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Tout finit, et tout commence par un brin de toilette.
Lorsque le cadavre parait, inconcevable et attendu, il faut composer avec l'abjection de la putréfaction. A ce corps qui est le support physique de l'être aimé sans ne plus être personne il faut bien conférer l'apparence de la dignité et parer le mort de signes qui recouvrent le non sens du cadavre.
"La toilette mortuaire, réalisée par des femmes .jusque dans les années 80, est l’acte par lequel s’opère la séparation d’avec le monde des vivants en donnant à la personne décédée son statut de défunt. Ce rite de passage marque le fait que la personne n’est plus vivante tout en continuant à être rattachée à la communauté des vivants, et qu’elle s’apprête à devenir cadavre. C’est par le temps d’exposition (deux, voire trois jours) puis par la sépulture, sorte de retour à la nature, que le défunt accède au statut de cadavre.
Autrefois, la toilette funéraire fixait dans une sorte d’image idéale la mort avec le chapelet, la croix et tout ça… Maintenant, nous, on cherche plus à rendre au cadavre les apparences de la vie. La toilette mortuaire est un rite d’accession du défunt à la vie éternelle. La valeur symbolique de la dernière toilette du corps est donc très forte. Progressivement, du fait de la médicalisation de la maladie puis de la mort, la toiletteuse est remplacée par le thanatopracteur, spécialiste des soins de conservation, qui n’intervient plus seulement autour du corps mais dans le corps. Il s’agit ici d’un professionnel rémunéré qui, à la suite d’une formation, est autorisé à exercer. Le sens de la toilette est alors inversé : il s’agit d’une dernière ‘re-présentation’, voire parfois d’un rite de sortie.
Du rite d’entrée et de présentation à l'au-delà on est passé à la célébration d'un rite de sortie du monde des vivants. C’est en tout cas ce que considère l’anthropologue Louis-Vincent Thomas, dans le sens où la nouvelle vie du défunt est celle qu’il aura dans nos mémoires, d’où l’importance de réussir sa ‘sortie’ et de laisser une dernière image magnifiée."
Lorsque le cadavre parait, inconcevable et attendu, il faut composer avec l'abjection de la putréfaction. A ce corps qui est le support physique de l'être aimé sans ne plus être personne il faut bien conférer l'apparence de la dignité et parer le mort de signes qui recouvrent le non sens du cadavre.
"La toilette mortuaire, réalisée par des femmes .jusque dans les années 80, est l’acte par lequel s’opère la séparation d’avec le monde des vivants en donnant à la personne décédée son statut de défunt. Ce rite de passage marque le fait que la personne n’est plus vivante tout en continuant à être rattachée à la communauté des vivants, et qu’elle s’apprête à devenir cadavre. C’est par le temps d’exposition (deux, voire trois jours) puis par la sépulture, sorte de retour à la nature, que le défunt accède au statut de cadavre.
Autrefois, la toilette funéraire fixait dans une sorte d’image idéale la mort avec le chapelet, la croix et tout ça… Maintenant, nous, on cherche plus à rendre au cadavre les apparences de la vie. La toilette mortuaire est un rite d’accession du défunt à la vie éternelle. La valeur symbolique de la dernière toilette du corps est donc très forte. Progressivement, du fait de la médicalisation de la maladie puis de la mort, la toiletteuse est remplacée par le thanatopracteur, spécialiste des soins de conservation, qui n’intervient plus seulement autour du corps mais dans le corps. Il s’agit ici d’un professionnel rémunéré qui, à la suite d’une formation, est autorisé à exercer. Le sens de la toilette est alors inversé : il s’agit d’une dernière ‘re-présentation’, voire parfois d’un rite de sortie.
