jeudi 28 février 2013

Corps à nu

Nous n'avons pas un corps, nous sommes un corps. Joël Bressand.

Corps en morceaux, corps nu, corps objet scientifique, corps vulnérable et mortel, corps rayonnant de force et de santé, corps objet du désir, corps opprimé ou victime, corps idéalisé, corps lieu de significations et de valeurs, corps transformé, corps lieu du rêve et de l'imaginaire. 

'Dieu fit l'homme à son image et certainement ne le fit pas habillé'. Frantisek Drtikol

Dr M. Aszal Ansary. Un foetus humain de 8 semaines dans la paume d'un adulte. 1991.

Yves Trémorin. De cette femme. 1985-1986.
Le photographe, photographie sa mère âgée.

Marie Ellen Mark. Cirque indien 1989.

Robert Mapelthorpe. lisa Lyon 1982.

Gaspar Félix Tournachon Nadar. Hermaphrodite 1861.

Pierre Radisic. Lucky 1983.

Anonyme. Freaks. c1900-1910
Captain F.R. Barton. Jeune fille Motu dirigeant dans un canoë.



Remerciements: LE CORPS par les grands maîtres de la photographie.William A.Ewing. Editions Assouline.

jeudi 21 février 2013

Bestiaire pour les jours de cafard

Rions un peu avec Jean Zéboulon et son Bestiaire pour les jours de cafard paru chez Harpo & en 2012.








vendredi 15 février 2013

Association emagicworkshop

Voilà, c'est fait. l' association emagicworkshop arthérapie est officiellement déclarée en préfecture. 
Le but de emagicworkshop est de rassembler et d'éditer des productions artistiques qui ont un rapport avec le thème des hépatites virales ou de maladies chroniques semblables.

 "- Créer, rassembler, éditer, diffuser, commercialiser, promouvoir des productions artisanales, artistiques ou  littéraires ayant un rapport direct ou indirect avec les thématiques des hépatites virales ou de maladies chroniques semblables, leurs préventions, leurs effets et leurs traitements." C'est écrit dans les statuts.
Le principe est de fédérer des personnes créatives, des artistes confrontées à l'hépatite, et de présenter leurs réalisations sur le web, ou au travers d'expositions.
Ce qui est important pour moi est d'apporter de la visibilité à ceux qui ont quelque chose à dire, quelque-chose à montrer, qui se rapporte de loin ou de près aux situations, aux états, que nous connaissons, que nous avons traversés en étant ou en ayant été confrontés à l'hépatite.
La suite, c'est une page facebook, puis un site web, des lieux d'expo et bien sûr, comme toute association, regrouper des adhérents. Emagicworkshop en est à ses tout premiers pas, puisque déclarée en préfecture le 25 janvier dernier. 

Si vous êtes intéressé ou si vous connaissez des créatifs, des artistes partants, merci d'en parler . Vous pouvez bien sûr me contacter par le blog, par mail (emagic.workshop@gmail.com) ou sur Facebook (ozias myssos , ou bien emagicworkshop illustrations ).


A bientôt,
Ozias

dimanche 10 février 2013

Origine du monde. Le retour !


Le scoop de ce mois de février 2013 : "L'origine du monde" n'est pas un focus sur un sexe de femme. Le chef d'oeuvre serait incomplet et viendrait de retrouver sa tête !

En faveur de cette hypothèse les concordances de lignes de fils plus  épais présents dans le tissage des deux toiles et la marque d'une barre de cadre commune permettent d'aligner les deux tableaux.

A contrario, le mouvement du buste, tourné vers la gauche, ou celui du drapé paraissent incompatibles avec la position de la jeune femme du portrait.
A suivre... Ozias

Joanna Hiffernan, peinte ici par James Whistler.
Modèle supposé de 'l'Origine du monde'
Le scoop de ce25 Septembre 2018 !

Constance Quéniaux: il parait que c'était elle...
On savait jusqu’à présent que le commanditaire du fameux tableau était le diplomate turco-égyptien Khalil-Bey, une figure flamboyante du Tout-Paris des années 1860, à la demande duquel le tableau fut exécuté par Courbet au cours de l’été 1866. Plusieurs noms avaient circulé quant à l’identité du modèle. On a ainsi évoqué Joanna Hiffernan, maîtresse de Courbet durant l’été 1866, dont la rousseur irlandaise et la carnation blanche correspondent peu à ce que dévoile le tableau, ou celui de Jeanne de Tourbey, maîtresse du diplomate ottoman, mais figure trop en vue pour tenir le rôle de modèle.

