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mardi 14 avril 2020

L'incident de Notre Dame

Le 15 avril de l'an 01 du Grand Confinement, nous célébrerons le premier anniversaire de l'incident de Notre Dame (15 avril 2019) !

Quels projets pour après ?...











La catastrophe de Notre Dame. Alain de Borniol.

mardi 31 mars 2020

les ans

Brigitte Bardot, Jeune.
Brigitte Bardot

Marlène Dietrich 1930
Marielle Dietrich 1958

Nina Hagen jeune.
Nina Hagen moins jeune.
Marianne Faithfull 60's
Marianne Faithfulll 70's  :)


Fifi Brindacier 7 ans
Fifi Brindacier 57 ans


Jeanne Moreau, 1953
Jeanne Moreau 89ans

Dany le rouge, 1968
Daniel Cohn Bendit, 2018 (50 ans après)
Maxime Le Forestier 1975 (San Francisco)
Maxime Le Forestier 1975. San Francisco, c'est une maison bleue...


Maxime Leforestier et Psylvia, attendez moi ...




lundi 30 mars 2020

Confinement

26 mars 2020

Je ne regarde pas les vidéos, hier soir je ne savais même pas que Micron parlait. Je ne sais même pas penser si cette crise est une surréaction sociétale ou un tsunami sanitaire. Pourtant cette crise est bien réelle, et je ne peux y échapper. 

Sentiment d'être dans un avion sans moteur, sanglé sur mon siège à attendre l’atterrissage...
Le matin au réveil je gamberge, dans la journée je me dis que je ne suis pas à plaindre, la vie est toujours aussi belle, puis avec le soir le noir revient doucement. Je dors bien.
Beaucoup (trop) de temps sur Facebook, qui avec Whatsapp est devenu mon seul lien social. Peur de la TV et de son manque d'humour, de recul, de diversité. Partout des tonnes d'infox, de polémiques et de scandales (les masques, les tests, la chloroquine etc).

Pas d'ennui ici car je vis retiré toute l'année et donc j'ai l'habitude. Mais depuis que c'est "la guerre", plus un bruit. Plus d'avions dans le ciel. Tout est au ralenti, en vol plané.

En fumant le soir face aux montagnes, je réalise que la performance c'est la fragilité (notre société complexe et mondialisée par exemple) et qu'en même temps, "on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça." ( Alice au Pays des Merveilles - hypothèse de la reine rouge).

Je me dis aussi que nous traverserons tout cela (Inch Allah), que Le plus précieux c'est celleux qu'on aime et celleux qui nous aiment, et que le bonheur c'est de se sentir vivant.

Ozias





jeudi 13 février 2020

Musiques psychoactives

Avant d'embarquer pour une prochaine croisière psychonautique, quelques suggestions d'accompagnements musicaux classées par produit et par ordre alphabétique. 
Planètes multiples donc ambiances multiples. 
Pensez également aux fondamentaux d'un trip réussi
Au départ, bien dans sa tête (set), assurer sa sécurité et son confort matériel (setting), par exemple prévoir une recharge de batterie, de l'eau, ranger ses clés.  Poser une intention pour le trip comme on décide d'une destination pour un voyage. A l'arrivée, prévoir du temps et tout ce qu'il faut pour récupérer du 'décalage horaire' et intégrer le mieux possible les enseignements du trip. 
Bons voyages !  
Ozias


Acide

Cannabis

Champignons


DMT

MDMA

Opiacés


Quelques playlists du même tonneau :


mercredi 18 décembre 2019

Psychonautes : les pionniers


Albert Hoffman, by Tim Jordan
Albert Hofmann (Suisse, 1906-2008, LSD)

