jeudi 28 août 2014

Mark Ryden : mélancolie, kitsh et viande.

Incarnation. Mark Ryden.
'Mark Ryden est le chef de file des nouveaux surréalistes américains. Il puise son inspiration dans ses souvenirs d’enfance et crée des paysages enchantés aux couleurs pastels, peuplés d'enfants aux allures de poupées perverses, d'animaux aussi mignons que mutilés, et de monstres comiques ou terrifiants' (wikipédia).Ses tableaux ont le ton et la précision des vanités baroques, dans lesquelles la viande constitue un thème de premier choix.
'J'aime peindre la viande parce que la viande revêt de multiples signification auprès des gens. Il y a en effet beaucoup de raisons à cela. Nous sommes des créatures de pure energy et "la viande" est ce qui nous garde vivant. Je me demande souvent par quels processus "la viande" qui a été le corps d'une créature vivante devient une "substance" inanimée que nous traitons comme une chose et sans être conscient de ce qu'elle a pu être. Récemment l'artiste autrichien Flatz a créé l’événement  en jetant une vache morte  sur Berlin depuis un hélicoptère. https://www.youtube.com/watch?v=MBuV3clz4jY
Inside Sue. Mark Ryden
Bien que je ne sois pas très fan d' "art brutal", il est intéressant de voir qu'un protecteur des animaux qui voulait s'opposer juridiquement à cette performance a été débouté pour la bonne raison que la vache est  considérée, au vu de la loi, comme de la nourriture et non comme un animal. Je trouve cela fascinant. A quel moment exactement un animal devient il viande ?


La bible nous dit "Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant: Prenez, mangez, ceci est mon corps. " Voici qui est bien curieux. Drôle de rituel que celui des catholiques qui chaque dimanche partagent le corps du Christ en communion. L'interprétation littérale de l'eucharistie est une source infinie de visions oscillant entre l'humour et l'horreur.



Meat shop. Mark Ryden.
Il y a une horreur intrinsèque à l'industrie de la viande: le sang, l'éviscération, l'inhumaine boucherie. La plupart d'entre nous, par leur appétit pour la viande, participent à ce massacre. Sue Coe  , artiste anglaise militante de la cause animale, explore avec puissance ce thème dans son travail et ses écrits. 

Sue Coe. Lete concentration camp.
Sue Coe. Modern man followed by the ghosts of his meat.
Dans son art Mark Ryden, lui, ne porte pas de jugement direct ou personnel  sur la consommation de la viande mais il s'interroge et nous questionne sur le paradoxe qu'il y a à ne pas chercher à savoir ce que cachent nos steaks:  
"Je me se demande ce nous ferions si nous devions nous même tuer les animaux que nous consommons."
Mark Ryden. Traduction approximative Ozias.

'Ryden ne critique pas le fait de consommer de la viande, il aime en manger lui même. Il est intrigué par son aspect, par la signification qu'elle revêt dans le cycle de la vie, par le fossé entre la consommation de la viande et sa préparation : l'acte de savourer un hamburger juteux se situe à des années lumière du moment où la génisse est entrée à l'abattoir et a ressenti la décharge électrique du pistolet assommoir pressé contre son front.' (Mike Mc Gee)

Mark Ryden own words In english 
I like to paint meat is because people do wonder about it so much. There are actually many reasons.
We are creatures of pure energy and "Meat" is the element that keeps us here. I think about how "Meat" was once part of a beautiful living creature that has then become an inanimate "substance" that we treat with little regard or awareness of what it once was. It was once alive. Recently the Austrian artist Flatz made the news when he dropped a dead cow from a helicopter in Berlin. I don't care much for this kind of "shock" art but there was a very interesting part of the story. An animal loving teenager attempted to legally stop the performance. The court rejected the complaint because the cow had the legal status of food. That fascinates me. At what exact point does the animal cross the line and become meat?


From the Bible, Matthew 26:26 "And as they were eating, Jesus took bread and blessed it, and broke it, and gave it to the disciples and said, Take, eat; this is my body." I have found this Bible verse the source of much curiosity. It is a bizarre ritual Catholics partake in each Sunday as they eat the body of Christ in communion. The literal interpretation of this can be the source of endless visuals from the humorous to the horrific.

There is an obvious horror connected with the meat industry: the blood, the gore, the inhumane butchery. So many of us indirectly participate in this with our ravenous consumption of meat. Sue Coe has explored that arena exquisitely in her work and writings. In my own art I am not personally making a statement or judgment about the meat consumption in our culture. I feel more like I am just observing it. Just like T-rex, I myself am a passionate meat-eater. I feel that the consumption of animal flesh is a natural primal instinct, just like sex and making paintings. But there is that paradox of knowing how that scrumptious porterhouse made it to my dinner plate. We have lost any kind of reverence for this. It would be interesting if people would have to kill an animal themselves before they earned the right to eat it.

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