, le pourcentage de patients répertoriés âgés de 40 ans et plus, traités pour dépendance aux opiacés, a plus que doublé entre 2002 et 2005 (passant de 8,6 à 17,6 %).

Les médecins généralistes qui suivaient les anciens patients substitués depuis deux décennies partent petit à petit à la retraite, tout comme les pharmaciens qui les approvisionnaient. Les jeunes médecins qui les remplacent manquent souvent d'expérience et de formation aux sujet des TSO. De même, les pharmacies qui acceptent de délivrer des traitements de substitution (TSO) ne sont pas légion.  Les jeunes pharmaciens nouvellement installés refusent de prendre en charge ces prescriptions, ignorant même souvent de quoi il est question. Il est temps que les autorités sanitaires se mettent à penser à une succession du personnel soignant susceptible ou disponible pour prescrire et délivrer leurs traitements aux vieux rescapés de l'héroïne des années 80. (Olivier Doubre ASUD).

Concernant les soins dentaires, une attention particulière doit être apportée aux personnes en traitement de substitution aux opiacés quand elles sont amenées à diminuer, voire à arrêter, leurs traitements. La réduction des opiacés peut laisser émerger des douleurs latentes (pulpites par exemple)

Une étude sur la fomation des médecins généralistes aux opiacés (2017) https://hal.univ-lorraine.fr/hal-01932049/document

Age et drogue : quels risques ?

Cannabis

https://www.santelog.com/actualites/drogues-lusage-du-cannabis-explose-chez-les-seniors

Cocaïne

https://www.santelog.com/actualites/cocaine-elle-accelere-considerablement-le-vieillissement-du-cerveau

Benzodiazépines

http://www.santecom.qc.ca/BibliothequeVirtuelle/MSSS/2550358899.pdf


Articles à propos de l'usage de drogue chez les personnes âgées :

https://www.incb.org/documents/Publications/AnnualReports/AR2020/Annual_Report_Chapters/04_AR_2020_Chapter_I.pdf

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22491805/

https://www.cairn.info/revue-psychotropes-2010-3-page-161.htm

https://www.emcdda.europa.eu/attachements.cfm/att_50566_FR_TDAD08001FRC_web.pdf

https://www.todaysgeriatricmedicine.com/archive/071708p20.shtml

https://www.socialworktoday.com/archive/012312p8.shtml


Psychédéliques et vieillissement

https://psychedelic.support/resources/older-adults-and-psychedelics/
https://www.binasss.sa.cr/mar22/23.pdf

SUJETS ÂGÉS ET SUBSTANCES PSYCHOACTIVES : ÉTAT DES CONNAISSANCES C. Marquette, Morgane Guillou-Landreat, Marie Grall-Bronnec, O. Vermeulen, Jean-Luc Vénisse De Boeck Supérieur | « Psychotropes » 

dimanche 18 avril 2021

Fractales

Le mot "fractale" vient de l'adjectif latin fractus qui signifie irrégulier ou brisé.
Un objet fractal possède au moins l'une des trois caractéristiques suivantes :

 Il a des détails similaires à des échelles arbitrairement petites ou grandes; 
Il est trop irrégulier pour être décrit efficacement en termes géométriques traditionnels;
 Il est exactement ou statistiquement autosimilaire, c'est-à-dire que le tout est semblable à une de ses parties. 

Ce que j'aime avec les fractales, c'est qu'elles produisent des images qui dépassent l'imagination. Des figures inouïes où, comme dans la vie, l'ordre et le chaos co-existent. Les fractales sont à l'image de la création. 
 A partir d'une formule élémentaire réitérée un nombre immense de fois, on obtient un résultat à la fois déterministe et chaotique.  Par cette faculté à générer des formes inimaginables, les fractales apportent une explication aux torrents de visions géométriques ou organiques que l'on peut avoir avec la prise de drogues psychédéliques. L'hyper-espace cher aux psychonautes pourrait n'être qu'une visualisation faite de géométries hyperboliques et de constructions fractales rendues possible par la modification de notre état de conscience. 
En tout cas les fractales me semblent être des tests de Rohrschach, tout le monde peut y voir quelque chose de différent, comme les taches d'encre.

