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vendredi 19 avril 2013

Shibari. Le bondage japonais.

"Pour les japonais, l'acte d'attacher est un acte normal. On ne peut pas s'habiller si on ne sait pas attacher son kimono. Le shibari, est  aussi ancien que la civilisation japonaise. "(Miyabi Kyudu).
Le Shibari (art de la corde) est une technique de bondage érotique originaire du Japon. Son attrait tient en grande partie à la beauté visuelle et sensuelle du sujet ligoté.
 Au delà de l'épanouissement érotique,  le Shibari (bondage japonais) comporte une dimension  artistique comparable à celle de l'Ikebana (arrangement floral japonais), ou du Bonsaï (sculpture d'arbres miniatures). Tel l’ikebana qui comprend, assimile et représente le passage des saisons, le bondage japonais comprend, assimile et représente l'expérience intense du fantasme et du désir sexuel. Le ligotage doit apporter une véritable satisfaction esthétique. Ainsi les japonais de la période d'Edo firent du shibari un rituel stylisé, aux savantes variations. Les cordes - de couleurs différentes- donnant naissance à de véritables "compositions" poétiques.
 Voici quelques 'compositions', photographiées ici par Nubuyoshi Araki.

Mineurs et âmes sensibles, cette page n'est pas pour vous.










































































Crédits
L'imaginaire érotique au Japon Agnès Giard . Albin Michel 2006.
Sortilèges du bondage japonais. Midori. Gremese 2003.
Images Araki


Un lien superbe . Restez encordés ! http://shibari.jp/
ou bien plus hard : https://emreorhun.jimdo.com/inquisition/
 

vendredi 11 janvier 2013

2013 Désirs


Je vous souhaite une année 2013 désirable et désirante, c'est à dire pleine d'envies de vie, bref une année bien remplie. Pour commencer en fanfare, un petit accrochage de quelques avatars du désir, pêchés au cours de mes dernières navigations de 2012.


Origine du monde
Désir originel.
Léo Dohmen-Le siflet du train, 1958
Désir sourire

Man Ray- Lee Miller (top)and with Ady Fidelin, 1937
Désir solaire.
Hans Bellmer- Petit Traité de Morale III 1968.
Désir inattendu.


Pierre Molinier-pantomine céleste Le chaman et ses créatures.1965-1968.
Désir Obscur.

Hans Bellmer. (Unica ficelée). 'Tenir au frais'. 1958
Désir de chair.

Jean- Louis Trintignant & Anouk Aimé. Un homme et une femme (1966, Claude Lelouch
Désir partagé.

Wilhelm Gallhof
Désir beauté.

Désir trouble.

Manga. Tomoni Sanjo
Désir fou.

Asleep. Erwin Blumenfeld.
Désir exaucé ?

Remerciements: 

samedi 15 décembre 2012

Virus au musée

Des artistes et des virus. Qu'en font ils, que disent ils ? Comment représenter les virus pour mieux se les représenter ?

Caitlin Berrigan. Des virus à croquer.


Confiseries virales. 2007. Caitlin Berrigan.
Ces truffes en chocolat reproduisent le virus de l'hépatite C d'après un agrandissement 3D de la structure protéinée du virus. Ces truffes sont artistiquement réalisées à la main à partir de chocolat belge à 72% de teneur en cacao. Elle ne sont pas contaminées. Caitlin Berrigan organisa des séances de dégustation publiques, sortes de performances gourmandes, destinées à caractériser la contradiction entre désir de croquer le chocolat et répulsion qu'inspire la crainte de transmission du virus. Le chocolat devient alors le médium qui permet d'échanger avec le public sur le thème des peurs et des modes de transmissions de maladie virales telles que l'hépatite. http://membrana.us/viralconfections.html

Hépatophagie. 2008. Caitlin Berrigan.
Le décor de l'assiette, dans le style des faïences de Delft, représente l'artiste dans une mise en scène d’auto-cannibalisme.  L'assiette contient un moulage en chocolat réalisé à partir d'une reconstitution IRM 3D du foie de l'artiste. L'illustration s'inspire des descriptions du rituel anthropophage des indiens Tupi du Brésil faites par Hans Staden explorateur hollandais au XVIéme siècle.
Le terme “hépatophagie” fait en même temps référence au renouveau artistique brésilien du XXème siècle qui désigna par  'antropofagi' une démarche de déconstruction des cultures étrangères au moyen de l’assimilation complète de leurs idées, de leurs valeurs, de leurs modes de symbolisation du monde. 

