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vendredi 27 novembre 2015

Fait d'hiver


Dimanche après midi, le ciel était gris.  Je prends la voiture pour aller en ville et je décide de passer par les champs de maïs pour photographier un épouvantail à corbeaux  (corbac mort qui pourrit pendu à un piquet planté dans un champ pour dissuader ses congénères). Hélas et heureusement,  la dépouille n'était finalement  qu'un vulgaire  plastique noir sur un piquet (photo1).  Comme quoi, les traditions se perdent et ma vue baisse !
Au bout du champ,  une troupe de chasseurs du dimanche  traquait la galinette cendrée...

Il était près de 15h57 quand soudain, 200m  plus loin, là où le chemin agricole  longe l'autoroute, une poule faisane traverse la chaussée . Comme l'appareil photo était à portée de main,  et que l'oiseau ne courait pas vite, je m'arrête pour le photographier. La faisane grimpe alors le talus qui atteint l'autoroute. Je la suis. 
Et là, c'est le drame ! Une auto, et le bruit d'un choc suivi de plumes qui volent (photo2).  
Je n'ai plus qu'à me baisser pour récupérer ma proie tuée net,  toute chaude sur le bas côté de la route (photo3) et lui rendre les honneurs d'une belle faim (photo 4 et5).








mercredi 8 juillet 2015

Intimités

Intime est le superlatif de intérieur
L'intime est ce qui est au fond, ce qui est caché, personnel, essentiel, réservé, préservé, non communicable. 
Par nature l'intime est subversif car il ne se s'expose pas aux censures aux jugements des regards extérieurs. 
L'intime pourrait être la matérialisation physique de l'âme, sa trace, son oeuvre, son corps. 
Toute la question est de savoir qui peut partager l'intime et jusqu'où ?
Petit exemple de confession intime toute personnelle : 
" 1963. J'entends encore les mystérieux claquement de latex des préservatifs préliminaires aux craquements de lit, aux  grincements de sommier et aux gémissements parentaux que je cherchais à distinguer, à attribuer.  Qui peut gémir ainsi ? est-ce ma mère ou bien mon père ?
Un matin que je demandais l'origine de ces bruits nocturnes, mon père, gêné, me répondit "maman a eu une indigestion". L’indigestion pour moi, se caractérisait par la diarrhée et le vomi dont je cherchais en vain des traces. Pourtant j'avais découvert sous le traversin du lit parental une boîte de plastique 'hygiénique' rose où devaient se cacher les capotes paternelles. De même, chaque mois je voyais  sans comprendre sécher à l'étendage les serviettes rouillées des menstrues de ma mère. 
A cette époque les garçons naissaient encore dans les choux et les filles dans les roses. Du haut de mes six ans mon regard s'arrêtait forcément sur les ventres énormes des amies de ma mère quand elles avaient 'commandé un bébé' - selon l'expression retenue-. Très logiquement j'avais demandé à quel magasin s'adressaient ces dames. Je ne me souviens plus de la réponse, mais le jeudi quand j’accompagnai ma mère au Monoprix, je cherchais le rayon des "commandes". Rayon pour dames, rayon enfants, rayon secrets." 

Que faire des révélations intimes? Qui s'en soucie, qui peuvent elles gêner ? 
Les garder pour soi peut être lourd et pénible : 
" Si tu protèges avec trop de tendresse le jardin secret de ton âme, il peut facilement se mettre à fleurir de façon trop luxuriante, à déborder au-delà de l’espace qui lui était imparti et même à prendre peu à peu possession dans ton âme de domaines qui n’étaient pas destinés à rester secrets. Et il est possible que toute ton âme finisse par devenir un jardin bien clos, et qu’au milieu de toutes ses fleurs et ses parfums elle succombe à sa solitude. " Schnitzler 1927 dans le recueil " Dits et réflexions " (Buch der Sprüche und Bedenken).