En 1866, Constance Quéniaux a 34 ans. Elle ne danse plus depuis 1859 et est aussi une des maîtresses de Khalil-Bey. La noirceur de la chevelure de Constance et ses « beaux sourcils noirs », loués par la critique lorsqu’elle dansait à l’Opéra, sont plus conformes à la luxuriante pilosité du modèle, explique Sylvie Aubenas, dont le département conserve plusieurs photos de Constance Quéniaux, y compris une prise par Nadar.


https://mobile.lemonde.fr/culture/article/2018/09/25/le-mystere-de-l-identite-du-modele-de-l-origine-du-monde-devoile_5359910_3246.html?xtref=&xtor=RSS-3208

https://www.franceculture.fr/peinture/lorigine-du-monde-150-ans-de-scandales-de-censures-et-de-fantasmes 

Sources:
Paris match du 7 au 13 février 2013.

vendredi 8 février 2013

Interféron: force obscure qui peut guérir.

L'interféron qu'est ce que c'est ?

L'interféron est une substance fabriquée par l'organisme à l'état naturel, et dont le rôle est de transmettre à d'autres cellules une résistance contre des infections virales. Il "interfère" donc en transmettant un message aux autres cellules.
L'interféron a été découvert en 1957 ! 
Il existe plusieurs sortes d'interféron (Alpha, beta, gamma,...) fabriquées par les différents types de globules blancs. Le rôle de l'interféron n'est pas de détruire les virus, mais d'entraîner une réaction de défense de toutes les cellules de l'organisme chargées de l'immunité . Les interférons stimulent donc l'ensemble du système immunitaire en permettant les échanges d'information et donc la coopération entre les cellules chargées de détruire virus, cellules étrangères, et également certaines cellules cancéreuses. En plus de leurs propriétés antivirales, les interférons  participent à la régulation de nombreuses fonctions essentielles, notamment du métabolisme et de la prolifération cellulaire et de la réponse aux hormonesEn thérapeutique On utilise des interférons synthétiques fabriqués en grande quantité par génie génétique et qui sont en tout point similaires aux interférons naturelsL'arrivée en 1989 de l'interféron alpha a révolutionné le traitement de l'hépatite C .

L'Interféron effets seconds.

Cette molécule d'Interféron « naturelle » produite actuellement par génie génétique a de nombreux effets secondaires, fièvre, fatigue, courbatures... appelés syndrome grippal, oui cette sensation si désagréable que nous ressentons lors d’une grippe !
Ce n’est pas tout, l’effet sur le cerveau est le plus redoutable: troubles du sommeil, irritabilité, baisse de l’attention, de la libido, et surtout dépression. Même si les mécanismes par lesquels l'interféron alpha entraîne des effets neuropsychiatriques restent obscurs, les principaux effets secondaires de la prise d'interféron sur le système nerveux central sont l'asthénie, l'anorexie, l'irritabilité, les troubles de la concentration, et l'insomnie. Ils peuvent conduire à un véritable syndrome dépressif. Le tableau ci dessous indique la proportion de patients ressentant divers effets secondaires de l'interféron administré à l'occasion du traitement de l'hépatite C. 64% ressentent la fatigue 40% l'insomnie, 35% l'irritabilité et 31% la dépression. Bien sûr certains ressentent simultanément plusieurs de ces effets que d'autres patients sans doute ignorent.



Avant de commencer le traitement et en cours de traitement, il faut donc :
Bien s'informer et informer son entourage de ces risques de dépression, et de possibles états de confusion. 
Tenir compte de la baisse de la libido que peut entraîner le traitement et de l'impact sur la vie sexuelle.
En cas de symptômes dépressifs, réagir rapidement en introduisant un traitement adéquat, sachant que cette prescription est due aux effets secondaires de l’interféron. Si l'on a déjà fait des dépressions, avec ou sans tendances suicidaires, envisager un traitement antidépresseur à titre préventif. 
Les antidépresseurs ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) ainsi que SNRI (inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-noradrénaline) ont montré leur efficacité dans le traitement de la dépression chez les patients atteints d'hépatite traités à l'interféron. Cependant les données sur l'efficacité de la prise d'antidépresseurs avant de commencer l'interféron sont contradictoires, car l'interféron peut affecter le niveau de sérotonine, le neurotransmetteur en partie responsable du contrôle de l'humeur et d'autres fonctions cérébrales. C'est pourquoi les antidépresseurs ne fonctionnent pas toujours chez les patients sous interféron.


