Équation du lien sujet/objet (Lacan) |
Marion Blancher, philosophe, considère l'addiction comme un mode de relation à un objet et à l'autre et en définitive à soi, qui se caractérise par l'excès, l'univocité et la répétition. Dans son approche il n'est pas question de relation exclusive au produit ni de jouissance exclusive dans la domination de sa loi, mais d'une relation aux autres qui n'est possible que par le l'intermédiaire d'un produit.
Être dépendant est en fait caractéristique commune à tous les hommes. Les liens sont constituants et constructifs de tout individu et de sa vie et il est impossible de s'en défaire totalement. L'étude de l'addiction consiste à distinguer les liens qui conduisent à l’autonomie de ceux qui deviennent pathologiques et mènent à l'asservissement de l'individu.
Dans son article "L’addiction et la difficulté de vivre l’incertitude de la relation" Marion Blancher définit l'addiction comme une pathologie du lien ou plus précisément, comme un lien pathologique. Car l'addiction n'est pas une exception anormale mais une modalité particulière du développement psychique qui, comme tout autre comportement, peut s'expliquer par les lois de la nature humaine. L'addiction est un processus intrinsèque inhérent au fonctionnement humain . En ce sens, c'est moins une maladie résultant d'un écart à la norme (pathologie du lien) qu'un lien pathologique que le sujet subit à tel point qu'il ne peut développer d'autonomie singulière.
L'addiction, une incapacité à vivre l'incertitude :
Donald Winnicott, psychanalyte, explique l'addiction par le manque d'autonomisation de l'individu lors du passage à l'âge adulte. Une 'maladie de la séparation avec la mère' en quelque sorte. L'attitude des personnes 'addictes' serait due à une trop forte dépendance à l'Autre, quand l'incertitude que celle ci implique est vécue de manière insupportable et devient comme une disparition de soi. Pour l'addict, la seule manière de supporter l'incertitude semble de chercher une certaine autosuffisance dans la consommation d'un produit qui peut être disponible et maîtrisable à tout moment.
Le modèle de Marion Blancher, qui atténue la dimension pathologique de la consommation de psychotropes et met en évidence les mécanismes de compensation et d'autosuffisance face aux frustrations de la relation aux autres, recoupe une expérience personnelle que j'ai relatée sur ce blog sous le titre 'je m'isole' et où j'écrivais à propos de l'usage de drogues :
" Ces expériences sont une cause d'isolement autant que la conséquence de me sentir trop souvent sans réponse, sans retour ou sans un signe. Seul aussi d'être en constant décalage par mes goûts ou mon âge. Ce que je fais ne compte pas, ce que j'écris met mal à l'aise et je reste sans retour, ni personne pour échanger. Trop de mails sans réponse, d'invitations qui tombent à plat, d'images sans commentaires de la part de ceux qui me côtoient. Le sentiment d'incompréhension et le silence conduisent à l'isolement [et donc à la consommation]."
Ozias
(d'après l'article de Marion Blancher : 'l'addiction et la difficulté de vivre l'incertitude de la relation')
"Le produit apporte une satisfaction, mais pas de sens. Le plaisir disparu, reste l'absence de sens que sait réparer le produit"
"La drogue, c'est bien quand on ne sait pas ce que c'est" (moi)
PS: Un rêve, que j'interprète comme une représentation de l'addiction aliénante.
"J'ai en permanence un mec qui n'est pas moi mais qui est collé à moi. Il est pesant. Je le porte sur mon dos. Il m'accompagne et me suit partout bien que je le chasse. Personne d'autre que moi ne le voit. Pourtant, je n'arrive pas à m'en débarrasser. Il est très lourd à porter. J'essaie de la frapper avec un tournevis pour le faire partir mais, comme il est dans mon dos, j'ai peur de me blesser moi. Il se moquait de moi et me parlait. "Tu m'emmènes où je veux !". Comme un singe derrière la tête." Ozias
Ce rêve m'en rappelle un autre rêve que j'ai fait de façon récurrente jusqu'à ce que je dise à mon psy que je prenais des prods " j'étais en voiture, comme en cavale, avec un cadavre dans le coffre"
Chroniques de la Toxicomanie : https://beta.solid.tube/channel/cto
Distinguer consommation et discrimination Dr Carl Hart
Drogue et violence symbolique |
Distinguer consommation et discrimination Dr Carl Hart
https://uphns-hub.ca/product/drug-use-for-grown-ups-une-conversation-entre-stephanie-et-le-dernier-livre-du-dr-carl-hart/
http://www.implications-philosophiques.org/actualite/une/laddiction-et-la-difficulte-de-vivre-lincertitude-de-la-relation/
Pour Hanna Pickard "les conduites addictives sont comme une solution intentionnelle trouvée par les personnes pour « pallier une détresse psychologique », dans la veine de ce qu’on appelle l’automédication. Les patients manquent de liberté au sens où ils manquent de « mécanismes d’adaptation alternatifs » c'est-à-dire où ils n’ont pas de meilleure solution, au moment où ils assouvissent l’addiction, pour pallier leur souffrance."https://www.rvh-synergie.org/images/stories/pdf/trouessin.pdf?fbclid=IwAR1lEo1Djj2RVFguCkStDLYPcyfn2pJCH62vwyKZNdI9c6tsIx4605EQQto
Sur ce blog :
https://emagicworkshop.blogspot.com/2017/04/je-misole.html
https://emagicworkshop.blogspot.com/2017/08/pourquoi-tu-fais-ca.html
https://emagicworkshop.blogspot.com/2013/07/la-vie-anterieure.html (voir le poème 'avant')
à écouter : https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-a-moudre/sommes-nous-addicts-aux-addictions
à voir https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/lusage-de-drogue-14-les-processus-de-laddiction
une vidéo qui dit beaucoup de choses : https://www.ted.com/talks/johann_hari_everything_you_think_you_know_about_addiction_is_wrong?language=fr
( https://www.youtube.com/watch?v=PY9DcIMGxMs)
http://www.implications-philosophiques.org/actualite/une/laddiction-et-la-difficulte-de-vivre-lincertitude-de-la-relation/
Pour Hanna Pickard "les conduites addictives sont comme une solution intentionnelle trouvée par les personnes pour « pallier une détresse psychologique », dans la veine de ce qu’on appelle l’automédication. Les patients manquent de liberté au sens où ils manquent de « mécanismes d’adaptation alternatifs » c'est-à-dire où ils n’ont pas de meilleure solution, au moment où ils assouvissent l’addiction, pour pallier leur souffrance."https://www.rvh-synergie.org/images/stories/pdf/trouessin.pdf?fbclid=IwAR1lEo1Djj2RVFguCkStDLYPcyfn2pJCH62vwyKZNdI9c6tsIx4605EQQto
Sur ce blog :
https://emagicworkshop.blogspot.com/2017/04/je-misole.html
https://emagicworkshop.blogspot.com/2017/08/pourquoi-tu-fais-ca.html
https://emagicworkshop.blogspot.com/2013/07/la-vie-anterieure.html (voir le poème 'avant')
à écouter : https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-a-moudre/sommes-nous-addicts-aux-addictions
à voir https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/lusage-de-drogue-14-les-processus-de-laddiction
une vidéo qui dit beaucoup de choses : https://www.ted.com/talks/johann_hari_everything_you_think_you_know_about_addiction_is_wrong?language=fr
( https://www.youtube.com/watch?v=PY9DcIMGxMs)