Chimiste de son état, Albert Hofmann a synthétisé en 1943 le LSD-25 au sein du groupe Sandoz où il était employé. Il fut ainsi le le premier humain à expérimenter les effets du LSD après en avoir involontairement ingéré une petite quantité.  Puis par curiosité, il renouvelle l'essai avec une dose trop forte (250µg) et fait un gros bad-trip qu'il décrit ainsi:
 "« des vertiges, des perturbations visuelles, les visages des gens présents semblaient grimacer et présentaient des couleurs très vives ; de fortes perturbations motrices alternant avec des moments de paralysie ; ma tête, mon corps et mes membres paraissaient tous extrêmement lourds, comme remplis de métal ; j’avais des crampes aux mollets, les mains froides et sans sensations ; un goût métallique sur la langue ; la gorge sèche et serrée ; un sentiment de suffocation ; une impression de confusion alternant avec une perception claire de la situation, dans laquelle je me sentais comme à l’extérieur de mon corps, dans la position d’un observateur neutre, alors que je criais ou marmonnais indistinctement, comme à moitié fou. »". 
Trente six ans plus tard, Hofman écrit dans 'LSD mon enfant à problèmes' : « la dernière chose que j’aurais pu imaginer, c’est que cette substance devienne un jour une drogue récréative. »
En plus de sa découverte du LSD, il a aussi été le premier à synthétiser la psilocybine (le constituant actif des « champignons magiques ») en 1958.

Albert Hofmann 97 ans :
-J’ai repris du LSD il y a trois ans. Une petite quantité… Albert Hofman parle, du haut de ses 100 ans, la voix claire.
Il a bien dit il y a trois ans ? Il a pris du LSD à 97 ans ? C’est bien cela ? »
La jeune journaliste de TF1 s’étonne, rieuse. Nous sommes avec Albert Hofmann dans la salle de presse du symposium « LSD. Problem child and wonder drug » (LSD. Enfant terrible et drogue prodige). Albert Hofmann, continue en allemand, le plus sérieusement du monde : « Je voulais tester une faible dose, elle pourrait peut-être donner un antidépresseur à base de LSD. Je pense qu’à notre époque où l’humanité devient toute urbaine, l’homme perd le contact avec la nature. Il ne ressent plus qu’il fait partie du monde, il n’éprouve plus son unité avec le vivant, il ne voit plus la splendeur de l’univers, alors il désespère…"




The Shulgin's, by Alex Grey
Alexander & Anna Shulgin (Californie, 1925-2014, MDMA

Alexander Shulgin est un chimiste californien mort en 2014 qui a découvert des dizaines de nouvelles molécules psychoactives, comme par exemple la MDMA (ecstasy).
Alexander Shulgin fabriquait lui-même ses produits, de qualité parfaite. Il les consommait chez lui, avec sa femme Anna et un groupe d'amis de confiance. Les doses étaient soigneusement étudiées. Quand il découvrait une nouvelle molécule, il en prenait une quantité infime, puis l'augmentait petit à petit pour éviter les risques de surdose. Il pouvait en prendre vingt fois avant de ressentir les premiers effets.
l'influence d'Alexander Shulgin ne s'est pas limitée à l'apparition de ces molécules, aussi nombreuses soit-elles. Son attitude raisonnée envers les drogues a participé à la dédiabolisation des psychédéliques. Avec d'autres, il a été l'un de ces intellectuels pionniers qui ont refusé de catégoriser définitivement ces molécules comme des substances dangereuses. Il est l'auteur de deux ouvrages Pihkal et Tihkal considérés par la DEA (Drug Enforcement Administration) de San Francisco « comme des livres de cuisine pour créer ces drogues". 



RG Wasson et Maria Sabina
Robert Gordon Wasson ( USA, 1898-1986, psilocybine)

Gordon Wasson  travaillait comme Assistant de Direction des relations publiques dans la grosse banque américaine,
J.P. Morgan & Co.
Il a épousé une russe en 1926 qui s'appelait Valentina Pavlovna Guercken. Elle avait une vision des champignons bien différente de celle de la plupart des américains et cela attisa son intérêt pour la consommation des champignons. Cet intérêt s'est transformé en véritable fascination. Dans les années 50, il a même quitté son travail à la banque pour consacrer entièrement le reste de sa vie à découvrir tous les cultes qui existent dans le monde autour des champignons.

Robert Gordon Wasson est allé au Mexique rencontrer la chamane, María Sabina, pour participer à une cérémonie avec des champignons sacrés. 
 Il a demande s'il pouvait la prendre en photo. Elle lui en a donné la permission à condition qu'il la garde pour lui. Il n'a pas tenu sa parole et a publié sa photo.