Du rite d’entrée et de présentation à l'au-delà on est passé à la célébration d'un rite de sortie du monde des vivants. C’est en tout cas ce que considère l’anthropologue Louis-Vincent Thomas, dans le sens où la nouvelle vie du défunt est celle qu’il aura dans nos mémoires, d’où l’importance de réussir sa ‘sortie’ et de laisser une dernière image magnifiée."
http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=CDGE_042_0141
http://hitek.fr/actualite/mort-effet-corps-docmentaire_8643
Crémation et recyclage : https://www.facebook.com/rtbfinfo/videos/2585910458359997/
Autres sources.
http://www.videomotion-tv.net/actu-politique/actualite-france/bfmtv/thanatopracteur-un-metier-au-contact-des-morts-0111.html
http://philosophies.tv/evenements.php?id=622 (conférence Mélanie Lemonnier).
Pour ne pas mourir idiot, un site anglo-saxon à connaitre: http://www.orderofthegooddeath.com/
Une série trop mortelle "Six feet under":
C’est l’histoire d’une famille de croque-morts, les Fisher, dont les deux fils doivent reprendre la société familiale à la mort de leur père. Chaque nouvel épisode débute par un décès plus ou moins surprenant. On retiendra par exemple l’homme qui se fait rouler dessus par son propre 4×4; celui, diabétique, qui succombe à une envie fatale de pêches au sirop ou,
simplement, la grand-mère qui meurt assise sur ses toilettes.
"Six Feet Under est l’équivalent des grands romans français, russes ou allemands de la fin du XIXe siècle. Elle nous dévoile des vies sans destin, qui sont aussi les nôtres. Autour de la famille Fisher, gérante d’une entreprise de pompes funèbres, cette série suit le parcours d’une poignée de personnages dont la mort est le métier. Une dizaine d’individus de la classe moyenne américaine s’aiment, travaillent, et tous cherchent à tâtons un sens dans un monde qui les laisse libres de croire, ou non, à un Salut.
Mêlant des réflexions toujours nuancées sur la sexualité, les genres, la famille, la religion, la politique ou la psychologie, la série d’Alan Ball laisse se refléter nos incertitudes actuelles dans le miroir de la mort afin de dresser le portrait de notre humanité. Œuvre discrète, mais qui a bénéficié d’un succès critique considérable, elle est devenue la matrice d’un nouveau réalisme empathique."(Tristan Garcia).
http://profondeurdechamps.com/2012/06/01/six-pieds-sous-terre/
Sophie Calle est une artiste de l’intime qui aime utiliser sa propre vie comme objet d’étude.
"Je mène une autre mini-bataille, sur mes funérailles. J'ai un projet de sépulture, et le problème c'est que je ne peux pas attendre d'être morte pour le réaliser (par sécurité, j'ai quand même acheté un trou au cimetière de Bolinas, en Californie, mais ça fait loin pour les amis). Alors j'ai tenté d'émouvoir la personne qui s'occupe des espaces verts, dont dépendent les cimetières, mais rien, pas de réponse. Dans ma lettre, j'écrivais ceci : "Je ne souhaite pas simplement acquérir un trou très à l'avance, je veux réaliser ma tombe sur cet emplacement, et j'espère qu'elle fera partie de l'ensemble de mes ‘oeuvres'. Il s'agit donc d'une demande d'artiste et non d'agonisante. Sinon, il ne me restera - à grand regret - qu'à aller mourir ailleurs que chez moi à Paris."
'En fait, mon père et moi avons acheté notre tombe à Montparnasse, il y a quinze ans de cela, et on a pris l’habitude de la visiter tous les ans, avec une bouteille de champagne, pour s’habituer au lieu, faire connaissance avec les voisins.'
En savoir plus sur :
http://www.lemonde.fr/culture/article/2011/12/30/sophie-calle-cigale-et-fourmi_1623884_3246.html
Inhumations alternatives :
http://bonne-eau-bonne-terre.over-blog.com/2014/06/le-verger-pour-la-transmutation-harmonieuse-des-defunts-en-permaculture.html
ça peut toujours servir : http://www.funeraire-info.fr/introduction-transition-et-conclusion-en-ceremonie-civile-47092/
http://philosophies.tv/evenements.php?id=622 (conférence Mélanie Lemonnier).
