Le dindon (Meleagris gallopavo) vivait à l’état sauvage sur un vaste territoire allant du sud du Mexique au Canada. C’était un oiseau de belle prestance doté d’un beau plumage irisé, d’une caroncule mamelonnée et d’une queue pourvue de rémiges lui permettant de faire la roue. Les Amérindiens qui furent les premiers à le domestiquer le considéraient comme un oiseau solaire, dont les plumes étaient réservées à la coiffe des rois et la chair à leurs tables. Au XVIe siècle les conquistadors espagnols, croyant accoster en Inde à la suite de la découverte de Christophe Colomb, rencontrent cet animal qu’ils nomment « poule d’Inde » avant de le ramener en Europe. Animal exotique, la poule d’Inde, devenue par contraction « dinde », continue fut associée au prestige et se retrouva sur les tables royales avant de supplanter l’oie au festin de Noël.
L’exotisme de l'oiseau fut vite oublié, et la dinde devint un volatile considéré d’un point de vue pratique : plus grosse que la célèbre poule au pot d’Henri IV, moins grasse et moins onéreuse que l’oie, la pauvre dinde fut sacrée volaille festive. En se substituant à l’oie comme « volaille de Noël », la dinde a, en prime, hérité de la réputation de bêtise de celle-ci (bête comme une oie, oie blanche)..
Le dindon de la farce… n’est pas celui qu’on croit.
Pas de soleil, pas d’espace verdoyant, pas de parade nuptiale évoqués dans les messages publicitaires ou les chartes sanitaires, seulement du stress, de la peur, de la souffrance et la mort : voilà ce qui « trône » sur la table de Noël. Le symbolisme de Noel est oublié au profit d’une farce dont la dinde est certes la victime mais le consommateur le dindon.
Décimés aussi durant cette période : canards, chapons, poulets, pintades et même encore oies ! Tous ces pauvres volatiles sont gavés, castrés, mutilés dans le but avoué de s’en mettre plein la lampe. On atteint ici des sommets de barbarie d’autant plus hauts qu’ils sont inconscients et normalisés.
Source : http://www.one-voice.fr/alimentation-et-vetements-sans-barbarie/la-dinde-victime-emblematique-de-la-degenerescence-du-message-de-noel/
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