Bilan après une année de cure :

Un an après la fin de ma cure je suis guéri, mais je ne suis plus comme avant.
Les problèmes de peau aigus  (jambes grêlées de points rouges, crevasses, démangeaisons furieuses) ont disparu après quelques mois. Pourtant, il m'arrive souvent de voir réapparaître des plaques rouges derrière les cuisses, aux hanches ou aux épaules accompagnées de fortes démangeaisons (qui peuvent me réveiller au cours de la nuit). Cela dure une demi heure, puis disparaît. De même, mes cheveux ont repoussé, mais n'ont pas retrouvé la texture qu'ils avaient avant le traitement.
Il m'arrive d'avoir d'intenses coups de fatigue qui m'obligent à suspendre, pour quelques minutes,  mon activité professionnelle ou la conduite en voiture.
Encore des douleurs au foie (même si le foie, c'est connu, ça ne fait pas mal).
Ma personnalité a beaucoup changé également. Perte de confiance en moi surtout en termes de résistance au stress et de concentration. J'ai aussi perdu l'habitude du plaisir des contacts sociaux. Peut être car je ne bois plus de vin, ou car j'ai changé de régime alimentaire. Moins optimiste, moins entreprenant il me semble avoir pris 10 ans en une année.

Et après ?

Compte tenu de la lourdeur fréquente des effets secondaires, et notamment du risque de dépression, la décision du traitement de l'hépatite C doit tenir compte de nombreux paramètres, tels que l'existence de symptômes, l'âge, l'état du foie, les contre-indications au traitement mais aussi la situation personnelle et professionnelle du patient. Même si naturellement on préfère être guéri, il faut intégrer la probabilité et l'impact d'effets secondaires lourds et durables.
La vraie réponse aux  problèmes des effets secondaires vient de la recherche qui est en train de mettre au point des thérapies sans interféron et de durée plus courte.Les études de phases deux et trois sur les patients, démontrent que les nouvelles pilules sans interféron éliminent le virus de l'hépatite C dans presque la totalité des cas (contre environ 50-70% avec les traitements actuels), ainsi que chez les patients qui n'avaient pas répondu positivement au traitement par l'interféron. Ces thérapies sont actuellement en phase II de développement, par conséquent, ne seront pas disponibles avant deux ans.
Une raison de différer la mise en route du traitement, si bien sûr, cela est possible.
Santé, 

Ozias
La lettre du gastroentérologue. N1 - Vol V. Janvier-Février 2002.

jeudi 31 janvier 2013

Corps morts


Saint Suaire de Turin.1898, 
Dans la production artistique, le corps de l'homme mort occupe une place éminente au double titre d'objet théorique et de figure d'imitation.
L' esthétique de la mort reste associée explicitement à la tradition tragique des masques mortuaires dans la lignée du dernier portrait. Dans une étrange et souveraine connivence avec la mort, le dernier portrait, l'imago, reste l'objet de survivances, et se pose en un défi au temps.


La monstration du cadavre repose non seulement sur une capacité de méduser le spectateur, mais devient aussi objet de fascination esthétique pour l'artiste. Une des images les plus emblématiques de cette ligne mince qui départage le corps vivant et le corps mort reste la représentation du Christ. 



Andrea Mantegna
La représentation du Christ mort est illustrée ici par Mantegna qui peint le Corps allongé selon un angle de vue inhabituel et entièrement structuré par une perspective virtuose.

Mantegna. Le Christ mort. Fascination esthétique de l'artiste et du regardeur.
Depuis la fin du siècle dernier, subitement la mort s’est tue : la mort est devenue dans les sociétés occidentales l’obscénité par excellence, le mot que l’on ne doit pas prononcer, la chose que l’on ne peut évoquer. » Pourtant, ce thème de la mort effectue un retour en force dans la société occidentale et ce particulièrement au travers de la création contemporaine.



Ron Mueck
Ron Mueck sculpteur australien travaillant en Grande Bretagne, nous montre à voir, dans un format réduit au 2/3 de la taille réelle, la sculpture de son père mort. Cette sculpture 'Dead Dad', est terrible de réalisme et c’est ce qui choque une partie des visiteurs qui trouvent impudique de montrer à tous l’intimité la plus profonde de cet homme sans vie. C’est aussi une façon de mettre les gens face à certains tabous de notre société comme la représentation de la mort. http://www.macultureconfiture.com/2010/02/27/ron-mueck/


Dead Dad. Ron Mueck.  La mort tabou jusqu'où ?.
Silicone, résine, peinture à l'huile, implants. Echelle 2/3.