Mais quand tout est dit, ça n'est pas toujours plus simple. Comme chacun sait, toute vérité n'est pas bonne à dire et la confession peut se retourner contre son auteur. Cela est vrai au niveau familial ou privé mais aussi pour l'ensemble de la société. Ainsi Pierre Pachet* s’interroge sur le besoin de préserver l’intime face à un État qui prétend contrôler jusqu’à la pensée des gouvernés. Est-ce un hasard si c’est sous la Terreur qu’est apparue la pratique du journal intime « parole abritée, méditative, désireuse de se constituer en tribunal intérieur en récusant les jugements publics » ?

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui et vous, dites moi tout !

Ozias

*Pierre Bachet  http://www.lebruitdutemps.fr/_livres/Barometres%20de%20l%20ame/Index.htm

samedi 14 mars 2015

mots de foie

"Le foie, ça fait pas mal". C'est bien connu et c'est ce que m'ont dit tous les médecins, mais qu'en savez vous vous qui n'avez pas mal au foie ? 
Personnellement, je ne me permets  pas  de dire  "ça fait pas mal" à ceux qui se plaignent de ce qui chez moi se porte bien. Par contre je peux vous dire ce que je sens de mon foie, 'classé F4' à l'instar d'un monument historique ou d'un hôtel. 
J'aimerais aussi bien savoir ce que d'autres 'hépatants' que moi  ressentent du côté de leur hypocondre droit.
Je perçois quatre types de symptômes : Côté foie, nausées. démangeaisons, coups de barre.

Côté foie, la plupart du temps c'est comme une ceinture de sécurité qui serre trop au côté droit ou encore, comme un chat couché là. Une présence pas pesante, mais réelle et gênante à la longue. Je dis une présence,  presque un sentiment de soi. Car si cette sensation disparaît, je le remarque aussi. Après un repas par contre la présence se transforme en douleurs vives mais brèves qui me font sursauter.  Impression d'un conduit qui se dilate puis se vide d'un coup. Parfois un excès (de gras par exemple) se traduit par une sensation de plastination au côté droit qui me projette à l'intérieur l' image de mon foie en 3D. 
A table j'évite les viandes, je délaisse les poissons et les fruits de mer que j'adorais, je chipote sur les féculents et je me rue sur les salades, les laitages 0%, les légumes et les épices.

Nausées, le matin et en particulier après le petit déjeuner ou à l'heure du thé . Comme une odeur de peinture, de solvant dans le nez qui appuie sur le diaphragme et fait monter la salive dans la bouche. Juste une sensation mais qui coupe bien l'appétit. Les odeurs de white spirit, de lasure etc me sont devenues tenaces insupportables, toxiques.

Démangeaisons. En fin de journée, au réveil, avec parfois le contact de l'eau. Souvent à l'occasion d'une émotion aussi. Pas de bouton, pas de rougeur au départ, mais un besoin de gratter, avec les ongles. Ce sont les endroits les moins charnus du corps qui sont le siège des démangeaisons. Les coudes, les tibias et surtout, le sacrum. 

Coups de barre. C'est le plus handicapant. Me voilà presque revenu du temps où j'étais jeune papa quand il fallait planifier toute la vie sociale autour de la sieste du petit. Sauf que le petit aujourd'hui c'est moi. La sieste, ce moment où il faut trouver une couche et qui suspend toute les activités pour 45 minutes. Pas facile à caser dans une descente de canyon, une visite aux amis ou une journée de travail. Pourtant sans la sieste, c'est le naufrage. Les idées qui s'embrouillent, la conversation qui s'éteint, le vide ou la panique pour dire quelque chose, prendre une décision. Comme un tuyau d'arrosage où l'eau ne coule plus.... Dans cette phase brouillard, de liquéfaction je ressens une tension au plexus agité d'un genre de tremblement qui me réclame de m'allonger, de fermer les yeux, de laisser aller les muscles, surtout ceux du ventre et des jambes. Allongé, mes mains sont glacées et très lentes à se réchauffer. 
Quarante cinq minutes plus tard, au réveil, je me retrouve neuf, présent et disponible pour les heures qui suivent. 
Je dors beaucoup (neuf heures par nuit) et je fais deux siestes par jour. 
Bref, "Je vais bien, tout va bien !" . Et vous alors, "ça vous gratouille ou bien ça vous chatouille" ?