En 2008,  ces  'entrées' multiples sont offertes au public  'en l'assiette' au cours de performances rassemblant  plus de cent personnes invitées à dévorer des répliques en chocolat du foie de l'artiste. La dégustation du chocolat se trouble d'un sentiment de transgression lié aux dimensions érotiques et cannibales présentes dans l'assiette. Les bouches qui consomment symboliquement le foie de l'artiste représentent ainsi la destruction réelle du foie que connait l'artiste, porteuse d'une hépatite C.

Bjork. En musique.

Dans sa chanson 'Virus', la chanteuse finlandaise Bjork chante les interactions existant entre un virus et son hôte. L'invasion silencieuse et opportuniste du virus, et les rapports ambigus, fusionnels faits de temps, de silence et de fascination qui s'instaurent entre le virus et son hôte. La video, et ses superbes paysages viraux qui illustrent les paroles de la chanson de Bjork.

Like a virus needs a body and soft tissue feeds on blood Someday I'll find you, the urge is here, ohh-ohh Like a mushroom on a tree trunk as a protein transmutates I knock on your skin and I am in, ohh-ohh The perfect match, you and me, I adapt, contagious You open up, saying welcome Like a flame that seeks explosives as gun powder needs a war I feast inside you, my host is you, ohh-ohh The perfect match, you and I, you fail to resist My crystalline charm, you do Like a virus, patient hunter I'm waiting for you, I'm starving for you, ohh-ohh My sweet adversary, ohh, my sweet adversary, 
ahh My sweet adversary                
Björk. Biophilia. 2011.

Helène Chadwick. Echanges et interactions.


Helène Chadwick est une artiste anglaise  de la fin du XXème siècle qui a inspiré Damien Hirst et Tracey Emin. La série 'Viral Landscapes' (Paysages viraux) réalisée en 1988 et 1989 se compose de  cinq montages de grande dimension  (1.2x3.0 m).  Les 'Viral landscapes' sont des images agrandies des cellules du corps de l'artiste infectées par un virus, surimposées sur des photographies de côte maritime. La rencontre de la mer et de la terre symbolise alors l'union du virus et de la cellule-hôte. Comme les cellules qui sont modifiées par le virus, le corps 'absent' de l'artiste se trouve transformé, ce qui donne naissance à un corps nouveau. Pour Helen Chadwick, les points de contact entre un virus et et les cellules du corps sont 'les territoires d'une rencontre fertile, un échange entre systèmes informationnels et vivants, sur le rivage de la culture". (citations extraites de Helen Chadwick, Enfleshing, 1989. Dans le contexte de prise de conscience des ravages du Sida  de la fin des années 80,  il s'agit ici de représenter le changement et l'évolution, les interactions entre l'individu et la nature, le virus et son hôte.
http://www.liverpoolmuseums.org.uk/podcasts/transcripts/viral_landscapes.asp

Keith Haring. Activisme.


Pendant les années 90 les milieux artistiques occidentaux, particulièrement touchés par le virus du VIH, vont œuvrer à changer l’opinion publique sur le cette maladie honteuse. Cette période a été marquée par une volonté très active d’œuvrer à une prise de conscience collective des maladies virales et de leurs modes de transmission.
Keith Haring, né le 4 mai 1958 est un artiste, dessinateur, peintre, sculpteur et activiste américain des années 1980. En 1988, Keith Haring apprend qu'il est infecté par le virus du sida. Il s'engage dès lors fortement dans la lutte contre cette maladie, mettant son art et sa notoriété au service de cette cause et de sa visibilité. Il meurt à 31 ans des complications dues à sa maladie


Laura Splan. Napperons.



"Mon travail explore les perceptions de la beauté et de l’horreur, du confort et du malaise. J’utilise l’imagerie anatomique et médicale comme un point de départ afin d’examiner ces dualités et notre ambivalence envers le corps humain. Les virus, le sang, les rayons x et les viscères peuvent être à la fois troublants et séduisants. J’ai souvent combiné des images et des matériaux scientifiques avec des matériaux plus domestiques ou familiers. L’ornementation du papier peint ou la conception d’un napperon apporte une sorte de soulagement dans sa familiarité et sa structure agréable. Cette juxtaposition crée une réponse qui oscille entre séduction et répulsion, confort et aliénation. J’essaie de créer un travail qui évoque une expérience dichotomique avec des images formelles qui, lors d’examen plus attentif, révèlent une certaine vérité inconfortable sur nos conditions culturelles et biologiques. Mon travail tente de remettre en question nos réponses préconçues à ces images en incitant le spectateur à y regarder à deux fois afin de réévaluer ses perceptions initiales."
http://www.laurasplan.com/projects/doilies.html


Luke Jerram. Virus de verre.

