Le trou du cul. Aussi indispensable que répandu, cet orifice est le plus secret, le plus retranché des organes externes. Il stimule néanmoins vivement l'imagination et fait couler des flots d'encre et de salive. Quelques notes et anecdotes plaisantes à son sujet.
1. Synonymes: Arobase, Saint Jean Le Rond, trou de balle, trou de la sybille, sous chantre, oeil de bronze, oeil de Gabès, pétoulard, rondelle, rosette, cyclope, coupe cigare, bagouse, borgne, entrée des artistes, fion, fondement, extrême centre, juste milieu, oignon, olive...
2. Douceurs:
L'excellent artiste anglais Magnus Irvin vous propose ces petits chocolat originaux, répliques fidèles de son propre anus. Existe en chocolat noir, chocolat au lait, chocolat blanc.
3. Chanson : "Embrasse moi, mets ton doigt dans mon cul"
Effet Placebo ?
4. Poésie, une source d'inspiration incontournable:
L'Idole
Sonnet du Trou du Cul Parodie d'Albert Mérat par Paul Verlaine et Arthur Rimbaud.
Obscur et froncé comme un oeillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse.
Humide encor d'amour qui suit la fuite douce
Des Fesses blanches jusqu'au coeur de son ourlet.
Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous le vent cruel qui les repousse,
À travers de petits caillots de marne rousse
Pour s'aller perdre où la pente les appelait.
Mon Rêve s'aboucha souvent à sa ventouse ;
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.
C'est l'olive pâmée, et la flûte caline ;
C'est le tube où descend la céleste praline :
Chanaan féminin dans les moiteurs enclos !
Albert Mérat.
P.V.-A.R.
Julie ou la rose Guillaume Apollinaire
Ah faites-moi feuille de rose
Prenez pitié en mon aveu
C’est une langue que je veux
C’est mon cul que je vous propose
Mon cul s’éveille au souvenir
D’une inoubliable caresse
Que m’enseigna une négresse
dans un hôtel rue d’Aboukir
J’avais seize ans et des torsades
La noire me jugeant à point
Régala mon cul d’un shampoing
Plus savoureux qu’une enculade
Je porte aujourd’hui les cheveux
Roulés en chignon sur la nuque
Mais j’aime encore qu’on me trouduque
Car j’ai le sphincter très nerveux
Et j’ai gardé très peu de hanches
Afin de pouvoir exhiber
Le tralala le plus bombé
Des tralalas que l’on emmanche
Et mon anus est pour le doigt
Une merveilleuse alliance
Mais tu n’es pas bègue commence
Par le baiser que tu me dois
Je sens que ta langue pénètre
Et je décharge ô mon joli
Dufayel paierait cher peut-être
Pour voir ce qu’on fait dans son lit.
Guillaume Apollinaire
A la manière de Francis Ponge :
L’anus (d'après Ponge)
Au cœur de la chair le voilà, comme une étoile de la voie lactée, avec des cils délicats, discret comme la lune, dans ses rayons tièdement sombres, l’anus.
Seulement il n’a rien d’un soleil : au contraire, c’est un œil de lune, de lune et l’autre…
Un cratère d’une modestie élémentaire, doucement rieur.
Son corps est assurément poli, seulement ombré d’un duvet délicieux, un nid si j’ose dire, ouvert au minimum.
Les plis semblent de petits pétales, assez étroits et aussi assez serrés entre eux ; moins colorés bien sûr que d’autres fleurs, par ce lieu aussi assez parfumés. De plus, on voit récemment un je- ne-sais-quoi de majestueux dans la représentation de l’anus ; c’est un orifice qui va être sublimé.
… Comme dans heureuse on a heure, dans anus il y a année.
Ou, plus près de nous, Lola Rastaquouère de Serge Gainsbourg.
"Dans la moiteur torride de sa croupe d'airain on pouvait voir des renoncules par derrière et par devant un conifère me rappelait un air jamaïcain."
5. Sciences de la vie selon le marquis de Sade.
"Jamais la nature, mon cher chevalier, si tu scrutes avec soins ses lois, n'indiqua d'autres autels à notre hommage que le trou du derrière : elle permet le reste, mais elle ordonne celui-ci. Ah ! Sacredieu ! Si son intention n'était pas que nous foutions des des culs, aurait elle aussi justement proportionné leur orifice à nos membres ? Cet orifice n'est il pas rond comme eux ? Quel être assez ennemi du bon sens peut imaginer qu'un trou ovale puisse avoir été créé par la nature pour des membres ronds !"
Sade. La Philosophie dans le boudoir ou les instituteurs immoraux. 1795
"Qui non agit non existit" . Pour pousser plus avant, un peu d'éducation lubrique par Lydie Salvayre : La pédication.
La pédication, qui nécessite de ses partenaires une certaine largeur d'esprit, consiste en l'intromission réitérée de la bite dans l'orifice postérieur qui lui est approprié (masculin ou féminin). Quiconque introduit son chibre de la sorte, on l'appelle pédicateur ou pédicon. Celui qui se fait pédiquer, on l'appelle un cinède ou un catamite..../... Martial, Juvénal, Catulle et Suétone ont fort bien décrit la pédication (plus connue aujourd'hui sous le terme dévalorisé de sodomie que les théologiens, dans leur rancune, ont réussi à imposer au monde.
6. Histoire religieuse: "Cette nuit là , le diable discutant avec moi, m'accusait d'être un voleur, d'avoir dépouillé le pape et les ordres religieux des biens qui leur revenaient. "Lèche moi le cul" lui répondis-je. Et il se tut." Martin Luther. Protestant. XVIème siècle.
Philosophie enfion: Si les grands maîtres de la Vie ont fait de l'alternative « avoir ou être » le thème central de leurs systèmes respectifs admettons qu'en matière de trou du cul la question ne se pose pas.
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Charley James |
Illustration : http://altasfofokas.blogspot.com.au/2011/01/primeira-expo-cu.html