Allez, dites moi.
Ozias


Enregistrement des symptômes sur une durée de 36 jours

samedi 31 janvier 2015

consolations


Œil de mon chat, malade.
Quand on est malade, quand on n'est pas bien le moral pâtit, les repères basculent. La sincérité ne va plus de soi. La communication avec l'entourage devient  plus délicate.  
Certains proches veulent alors à tout prix aider et consoler la personne malade qui peut alors se sentir niée ou étouffée. Ne cherchez pas à tout prix à rassurer, consoler ou « secouer » un proche malade, même « pour son bien ».
Voici, ence qui me concerne, quelques petites phrases bien optimistes (ici en italique)  qui ne m'ont pas remonté le moral, mais qui me sont restées :

'Le traitement, tu verras, c'est rien du tout.'  Pourquoi ce  'tu verras' puisqu'il n'y connaissait rien, mais alors vraiment rien du tout.

'Le foie, c'est pas grave, de toute façon, ça repousse'. Peut être, mais pas forcément non plus si il est trop abîmé.
John Ranard. Selfie après transplantation hépatique.
"Une greffe du foie, ça n'est plus un problème. Le foie c'est facile à trouver, c'est pas comme les reins.  Le foie c'est un organe qui ne s’abîme pas donc on en trouve facilement car il y a beaucoup de donneurs de plus de 50 ans. Des greffes de foie, maintenant on en fait tous les jours."
C'est gentil de s'être documenté pour mon cas. Mais moyennement rassurant quand même, car comme le montre la photo de John Ranard, une transplantation, c'est plus qu'une simple boutonnière. Lou Reed et bien d'autres pourraient en témoigner.

D'autres tirent parfois des conclusions hâtives sans prendre le temps d'écouter 

'Tu as de la chance, l'hépatite C, c'est une maladie qui se soigne très bien !' . 
Pas faux, mais pour un Génotype1 avec bithérapie le taux de réussite est de 50%.

Il y a aussi le déni de ce que l'on dit :
moi : -"Je me sens vraiment fatigué
elle : -"Tu es fatigué, c'est normal tu n'as plus vingt ans."
moi : -"Oui, c'est vrai, je me trouve vieux aussi. "
elle : -Ah mais non !  tu n'est pas si vieux que ça !"

Ou encore avec 'la médecine' :
-"Docteur, j'ai mal au foie. ça me serre, et après un repas ça me lance, juste là."
-"Le foie ça fait pas mal. La vésicule non plus on la sent pas. C'est les intestins."
Bon, d'accord...mais quand même, comment les docteurs peuvent ils être sûrs qu'un foie abîmé ça ne se sent pas puisque le leur va bien ?

Il y a aussi ceux qui en rajoutent . Exemple, après une nuit sans dormir, un jour où j'étais vraiment mal, il me salue aussi chaleureusement qu'il peut et il en rajoute, en rajoute
"Holla-là ! quelle mine superbe tu as !" Oui. tu parles....

Ceux qui savent, ou alors qui ne veulent pas savoir :
"Ce qu'il te faut c'est oublier. Ne plus y penser. Surtout, tu oublies ça !". En tout cas je me rappelle avoir pensé que pour un deuil, il suffit d'avoir la même attitude, et hop ! fini. Sauf que bien sûr, ça ne marche pas comme ça.

Et enfin il y a aussi tous ceux qui ne demandent plus jamais "comment ça va", et ceux qui ne demandent plus rien.