Les fractales : dans la nature et dans les mathématiques

Les suites mathématiques modélisent de nombreux phénomènes de « croissance sous contrainte », comme , par exemple l'évolution d'une population de bactéries avec un quota de nourriture donné : La population croit, consomme la nourriture, puis décroit et finalement se stabilise, ou pas, autour d'une ou plusieurs valeurs.  
En géométrie euclidienne, les dimensions données sont exclusivement entières. Un tronc d'arbre ressemble à un cylindre, une orange à une sphère. Mais la géométrie Euclidienne trouve ses limites quand on essaye de définir des formes plus complexes comme des montagnes, des nuages, ou même des choux-fleurs. Et c'est là que la géométrie fractale intervient. 
Les géométries fractales sont omniprésentes dans la nature et même dans l'Univers.
On peut les modéliser avec des équations récursives qui sont de la forme : Xn+1 = rX( 1-Xn). 


En mathématiques, l'ensemble de Mandelbrot est une fractale définie comme l'ensemble des points c du plan complexe pour lesquels la suite de nombres complexes définie par récurrence ci dessous est bornée (ne tend pas vers l'infini) :
En noir, l'ensemble des valeurs de z  pour lesquelles  converge.






Représentation graphique des fractales

Pour les fractales 2D il suffit de faire une itération pour chaque pixel de l’image. Si le point s’éloigne de l’origine il sera en dehors de l’ensemble et il reste à décider quelle couleur on donnera à ce pixel. On pourrait simplement colorer tous les pixels « en dehors » en blanc et les pixels « dedans » en noir, mais il y a beaucoup d’autres méthodes. On déclare un pixel comme « en dehors » si son module devient plus grand qu’un nombre qu’on a choisi à l’avance. Les méthodes pour colorer les pixels sont souvent basées sur un nombre d’itérations donné avant que le module ne devienne assez grand pour être déclaré « en dehors ».
Pour représenter un objet 3D, on doit penser à l’image comme un plan de projection. On choisit alors un point de vue virtuel et on tire des rayons de ce point de vue vers chaque point du plan de projection, donc vers chaque pixel de l’image. Pour chaque rayon, il faudra découvrir si le rayon rencontre l’objet fractal et, si oui, à quel endroit sur le rayon.

Pour comprendre tout ça, le mieux ici, est de lire l'article suivant :
http://images.math.cnrs.fr/Mandelbulb.html

Et finalement, voici quelques unes de mes découvertes faites à l'aide du logiciel Mandelbulb3D (et apophysis aussi) .

Ozias




















https://jeanbaptistehardy.info/fractals-architecture-french/

vendredi 19 mars 2021

drogues et depistages

« En France la conduite après avoir fait usage de substances ou plantes classées comme stupéfiants, est interdite, quelle que soit la quantité absorbée. La police et la gendarmerie disposent d’un kit de dépistage salivaire qui détecte les différents types de drogues en quelques minutes. (…) Ce test peut être demandé même lorsque le véhicule est à l’arrêt, moteur coupé.» 
Renseignements et infos sur http://www.securite-routiere.gouv.fr

En cas de contrôle positif au cannabis, sa simple détection au dépistage qualifie l’infraction et ce peu importe le taux de THC dans le sang ou dans les prélèvements salivaires. À la clé, suspension immédiate —mais provisoire– du permis de conduire, retrait de points, amende et inscription du délit au casier judiciaire.

La loi française a cette particularité de réprimer la conduite après usage de stupéfiant plutôt que la conduite sous usage de stupéfiant (article L.235.1 du code de la route). De simples traces de l'ordre du demi nanogramme/ml de sang (pour le THC) suffisent à caractériser le délit.
Le THC est la drogue la plus fréquemment dépistée (environ 90% des cas) et, précision importante, il est trouvé associé à l'alcool dans 42% des cas de dépistage.
Prenons le cas d'un petit consommateur qui fume quelques joints par mois (moins d'un par semaine). 
Et bien, si 36 heures après avoir fumé un pétard léger faisant suite à 10 jours d'abstinence il fait un test de détection :  Le résultat du test urinaire est Positif !
Cela veut dire qu'un jour et demi après avoir fumé, et alors que tous les effets ont disparu,  le taux de THC dans ses urines restant supérieur à 75µg/litre d'urine, il ne devrait "pas conduire un véhicule, ni entreprendre une action nécessitant toute sa concentration" !