'Dans l'article ‘Seeking the magic Mushroom’ Wasson décrit ses expériences pendant sa première cérémonie de champignons. Pour essayer de garder son anonymat, il a appelé Maria Sabina Eva Mendes dans son article. Mais comme il a également nommé l'endroit et a publié sa photo, les gens ont rapidement découvert sa véritable identité.
La conséquence a été un intérêt grandissant des occidentaux pour les cérémonies de champignon, en particulier celles des Mazapatèques. Scientifiques, hippies, membres de cultures alternatives, chercheurs de champignons et bien d'autres sont partis au Mexique pour rencontrer María Sabina. Ce gros volume d'étrangers a cependant mis María Sabina sous les feux des projecteurs de la police mexicaine. Ils l'ont accusée de vendre de la drogue aux étrangers. Toute la communauté Mazatèque en a été perturbée. Les siens l'ont accusé d'être à l'origine de cette situation et elle a été bannie du village. Sa maison a également été brûlée.
Après cela, María Sabina a regretté d'avoir présenté à Wasson le monde magique des champignons psychédéliques. Wasson de son côté a prétendu alors que son seul but était de répandre son savoir. A cause de ces faux-pas, María Sabina est devenue amère avec l'âge. D'après elle, les occidentaux ne montraient presque aucun respect pour les champignons sacrés. Ils étaient utilisés par les jeunes gens essentiellement comme des narcotiques. Le résultat est que les champignons magiques ont perdu leur magie et ils ont cessé de fonctionner'
.




Rick Strassman ( Californie, 1952, DMT)

Rick J. Strassman, professeur en psychiatrie à l'école de médecine de l'Université du Nouveau-Mexique, est l'auteur de "DMT - La Molécule de l'Esprit" (2001).
Dans les années 90, Il s'intéressa à la DMT, et il entreprit en 1990 la seule expérimentation approuvée et financée par le gouvernement américain sur les psychédéliques pendant ces vingt dernières années. Son programme : 
"Utiliser les composants psychoactifs des plantes pour étudier les divers champs de conscience manifestés chez l'homme, leur processus, et découvrir leurs bases biochimiques et physiologiques. Nous nous intéressons également aux implications médicales, sociales, et spirituelles de ces différents états, afin de savoir comment les appliquer au mieux pour soigner, développer la créativité et acquérir une certaine sagesse."
Le Dr. Strassman vit et exerce actuellement à Taos, Nouveau-Mexique. Il préside la "Cottonwood Research Foundation", un organisme non-lucratif qui se consacre à la recherche sur la DMT et autres substances psychoactives.

jeudi 28 novembre 2019

Guillaume Dustan

Guillaume Dustan (1965-2005) publie 'Dans ma chambre' en 1996. Depuis 1990 il sait qu'il est séropositif. A l'époque, comme beaucoup d'autres autour de lui, il attend de mourir dans les 10 années qui suivent. 'ça fait déjà quatre ans que je pense que je vais mourir l'année prochaine. Je me trouve beau quand même' (p62). Guillaume est un jeune homme branché, cultivé et de bonne famille qui a tout pour lui, sauf le temps. Il essaye d'intensifier son existence, de 'vivre plus' avec plus de sexe, plus de drogues, de musiques, de sorties et de danse. Dans ma chambre est la chronique crue de ses plans culs, de ses plans défonce et de ses sorties dans le ghetto gay, ou plutôt pédé, des années 90. Pourtant, Guillaume Dustan ne nous raconte pas sa vie. Même quand il raconte ses empalements sur des godes gros comme des pots de fleur, avec lui pas d'histoire, on est loin du fantasme et c'est le réel qui l'emporte. Et c'est bien ce rapport au réel qui se contrefout de toute interprétation qui fait tout l'intérêt de ses écrits. Dustan expérimente la production de la vérité et assume le risque de la parole. En cela, le style de Guillaume Dustan est pornographique. Tout est montré sans lyrisme, sans embellissement ni fantasme. Les mots mort, sida, solitude  sont évacués - ils sont obscènes, hors scène - mais une sorte de romantisme noir baigne ces aventures urbaines discrètement ponctués de quelques bulletins de santé, ou numération de T4. "Dimanche soir à la Loco, je suis tombé sur Tom. Il m'a dit que son ex était mort"(p78). "Cela dit, quand le petit vicelard a giclé sans capote dans le cul du grand skin, c'était vertigineux . Le baiser de la mort comme on dit' p119
Le plan de Guillaume Dustan, au delà du plaisir, est de bander toujours pour continuer à connaître. L'abus de drogues (shit, coke, ectasy, poppers) et l'usage de capote sont une limite à ses performances autant qu'elle le poussent à des expériences sexuelles toujours plus intenses. Guillaume Dustan, pornographe magnifique, ne vieillira jamais.