Petite bibliographie
CANCER: LE MALADE EST UNE PERSONNE. Par Antoine Spire,Mano Siri
VIVRE ENSEMBLE LA MALADIE D’UN PROCHE. AIDER L’AUTRE ET S’AIDER SOI MEME Dr Christophe Fauré, Albin Michel, 2002

mercredi 7 mai 2014

Le blog : Narcisse sans Echo

Salvador Dali. Narcisse.
Écho était une nymphe qui ne pouvait plus se servir de sa voix, sauf pour répéter les derniers mots qu’elle avait entendus. Un jour, Narcisse se perdit en forêt et dit : "est-ce qu’il y a quelqu’un ?". Écho répondit : "il y a quelqu’un". Narcisse appela : "réunissons-nous" et Écho répliqua : "unissons-nous". Écho tomba alors amoureuse de Narcisse, mais il la rejeta. Le cœur brisé, elle se laissa dépérir, jusqu’à ce qu’il ne reste d’elle que sa voix. 

C'est une chose surprenante que de blogger sur la toile sans que personne autour de vous n'y prête attention. C'est comme si je téléphonais depuis une cabine remplie des gens que je connais. Je veux leur parler, mais ils ne décrochent jamais. Voilà ce que je fais depuis trois ans. Trois ans de blog au cours desquels j'essaie de saisir et de donner une forme à ce qui me fait vibrer, ce qui me questionne, ou ce que je ressens.
Bien sûr les centaines de visites quotidiennes que je reçois sur ce blog me donnent le désir et l'énergie de continuer, mais l'assourdissant silence de mon entourage me fait parfois mal au foie. C'est comme une gêne nauséeuse qui me prend au corps quand je me mets à y penser. 
En effet, si ce qui compte pour moi n’intéresse pas mes proches, cela signifie que ce que je peux leur dire,  et par là ce que je suis, ne présente pas grand intérêt . Mon propos semble inintéressant, ou pas montrable, ou pas racontable ou inapproprié, obscène au sens propre. (l'origine du mot obscène serait le mot latin obscena, ce qui ne peut être montré sur scène).
Pas concernés les proches et en tout cas sans voix. (Non, sauf une quand même - Merci ! -). 
Peut être craignent ils en ouvrant ces pages d'être contaminés par un virus transmis d'un simple clic.
Piero Giadrossi. Installation.
Le premier corollaire de cette indifférence, ou de ce déni, est de tenter de comprendre ce qui de moi compte, ou ne compte pas pour mes proches. Certainement beaucoup de choses et très fondamentales telles que présence, existence et santé. Mais à côté de ça, il semble que ce qui me plait ne suscite pas d'intérèt,  ou n'intéresse pas ceux que je côtoie, ou ne constitue pas un sujet de conversation abordable. Toute cette partie de moi, celle du blog, semble insignifiante ou  pas importante et reste sans écho en tout cas . Bien sûr, ce que je dis n'intéresse pas forcément, et forcément n’intéresse pas tout le monde, mais le fait que autour de moi personne ne soit juste curieux de mes délires (nombreux) ou de mes réflexions parfois intimes m'a montré que  je ne compte pas autant que je croyais et que ce qui est important pour moi ne l'est pas pour les autres. Cette absence de curiosité blesse mon narcissisme à tel point que je n'ai même jamais osé en demander la cause de peur que ...De peur que l'on me réponde je ne sais pas quoi.

Le second corollaire est que si mes proches, bien qu'aimants se montrent dénués de curiosité pour les sujets qui me tiennent à cœur, alors cela doit signifier que très probablement  je présente le même travers à leur égard et de façon plus générale, envers autrui.  L'intérêt , que je ressens naturellement pour mes pensées et les centres d’intérêt qui me sont propres ne doit être en réalité qu'une manifestation de mon narcissisme. Si je fais le postulat que les autres sont - par construction - plus ou moins semblables à moi, cela veut dire que, tout comme eux, je dois me comporter en autiste envers ce qui compte à leurs yeux et générer chez eux des frustrations semblables à celles que je connais et décris ici. Je nous vois donc ni prêts à en sortir, ni près de la sortie !