Les premiers états américains qui ont légalisé le cannabis récréatif (Colorado et Etat de Washington) ont choisi un seuil de tolérance de 5 ng/ml de sang. Le taux de THC correspondant au taux légal d'alcool (qui est de 0.5 mg/ml) serait, quant à lui, de 3.8 ng/ml, taux que plusieurs rapports d'experts européens préconisent de mettre en place. Mais voilà, la France a choisi le seuil de 0.5ng/ml de sang alors qu'il est de 2ng/ml au Royaume-Uni, de 3ng/ml aux pays-Bas et de 0.3ng/ml en Suède. Une  étude Australienne montre qu'en ce qui concerne le THC, 4 heures après sa consommation les altérations de la conduite disparaissent complètement. De même, une nouvelle étude publiée par l’université Américaine du Kansas ne trouve strictement aucune augmentation de la mortalité routière avant/après la légalisation du Cannabis médical et récréatif aux USA depuis 23 ans.

En bref, en France, il vaut mieux conduire à moitié sourd et aveugle que de prendre le volant en pleine possession des ses moyens après avoir fumé un joint deux jours plus tôt.
Il semble que ce que l’on nomme sécurité routière chez nous en France, soit en revanche l‘insécurité permanente pour 5 millions de conducteurs à priori innocents.

Que faire si vous êtes dépisté positif ? 

Notez bien que je n'ai pas expérimenté ce processus et que je résume ici un article de le revue ASUD #60 octobre 2017 p12-13 détails dans l'image ci-dessous)

1. Si vous pensez avoir un taux bas (consommation de plus de 12heures), évitez d'avouer l'usage d'une drogue, ça pourrait vous éviter d'être condamné pour usage si le taux détecté par l'analyse de confirmation est inférieur à celui toléré. Invoquez plutôt une consommation passive, à l'insu de votre plein gré.

2. Réclamez une prise de sang. Vous aurez alors droit à un examen clinique qui pourra confirmer que vous étiez dans un état normal et plus vous attendez et plus votre taux va baisser. 

3. Demandez systématiquement une contre expertise. Le taux retenu est le plus faible et si la différence entre les résultats est importante, l'analyse n'aura plus de valeur et vous serez relaxé. Vous avez 5 jours pour pour réclamer cette contre-expertise à compter du résultat de la première analyse.

4. Au tribunal, sachez que la comparution en reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) permet de se faire assister d'un avocat spécialisé qui sera à même de dénicher un éventuel vice de forme. Sinon, sachez que les peines sont fixées bien avant votre comparution.


Petit florilège des méthodes supposées fausser les résultats du test  (revue ASUD #60 octobre 2017 p13):

•• bain de bouche à l’Éludril®, à la Listerine® ou au Paroex® ;
•• bain de bouche au peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée), surtout ne pas l’avaler ! ;
•• bain de bouche à l’huile d’olive citronnée ;
•• produit commercial de type « kleaner » ;
•• garder en bouche des bonbons Altoids et lors du prélèvement de salive, frotter le bâtonnet contre eux 
•• mâcher des chewing-gums en conduisant, de préférence au bicarbonate de soude ;
•• se rincer soigneusement la bouche à l’aide de Gaviscon®, un produit contre l’acidité vendu en pharmacie ;
•• juste avant un contrôle, mettre une goutte d’huile essentielle de menthe poivrée sur sa langue et se faire saliver
•• consommer des fruits acides, voire de l’acide citrique ;
•• manger du Nutella avant le contrôle.




Tableau des durées de positivité selon le type de substance et le mode de prélèvement :


ATTENTION !!!! Prendre le volant en ayant consommé des stupéfiants ou de l’alcool est une attitude qui peut vous mettre en danger et vous engager pénalement. Faire cela, peut avoir des conséquences irréparables sur votre vie et sur celle des autres. 



Un flyer de référence:

Consommation passive et détection d'usage :