Le virus du H1N1 est beau. C’est en tout cas le point de vue de l’artiste Luke Jerram, qui a réalisé une sculpture en verre soufflé du virus.
Luke Jerram a déjà créé des sculptures de différents virus, tels les virus de la grippe aviaire (H5N1), du sida, du E. coli (colibacille) ou encore de la variole. La série s’intitule « Glass Microbiology ». « Cette sculpture a été créée pour éclairer les problèmes soulevés par le virus de la grippe H1N1, la pandémie globale et l’imagerie du virus présentée au public par les médias » déclare l’artiste.
http://www.lukejerram.com/glass/gallery

Alicia Watkins. Point de croix.
Alicia Watkins. Point de croix.
Quoi de plus mignon que de redécouvrir toutes les maladies dégueulasses, les plus célèbres en point de croix ? Amateurs de broderies, on vous conseille. de jeter un œil au travail de Alicia Watkins sur son Site Etsy. 

Photos cristallographie aux rayons X et plus récemment, la cryomicroscopie avec reconstitution en 3D"

jeudi 25 octobre 2012

La mort n'est pas une maladie

Marronnier. Fleur et feuille.
Voilà bien un  sujet bien de saison, ce qu'on peut appeler 'un marronnier' (le marronnier est cet arbre qui refleurit chaque année à date fixe). Donc, à l’occasion de la Toussaint, d’halloween, de la fête des défunts, voici quelques mots à propos de la mort, et  plus précisément sur la fin de la vie.  Pratiquement, quelles portes de sorties se présentent à nous  et quels sont leurs avantages ou inconvénients selon moi et aujourd’hui.

Avant d'avoir été malade, situation qui m'a fait réaliser que je pourrais être 'en coquetterie avec la mort',  j'étais plutôt partisan d'une mort rapide, qui me prendrait par surprise, sans que je m'en aperçoive. Du genre tu vas te coucher et puis tu ne te réveilles plus jamais. Ou bien encore, seul au volant la nuit un arbre traverse ta route à 200 km/h (aussi vite que Senna).  Ou encore mieux, connaître la très sainte épectase, climax d'une ultime étreinte. Bref, pas de temps à perdre avec une maladie surtout si elle doit être longue, et sans doute douloureuse. L'amour de la vitesse quoi. La mort sans s'en rendre compte, comme si elle n'existait pas.

Une autre option, assez proche,  est celle d'une mort  'dans la pleine possession de ses moyens'. En d'autres termes, se faire mourir en bonne santé. Naturellement cela sous-entend volonté et préméditation (comme Beregovoy). Je trouve que c'est un mauvais exemple pour les enfants, et que ça culpabilise ceux qui restent. Même si il ne faut jamais dire jamais, la hantise de mourir idiot me dissuade d’accélérer par tel ou tel moyen  l'inéluctable. 

Depuis peu, j'ai dû vieillir, ou grandir en sagesse comme vous voudrez, mais tout bien pesé, je préfère mourir d'une longue maladie, même si je me dis que ça doit quand même être plus facile au début.
Pourquoi  une longue maladie ?  Et bien, le temps de se préparer et d'arranger, autant que possible ses petites affaires manière de ne pas rater ‘ça’. Je ne me souviens pas comment je suis arrivé ici, ce serait bien dommage de filer à l’anglaise sans même faire d'adieux. Il me semble aujourd'hui que le top de l’art de vivre c'est de profiter de la vie jusqu'à sa fin en faisant l'expérience d'une telle situation sans suite ni précédent. Ne plus avoir peur d'affronter sa vie. Apprendre à se passer de soi-même et fumer ce qui reste dans le tapis. Jusqu'où  peut-on ?


 Afin de bien se mettre en condition voici une romantique description du grand mystère sous le regard macabre et plein de dérision de Théophile Gautier.  Tremblons mortels !


"J'étais dans une chambre qui n'était pas la mienne ni celle d'aucun de mes amis, une chambre où je n'étais jamais venu, et que cependant je connaissais parfaitement bien: les jalousies étaient fermées, les rideaux tirés; sur la table de nuit une pâle veilleuse jetait sa lueur agonisante. On ne marchait que sur la pointe du pied, le doigt sur la bouche; des fioles, des tasses encombraient la cheminée. Moi, j'étais au lit comme si j'eusse été malade, et pourtant je ne m'étais jamais mieux porté. Les personnes qui traversaient l'appartement avaient un air triste et affairé qui semblait extraordinaire. "Jacintha était à la tête de mon lit, qui tenait sa petite main sur mon front, et se penchait vers moi pour écouter si je respirais bien. De temps en temps une larme tombait de ses cils sur mes joues, et elle l'essuyait légèrement avec un baiser.  "Ses larmes me fendaient le coeur, et j'aurais bien voulu la consoler; mais il m'était impossible de faire le plus petit mouvement, ou d'articuler une seule syllabe: ma langue était clouée à mon palais, mon corps était comme pétrifié.  "Un monsieur vêtu de noir entra, me tâta le pouls, hocha la tête d'un air découragé, et dit tout haut: "C'est fini!"

vendredi 5 octobre 2012

Shunga, le retour.