Andres Serrano,
Andres Serrano, photographe américain né en 1950, est auteur - entre autres- de la photographie 'Christ piss' ( qui a fait le buzz en 2011 lorsqu'elle fut détruite par des catholiques intégristes).  En 1991 Andrès Serrano a réussi à s’introduire et à travailler au sein d’une morgue new-yorkaise afin de réaliser la série photographique 'The Morgue'. Il décide alors de montrer la mort au plus près, au travers d’une somptueuse série de portraits de défunts, rendant esthétique un sujet qui ne l’est à priori pas.
http://www.artnet.com/usernet/awc/awc_thumbnail.asp?aid=424202827&gid=424202827&cid=118026&works_of_art=1


© Andres Serrano, Rat Poison Suicide II.  Poésie de l'horreur.
La représentation de la mort provoque des sentiments violents chez le spectateur. Attraction et répulsion du regard où le dégoût se marie volontiers avec la fascination de ce qu’on pourrait oser appeler une certaine poésie de l’horreur. 

Berlinde De Bruyckere
Berlinde de Bruyckere est une plasticienne belge née en 1964. Le corps et le cheval sont des thèmes qui lui sont chers. Ses chevaux ont une puissance d’évocation forte, invitent à une réflexion sur le corps, la douleur ou la décomposition. Nouvelle dualité entre la vie et son contraire. A la violence des thèmes abordés répond la douceur des matériaux employés : cires mêlées aux pigments, objets domestiques, matériaux organiques (cuir, poils, cheveux). Ces corps au réalisme troublant, aux couleurs cadavériques nous rappellent la condition charnelle du corps.
http://www.boumbang.com/berlinde-de-bruyckere/

Berlinde De Bruyckere.  Représenter la mort, un défi pour l’imaginaire.


Art conceptuel : 
le cas d'Alan Sonfist. Last will and Testament.1973.
Réalisme conceptuel.

"Moi Alan Sonfist, sain d'esprit et de mémoire, et considérant l'incertitude de la vie, fais, publie et déclare que ce qui suit constitue mes dernières volontés annulant ainsi toutes les dispositions que j'ai pu prendre auparavant. Premièrement après apurement de mes dettes, je donne tous mes biens à ma femme, à l'exception de: Attendu que mon corps est mon musée, il est mon histoire. Il rassemble et enregistre les observations-interactions. C'est le déchiffrement de ces enregistrements que je projette dans le monde extérieur. Mes propres limites définissent le monde de l'art. Je mets au clair mes limites communes avec l'extérieur. Quels que soient l'endroit où je vis, le pays où je vis. En ajoutant une autre conscience, je redéfinis constamment mes limites et je projette ces consciences successives dans mon art. [..]Pour finir, attendu que la croissance et la dégradation de mon corps représenteront la continuation de mon oeuvre, je lègue mon corps, dans un habitacle transparent, au Museum of Modern Art de New York, pour y être conservé comme une oeuvre d'art présentée au public."





Finalement, la transgression du tabou social de la mort, au travers de codes et de moyens esthétiques, permet de nous interroger sur ses limites.
« Mais que l’artiste se rassure ! Quoi qu’il propose aux yeux des autres dans l’ordre du réalisme, de la violence, de l’horreur, de l’abject ou de l’infâme, il sera toujours dépassé par la réalité vraie ! » Marc Jimenez,  2006.

Pour ceux qui souhaitent poursuivre au delà, un autre lien à suivre. Bon voyage !

« The Dead » de Jack Burman
http://archee.qc.ca/ar.php?page=article&section=texte5&note=ok&no=391&surligne=oui&mot=&PHPSESSID=99bc26f13c88ac5b642e7cf35b829ca9#5
Photographie post mortem:
 http://www.racontemoilhistoire.com/2015/10/30/photographies-post-mortem/

vendredi 25 janvier 2013

Bons baisers de partout.


Edvard Munch. Baiser.
'Qu'il soit amoureux ou de salutation, le baiser est avant tout acte de reconnaissance. La bouche effleure la joue ou les lèvres et se présente sans défense, humble et offerte. Cela permet en même temps de flairer l'autre, de s'en faire une idée, de sonder ses intentions à lui.'