Bref,  de ces sentiments d'indifférence joints à ceux d'incommunicabilité résulte un tableau plutôt déprimant et un rien désespérant pour ce qui touche la communication  autour de moi. Je me console en me disant que mes proches évitent mes bloggeries  car ils n'ont tout simplement pas envie de parler, ni d'entendre parler de maladie et de mes états d'âmes.
En même temps, me trouvant parfois seul sur le chemin, le sujet de la difficulté à partager l'intime est devenu un de mes 'dadas' et a déjà fait l'objet de plusieurs articles sur emagicworkshop cités plus bas.

Surtout, surtout, merci à vous, lecteurs internautes inconnus ou pas qui découvrez ou qui suivez ce blog  et qui êtes ma raison de continuer.

http://emagicworkshop.blogspot.fr/2013/04/de-la-difficulte-de-partager-lintime.html

http://emagicworkshop.blogspot.fr/2013/01/bonjour-ca-va.html

http://emagicworkshop.blogspot.fr/2013/07/regrets-eternels.html

http://emagicworkshop.blogspot.fr/2013/05/letranger-exprimer-lindicible.html

http://emagicworkshop.blogspot.fr/2012/09/la-metaphore-de-la-metamorphose.html

jeudi 10 avril 2014

Etre Vieux, ou pas.

Vieux super Héros. Andreas Englund.
Comment savoir si tu vieillis ? (Trois secondes pour faire le test d' Ozias)

1. Tu galères et tu pestes pour ouvrir les emballages plastiques.

2. Dans ton frigo, y'a plein de petits restes de plusieurs jours dans des bols, des tasses et des assiettes.

3. Ton portable sonne fort et longtemps, tu le cherches et  tu rates l'appel.

Si tu as répondu OUI à une ou plusieurs de ces questions, c'est que tu n'es plus jeune.

Vieux super Héros. Andreas Englund.
Mais alors,  depuis quand et à quel âge pouvons nous dire que  nous sommes vieux?  
D'après ma vieille expérience, ce sont les autres qui, en premier, nous font la joie de nous apprendre que nous sommes vieux. Car en fait, la perte de nos capacités, qui définit le vieillissement, est très graduelle et à peine perceptible. Vu de l'intérieur, rien ne bouge.. ou si peu. 
Dehors, par contre tout change, tout s'agite et ça nous pousse et ça tackle. Ainsi, au fil des réflexions, on se rend vite compte que l' on est toujours le vieux de quelqu'un. (et par corollaire, le jeune également).  Cela donne à 'la vieillesse' son caractère relatif qui la rend difficile à caractériser. On peut donc rester dans le doute longtemps en attendant que le diagnostic délicat car entaché de subjectivité, et biaisé par de multiples enjeux. Pourtant il  viendra ce jour  où l' on nous fera judicieusement remarquer notre baisse de performance et où nous ne serons même plus convaincus par nos propres objections et  justifications. 
Autre apprentissage fait sur le tas, je devrais dire sur le tard, c'est que "nous nous sentons vieux quand nous nous heurtons à un changement inattendu." Je parle ici du fameux 'coup de vieux' qui nous fait réaliser le temps passé et qui plombe le moral. L'heure est alors aux flash-backs, aux retours sur photos pour les inévitables  comparaisons d' avant avec après.  On ne peut alors que résigner et se dire que 'vieillir est le meilleur moyen de vivre longtemps. 
Une fois que l'on est en pleine possession de ce puissant sentiment d'appartenir à la 'race des séniors' la question suivante est celle du comment vieillir ? Les exemples du fromage et du vin sont abondamment cités et évitent parfois de perdre la face mais ne fournissent qu'une partie de la réponse.
Le vrai problème c'est que quand on est vieux, on n'a plus rien à dire (ou presque).  Et quand on est très vieux,  "quand les gens parlent, on comprend rien du tout de ce qu'ils disent". Mais ce qui me rassure, c'est que quand on est vieux, c'est jamais pour toujours. 