Au Japon, depuis des siècles,  les peintures et estampes érotiques, dites « SHUNGA » c’est-à-dire « Images du Printemps », jouent un rôle important dans le contexte artistique du pays. Les XVIIème et XVIIème siècle n'ont pas manqué d'imagination en la matière, (voir .http://emagicworkshop.blogspot.fr/2012/02/shunga-les-images-du-printemps.html).
Au Japon cette tradition artistique est restée entre de bonnes mains même si aujourd'hui la frontière entre Shunga et Manga  s'estompe parfois. Protéiforme, polymorphe, perverse et sans barrières la sexualité dans les images érotiques japonaises s'imprègne d'une tradition qui prête à chaque chose une âme : homme, femme, papillon, pierre ou fleur, tout dans le monde japonais participe d'une universelle propension à faire l'amour de toutes les façons possibles. C'est à dire plus avec le cerveau qu'avec les organes génitaux. *
Cette inspiration atteint naturellement des artistes contemporains occidentaux qui reprennent avec bonheur le style des 'estampes japonaises'.  
Occidentaux  ou japonais, en voici quelques exemples pour le plaisir des yeux
Enjoy,
Ozias

Masami Teraoka. Tattoed woman at Kaneoche bay. 1984.

Bob Kessel. Fireworks 360

Jeff Faeber. Texting

Joapa. D'après 'Le rêve de la femme du pêcheur' de Hokusai.

Yuji Moriguchi

Kimura Ryoko. Flowers
Toshio Saeki
Toshio Saeki


Takato Yamamoto

*D'après L'imaginaire érotique au Japon. Agnès Giard

Voir aussi le lien vers Moriguchi https://www.juxtapoz.com/news/painting/yuji-moriguchi-s-erotic-paintings

vendredi 14 septembre 2012

Portraits d'un virus

De la même façon que le diable n'aurait pas de fesses, puisque il n'est pas humain, le virus du VHC, lui,  n'a pas de face. Pourtant, diable ou virus, ce ne sont pas les représentations qui manquent. 
En fait, deux types de représentations de virus coexistent : d'après photo (genre oursin) ou genre anthropocentrique.  Oursin ou bonhomme têtard, il faut se rendre à l'évidence, Mister C  serait plutôt un type ventripotent, voire carrément rondouillard et de couleur jaune-vert caca d’oie, pas aimable, et pas fréquentable.





Autre style, la plupart des dessinateurs de virus copient les photos prises dans les microscopes. Malgré seulement 55 petits nanomètres au garrot, la bête ne manque ni de gueule, ni d'épines.  Méchante, abrutie ou sévère les dessinateurs la croquent dans tous ses états.






Mister C dans 'Hépatite Man' par Tristan Lagrange

Mister C dans 'Le rêve de Lucas' par Jérôme Cloup




Mister C pas content (anonyme).



 
HVC genome quilt by Beverly ST Clair
Personnellement, ma préférence va carrément à la représentation abstraite de   Mister C réalisée par Beverly St Clair. http://www.genomequilts.com/genome.php
Chacun des quatre éléments de la chaine protéique du virus est codé par l'orientation d'un triangle. L'ensemble des séquences constitue une chaîne qui sert de motif à la réalisation d'un tableau. 
Le tableau ci contre est constitué de triangles de tissus cousus. L'assemblage de tous ces triangles de tissu forment une couverture, un quilt de 160 x 180cm.
 Remarquable et parfait pour hépaver en toute élégance !



Enfin, il faut remarquer que, en matière de représentation,  le virus de l'hépatite B,  s'en tire plutôt  à son avantage. Malgré la couleur verdasse et les scrofules il porte beau et  prend des poses de statue de square. Coulé dans le bronze il a un côté séduisant. Sans doute cela tient il au mode de contamination sexuellement connoté. Pour  le voir faire son numéro, cliquez ici. http://www.youtube.com/watch?v=3PrpqR9Pd_g&feature=player_embedded)

Virus hépatite B (photo du film)
Bref, je ne vous fait pas un dessin

Ozias,