Dans le rapport amoureux, la prise de contact par les lèvres avec la langue n'a pas un rôle moins exploratoire. Trente quatre muscles faciaux, douze paires de nerf relevant des cinq sens, et des dizaines de milliers de pailles entrent en action, activent de neurotransmetteurs, libèrent des hormones. Pourtant le baiser n'est pas une fin en soi, mais une amorce, une entrée en matière, un préambule, un tremplin, un déclencheur. .../... Le plaisir ressenti n'y change rien, les choses sérieuses commencent au delà.'*



Jérome Bosch. Le jardin des délices.Détail.
Le thème du baiser est peut être universel, mais il est loin de couvrir l'histoire de l'art. Le baiser, et particulièrement le baiser à pleine bouche, ne court pas les musées. 

Avant que les meurs de l'occident ne se relâchent, que la photographie et le cinéma ne le popularisent comme symbole de l'amour, comme substitut de l'union charnelle, le baiser se cantonnait dans la pénombre de l'intime. De par leur rareté, les représentations de ces époques n'en sont peut être que plus précieuses. Elles donnent à voir ce qui ne se montre pas d'ordinaire, la face secrète des choses, celle qui échappe à l'autorité consensuelle, les côtés indicibles, et donc les plus transgressifs, les plus révélateurs du baiser.


Le baiser de Judas (détail). Giotto. Chapelle des Scrovegni (1304-1306).

Hans Baldung Grien. La Mort et la Femme. Détail. 1520.

Aert de Gedder. Juda et Tamar. 1667. Le baiser forcé.
 Prenant Tamar pour une prostituée, Juda lui dit: "Laisse moi aller vers toi". Elle se fit prier, refusa la rémunération d'un chevreau et lui demanda plutôt son sceau, son cordon et son bâton en gage. Alors Juda "les lui donna, et il alla vers  Tamar, et elle devint enceinte".

Baiser fontaine Jouvence (détail). Ecole de Giacomo Jacquerio. XVème siècle.

Il faut attendre Fragonard et Boucher pour que les artistes commencent à représenter le baiser lui même, pour lui même, libéré des artifices et des conventions.


Hercules et Omphale. François Boucher. Détail.

A la fin du XIXème siècle, le problème du baiser se posa avec une acuité nouvelle. Comment rendre sur la toile ou dans la pierre, cette expérience intime, inerte, indicible, sans tomber dans l'intellectualisation ou la trivialité ?

TJ Ralli. Le baiser. 1887.
Miro. Baiser.
François Quinqua. 1923.







Man Ray. Lip to lip. 1930. (Montage)
Wim Delwoye. Baiser.


































Baiser code barre. Ozias. 2012.

Autour du baiser, performances et art conceptuel:

30 octobre 1977 Orlan
Au Grand Palais à Paris se tient la Foire Internationale d'Art Contemporain (FIAC). Une artiste, ORLAN fait une performance, elle propose "un baiser d'artiste" à cinq francs. Interview d'ORLAN sur sa démarche artistique. http://www.youtube.com/watch?v=E5-xHi0rmYA

Marina Abramovic. Dans une œuvre de 1977, Marina et son partenaire Ulay inhalent leurs oxydes de carbone respectifs, jusqu’à ce que l’un des deux s’évanouisse. C’est lui qui jettera l’éponge au bout de 19 minutes


Recit : un premier baiser:
Picasso. 1967.
‎"Il ne respirait plus. Il y avait quelque chose sur sa bouche. C’était une froide horreur, une serpillière lourde et trempée, cela pesait sur sa bouche, l’aspirait, gonflait de l’intérieur, s’engraissait de lui, se raidissait comme une sangsue, ne voulait pas se détacher de lui. Ne lui permettait plus de respirer. [...]

Il venait d’éprouver le mystère du baiser. Quand les gens sont paralysés par le désespoir ou par le désir, et que la parole ne sert plus à rien, ils ne peuvent communiquer que comme cela, en mêlant leurs souffles. 
Cambourakis. 


http://couples-et-duos.blogspot.fr/2012/05/le-baiser-sur-la-bouche-en-peinture.html
* Remerciements: Les Baisers. Serge Bramly, Jean Coulon. Flammarion.
Magistrale sur le sujet : la conférence de Jean Lancri :
https://www.franceculture.fr/conferences/universite-bordeaux-montaigne/du-baiser-dans-lart