Ozias
(article paru en 2016 dans sansdire.blogspot)

Extrait: Chapitre 10 Réveillon. Dans ma chambre p118.

Pour Noël j'étais seul dans le nouvel appartement. Mon compte en banque avait été dévasté par le déménagement, j'avais dû travailler dur pour ramener de la thune. Dès que j'ai eu fini je suis tombé malade. Stéphane est venu m'apporter du jambon et de la soupe en boîte avant de partir chez ses parents. On devait aller ensemble voir une exposition de peinture qui se terminait, pour une fois qu'il était libre un après midi de semaine. Et puis j'étais malade. On pensait tous les deux que c'était vraiment la fin sans se le dire. Il n'est pas resté longtemps.
J'ai appelé ma mère pour lui dire qu'on aurait quand même peut-être pu faire un truc de famille, cela dit c'était un peu faux-cul, si elle me l'avait proposé j'aurais refusé. Je pensais à Quentin. La première année on s'était retrouvés l'un dans l'autre le vingt quatre au soir. Il avait souri au-dessus de moi. Joyeux Noël mon chéri. On s'était embrassés. Pour le réveillon, même chose. ça faisait Trois ans maintenant qu'on ne respectait plus la tradition.

Je me suis mis au minitel. J'ai branché un mec qui avait Bze sans Kpote comme pseudo. Le petit mec au minitel m'a demandé ce qui m'avait branché dans sa cv. J'ai répondu Te bzer ss Kpote. J'ai pensé qu'il se méfiait. Il n'y a pas ssr [sexe ss risque] précisé dans ma cv mais c'est vreai que j'ai une cv de mec ssr. Les mecs branchés 'baise sans capote' ne précisent jamais quel genre de baise ils pratiquent, hard ou soft ou crade ou mec mec ou n'importe quelle autre nuance, en fait ce qui les intéresse c'est de se vautrer dans le foutre empoisonné, c'est une baise romantique et ténébreuse, je dis ça de façon condescendante, mais c'est vrai que c'est très fort. Une fois j'ai partouzé comme ça avec deux mecs, moi j'ai calé, je débandais dans leurs cul et quand ils me sautaient ça me faisait trop flipper de baiser à risques, ok on ne sait rien sur la réinfection mais ce qui est sûr c'est qu'en faisant ce genre de choses on peut se choper des tas de trucs en plus. Cela dit, quand le petit vicelard a giclé sans capote dans le cul du grand skin, c'était vertigineux . Le baiser de la mort comme on dit.

Quand il m'a appelé il m'a dit qu'il avait plutôt envie de baiser que de se faire baiser ce soir. J'ai pensé En voilà un qui n'est pas bête. J'ai dit Je pense qu'il va y avoir un problème parce que je ne me fais pas baiser sans capote. Il m'a dit qu'il n'allait pas venir. Nous n'avions pas le même désespoir. Je me suis promis que quand je serai descendu au dessous de deux-cents T4 je m'y mettrai.

J'ai pris une exta qui me restait au frigo et je me suis branlé en me mettant des trucs dans le cul devant un porno que je passais mon temps à rembobiner. J'étais tellement stone que j'ai fait tomber la sapin et la tour à cd en maniant le sac à godes. J'ai trouvé ça marrant.

Trop hard la vie d'artiste !

Guillaume Dustan. Œuvres I. Dans ma chambre, je sors ce soir, Plus fort que moi. Editions POL.

http://www.vacarme.org/article1330.html

Une biographie : https://valentinperez.atavist.com/guillaume-dustan-le-maudit-ressuscitg54s1

La lettre de Virginie Despentes à Guillaume Dustan : https://www.deslettres.fr/lettre-de-virginie-despentes-a-guillaume-dustan-de-sodomie-prose