vendredi 24 janvier 2014

Un bon mal

Je vais bien, tout va bien. Oui, et ça arrange tout le monde, ou presque.

Les médecins d'abord. Eux, ils veulent guérir la maladie, un point c'est tout. Pour ça, ils sont irremplaçables. Par contre, pas question pour eux d'admettre que le foie ça fait mal, ou que les nausées puissent être dues à un foie qu'ils ont soigné, pardon, qu'ils ont guéri. 
Tout ça me fait penser au garagiste à qui je veux faire entendre un bruit qui siffle au freinage de ma voiture. Sourdingue. "Ah si, peut être...mais alors, c'est le turbo de filtre à air qui siffle un peu, ça" .. En tout cas,  impossible ,que ça vienne des plaquettes de freins qu'il vient de changer. Non, c'est pas chez lui !
Des douleurs, c'est pareil. Possible peut être, mais alors, c'est pas le foie. Ah non, pas ça ! "Le foie ça ne fait pas mal".  Un foie, c'est comme un ministre " ça ferme sa gueule ou ça se transplante" . Et puis, vu tout ce qui traîne autour du foie, il y a forcément d'autres organes, dans le coup,  et c'est sûrement de ce côté là qu'il faudrait voir. Le ressenti, les notes du patient , n'ont pas de valeur, pas d'importance. Le diagnostic  appartient à la médecine, et même les erreurs de diagnostic. Il ne manquerait plus que les malades se mêlent de leur maladie. Ni auto diagnostic , ni suivi perso ! Non mais !

"Ah ! Tu as bien meilleure mine que l'autre fois !".
Je me sens pourtant bien à plat alors, qu'est ce que ça devait être l'autre fois !...  Pour mon entourage, enfin, pour ceux qui me connaissent moins, ça n'est pas la maladie qui fatigue. Non. Un foie même bien entamé, ça ne doit pas faire de différence. 
Eux aussi sont fatigués, dorment mal, trop ou pas assez, manquent de concentration. On m'envierait presque de perdre 20 kilos sans régime ni efforts. Si je suis fatigué c'est parce-que je vieillis, comme tout le monde. Quand je dis que je faisais infiniment plus de choses il y a deux ans, et sans fatigue, on me rappelle que c'est normal parce-que en deux ans j'ai vieilli, et que justement, c'est parce-que j'en ai trop fait avant qu'aujourd'hui je suis fatigué. Je ne fais que payer mon hyperactivité passée ! Je comprends bien que je ne dois m'en prendre qu'à moi même qui me suis usé prématurément et que je me plains sans raison.
A part ça,ça va. Juste un petit coup de barre, bien normal à cause de la saison, du mauvais temps, ou parce que je n'ai pas assez le moral. Bref, je suis prévenu, tout ça c'est dans la tête et d'ailleurs tout le monde a ses soucis de santé. Et même si tout le monde les raconte, ses soucis, et bien personne ne se plaint pour autant. Quand même ! 
Moralité :  on n'a jamais mal aux autres.


Santé !

Ozias

2 commentaires:

  1. C'est complètement ça ce que vous décrivez, le corps médical dans sa globalité fonctionne de cette manière, "on dégrossit", pas le temps de s'attarder sur les "petits bobos", pourtant, hélas, les nausées, la douleur qui s'installe ne sont pas des fantasmes décrits par le patient ! Pour celui qui pense avoir guéri "la pièce principale", entendre qu'il y a des effets gênants qui persistent est juste insupportable, pas d'empathie pour celui qui se plaint de quelques "bricoles", non mais et quoi encore ! Ensuite, l'entourage préfère voir ce qui n'est pas visible, c'est plus simple de ramener ça sur le terrain de "il a vieilli", comme nous tous nous vieillirons, il a perdu des kilos, beaucoup de kilos, "quel veinard", nous qui nous battons pour quelques grammes dus à nos excès alimentaires, au manque de temps pour quelques activités sportives ! Et puis, l'entourage pense et c'est primaire, je l'avoue, que la déprime du convalescent est associée au changement des saisons, "eux aussi sont démoralisés par le ciel gris", c'est pratique, "on ne se mouille pas", on ne veut pas voir, c'est tellement plus confortable.......Pourquoi le malade malade, ne profite t-il pas de son temps libre pour se reposer, ainsi, tous seront apaisés dans leur routine de bien portant. La nature humaine est plus complexe que n'importe quel virus, la nature humaine qui évolue dans l'entourage de la personne affaiblie ne fait qu'augmenter les doutes et les peurs du malade, pas de traitement contre ça, juste la possibilité de s'extirper quelque temps du milieu "assassin", loin des yeux, loin du cœur, ainsi l'entourage proche pourra méditer et peut-être après, mieux protéger l'être de chair qui se perd et s'abandonne aux noirs dessins d'un destin qu'il ignorait être le sien. J'espère que mes lignes seront comprises, je peux aussi affiner mon expression si nécessaire. Florida de tout <3 *666*

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