Pour ne pas mourir idiot, un site anglo-saxon à connaitre: http://www.orderofthegooddeath.com/
Une série trop mortelle "Six feet under":
C’est l’histoire d’une famille de croque-morts, les Fisher, dont les deux fils doivent reprendre la société familiale à la mort de leur père. Chaque nouvel épisode débute par un décès plus ou moins surprenant. On retiendra par exemple l’homme qui se fait rouler dessus par son propre 4×4; celui, diabétique, qui succombe à une envie fatale de pêches au sirop ou,
simplement, la grand-mère qui meurt assise sur ses toilettes.
"Six Feet Under est l’équivalent des grands romans français, russes ou allemands de la fin du XIXe siècle. Elle nous dévoile des vies sans destin, qui sont aussi les nôtres. Autour de la famille Fisher, gérante d’une entreprise de pompes funèbres, cette série suit le parcours d’une poignée de personnages dont la mort est le métier. Une dizaine d’individus de la classe moyenne américaine s’aiment, travaillent, et tous cherchent à tâtons un sens dans un monde qui les laisse libres de croire, ou non, à un Salut.
Mêlant des réflexions toujours nuancées sur la sexualité, les genres, la famille, la religion, la politique ou la psychologie, la série d’Alan Ball laisse se refléter nos incertitudes actuelles dans le miroir de la mort afin de dresser le portrait de notre humanité. Œuvre discrète, mais qui a bénéficié d’un succès critique considérable, elle est devenue la matrice d’un nouveau réalisme empathique."(Tristan Garcia).
http://profondeurdechamps.com/2012/06/01/six-pieds-sous-terre/
Sophie Calle est une artiste de l’intime qui aime utiliser sa propre vie comme objet d’étude.
« Les moments heureux, elle les vit, les malheureux, elle les exploite. » Ses actes sont autant thérapeutiques qu’artistiques. C’est sa manière à elle de lutter contre l’absence, la solitude, la mort. Sophie Calle réfléchit sur la distance à prendre sur les événements de la vie et les rituels que nous inventons pour rendre la souffrance plus tolérable. Pour Sophie Calle, les funérailles sont un thème récurrent, une idée obsessionnelle. Voici ce qu'elle en dit :
« Mes funérailles. Un jour, j'ai demandé a un metteur en scène d'en faire une répétition générale. Je lui ai expliqué que ce serait pour moi le seul moyen de ne plus les imaginer puisque je pourrais les vivre, convier les gens qui, a priori, y assisteraient si je mourais demain. Mon ami n'a pas voulu se prêter à ce jeu.»
"Je mène une autre mini-bataille, sur mes funérailles. J'ai un projet de sépulture, et le problème c'est que je ne peux pas attendre d'être morte pour le réaliser (par sécurité, j'ai quand même acheté un trou au cimetière de Bolinas, en Californie, mais ça fait loin pour les amis). Alors j'ai tenté d'émouvoir la personne qui s'occupe des espaces verts, dont dépendent les cimetières, mais rien, pas de réponse. Dans ma lettre, j'écrivais ceci : "Je ne souhaite pas simplement acquérir un trou très à l'avance, je veux réaliser ma tombe sur cet emplacement, et j'espère qu'elle fera partie de l'ensemble de mes ‘oeuvres'. Il s'agit donc d'une demande d'artiste et non d'agonisante. Sinon, il ne me restera - à grand regret - qu'à aller mourir ailleurs que chez moi à Paris."
'En fait, mon père et moi avons acheté notre tombe à Montparnasse, il y a quinze ans de cela, et on a pris l’habitude de la visiter tous les ans, avec une bouteille de champagne, pour s’habituer au lieu, faire connaissance avec les voisins.'
"Vous dites la vérité ?"
"Je n'ai aucun contrat avec la vérité."
En savoir plus sur :
Qu'est ce que la mort (du système nerveux, du corps, des cellules)
Inhumations alternatives :
http://bonne-eau-bonne-terre.over-blog.com/2014/06/le-verger-pour-la-transmutation-harmonieuse-des-defunts-en-permaculture.html
ça peut toujours servir : http://www.funeraire-info.fr/introduction-transition-et-conclusion-en-ceremonie-civile-47092/
Et pour finir en chanson place à Brassens pour le mot de la fin :
A consulter aussi :