Ouverture de la pêche samedi mais ça me dit rien, car pas la pêche cette année. Le pêcheur en moi n’a pas envie, ne désire pas. Manque d’énergie, d’appétit, de désir. Désir ambigu, tour à tour manque ou création. Manque de manque, panne de Libido.
Toute puissante Libido. Libido sentidi, libido sciendi, libido dominandi. Désir de jouir, de savoir, de commander
Eros, prend pitié de moi ! Réchauffe seulement ma Libido et je serai guéri !
Reveille toi Eros, c’est le printemps !
Eros endormi |
« D’abord, [Eros] est toujours pauvre et, loin d’être délicat et beau comme on l’imagine généralement, il est dur, sec, sans souliers, sans domicile ; sans avoir jamais d’autre lit que la terre, sans couverture, il dort en plein air, près des portes et dans les rues ; il tient de sa mère [Piéna], et l’indigence est son éternelle compagne. D’un autre côté, suivant le naturel de son père [Poros], il est toujours sur la piste de ce qui est beau et bon (...) »
« "Il est brave, résolu, ardent, excellent chasseur, artisan de ruses toujours nouvelles, amateur de science, plein de ressources, passant sa vie à philosopher, habile sorcier, magicien et sophiste. Il n’est par nature ni immortel ni mortel" (sa mère étant mortelle et son père immortel) "Mais dans la même journée, tantôt il est florissant et plein de vie, tant qu’il est dans l’abondance, tantôt il meurt (...). Ce qu’il acquiert lui échappe sans cesse, de sorte qu’il n’est jamais ni dans l’indigence ni dans l’opulence". … [Platon. Le Banquet]
Mes muscles ont fondu, ma peau a séché, mes cheveux sont tombés ou devenus secs comme des baguettes in-peignables. Je doute de ma capacité à plaire, convaincre ou charmer.
La libido, au cours de la bithérapie agonise. La peau du sexe s’affine, la colonne s’amollit, le frein s’irrite et la pénétration douloureuse dissuade de recommencer.
Mon appétit entier a pâti. Ma langue a changé, mon goût a changé. Plus d’épices dans mes assiettes, point de vin dans mes verres, moins de sel dans ma vie.
Reviens vite Eros, c’est déjà le printemps !
Ozias