Orlan. L'Origine de la guerre. |
"Les testicules sont des glandes jumelles constituant les organes génitaux des mammifères mâles - donc des hommes. On les appelle aussi gonades. Les testicules assurent deux fonctions : d'une part, l'élaboration des spermatozoïdes, et, d'autre part, la fabrication de l'hormone mâle appelée testostérone, qui affecte en particulier la pilosité, la poitrine et la voix.
Comme le souligne Dominique Noguez dans "Dandys de l'an 2000" : "Si c'est à nous que nous pensons (genre méditations de Descartes), ce n'est jamais sans revoir avec une minutie mirobolante le spermato effaré ou têtu que nous fûmes d'abord, au moment où la grosse ovule le gobe, et plus avant, nous assistons aux coïts frottements qui l'expulsèrent des bourses de nos pères respectifs". Pour "être" une créature de chair et de sang au sens séminal, et non simplement une création, sémantiquement parlant, encore faut il avoir été créé, c'est à dire procréé, autrement dit être une pro-géniture (progénitus).
Chacun sait que les testicules sont les pépinières des graines mystérieuses que sont les spermatozoïdes. De fait que, si de tous temps cette semence a été sacralisée, les testicules qui en sont le réceptacle naturel, l'ont également été tout comme dans l'Eucharistie, le ciboire préfigure l'hostie et le calice, le vin..../... Les testicules sont comme un coffre fort où l'homme cache son bien le plus précieux, son "avoir". A la différence que l'avoir a ici valeur d' "être", en tout cas d'être en puissance, d'essence humaine. Et chacun sait qu'on ne met pas un coffre fort en évidence et qu'on ne l'expose pas à la convoitise de tout un chacun.../...
Les testicules étant le siège avéré de la virilité - qu'elle soit réelle ou projetée- , il semble logique que les hommes leurs vouent une certaine vénération. Dans "le pénis dans tous ses états" (Belfond 2000), Maggie Paley écrit : "Dans de nombreuses civilisations anciennes, c'était dans le pénis et les testicules que résidait la virilité de l'ennemi, et c'était la virilité qui était à l'origine de toutes les guerres". Dans l'antiquité, les vainqueurs et les héros étaient gratifiés de plats d'abats -considérés comme éminemment virils - en récompense de leurs prouesses. Les abats - testicules, mais aussi foies, coeurs, langues ont toujours symbolisé la virilité, donc la puissance et par ricochet, le pouvoir. En Chine, encore aujourd'hui, la croyance populaire colportée par le médecine ancestrale veut que pour exalter sa virilité, on déguste des testicules, de cerf notamment, qui ont la réputation de restaurer la puissance sexuelle. Aujourd'hui tombés en désuétude et presque en voie de disparition sur nos tables aseptisées, les rognons blancs de coq et les animelles de bélier étaient très prisés en France dans la cuisine ancienne et ont connu des heures de gloire. Si les testicules étaient très en vogue sur les tables royales, c'était peut être pour leur raffinement et leur intérêt gustatif, mais bien plus encore pour leurs supposées vertus médicinales puisqu'on leur attribuait des vertus propres à réveiller l'atonie des organes endormis. Aujourd'hui consommés de manière anecdotique, les testicules ont pourtant joui d'une grande ferveur populaire autrefois."
http://www.youtube.com/watch?v=4X6U8XE-szE
Prenez grand soin de vous !
Ozias
Crédits : Testicules. Blandine Vié. Les Editions de l'Epure. 2005.
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