Ozias

La Tyrannie du "bien vieillir". En devenant une injonction, discrète voire sympathique, l’injonction à « bien vieillir » s’insinue progressivement dans nos mentalités au point de donner forme à notre rapport individuel et collectif à la vieillesse. Vieillissez, mais vieillissez bien ...
Si « bien vieillir » devient le projet personnel et politique auquel nul ne saurait déroger, vieillir mal devient une erreur, une faute, presque un délit vis-à-vis de soi-même et vis-à-vis de ceux qui auront à en assumer les conséquences.
On l’aura compris, l’idéologie du bien vieillir a pour objet de normaliser les comportements et fonctionne, au fond avec deux ressorts essentiels, le premier est économique le second politique. Il s’agit d’abord de bien se comporter pour bien se porter. Qui vieillit bien ne coûte rien ; c’est clair ! Le second ressort est politique sans doute, il s’agit de normaliser le comportement d’une classe d’âge, nombreuse, possiblement désœuvrée ou du moins inactive… elle pourrait devenir dangereuse ! Il vaut mieux qu’elle s’occupe de sa santé, de son apparence, de son nombril même, que de s’intéresser à ce qui se passe dans la société ultralibérale où tout cela est mis en scène. Cette tyrannie du bien vieillir permet à chacun de ne pas voir les inégalités devant la vie, la vieillesse et la mort…

De Michel Bille - Didier Martz paru le 28 août 2010 aux éditions BORD DE L'EAU

Victor Hugo, nous a déjà fait le coup de 'l'art d'être grand père'. Plus près de nous voici quelques images du "Savoir vieillir" selon  Erwin Olaf .




Vidéo : Veillissement d'une femme
https://fr.news.yahoo.com/video/vieillissement-dune-femme-083816483.html

http://giphy.com/gifs/afv-funny-fail-lol-l4KibWpBGWchSqCRy


les vieux du turfu (2050) https://usbeketrica.com/article/la-fin-de-vie-en-2050-le-reve

Histoires de vieux: http://www.vacarme.org/rubrique64.html

Lecture tout public pour aller plus loin

Le monde expliqué aux vieux (Collection 10/18)
Les jeunes expliqués aux vieux (Collection pour comprendre)

A ne rater sous aucun prétexte, Geek War : Le Conflit des générations - Par Mo/CDM - Fluide Glacial

Geek War synopsis: 2018 : les jeunes se révoltent et prennent le pouvoir. 2022 : les seniors tentent de survivre… C’est à ce moment fatidique que débute le récit : Dédé et ses amis du 3e et 4e âge ont trouvé refuge dans une des rares endroits que les Jeunes ne visitent jamais : une ancienne bibliothèque ! Depuis la grande révolte des Ados, leur quotidien est devenu bien précaire : faire des excursions à la supérette en début de journée (aucun Geek ne se lève avant 13h), relever les pièges à Jeunes et tenter de comprendre Mémé Rosie, leur oracle de 94 ans. Heureusement qu’il reste quelques rares moments de plaisir, comme se repasser les vieilles bandes audio des Grosses Têtes !

vendredi 21 mars 2014

Six mois de méditation


Il y a six mois je me suis mis à la méditation pour être plus présent,  plus à l'écoute de ma voix intérieure,  plus spontané, plus clair, plus créatif et tout et tout...
Depuis j'ai essayé le scan corporel, le training autogène de Schultz, j'ai mesuré mon stress sur l'échelle de Holmes-Rahe, mangé un fruit en pleine conscience et j'en oublie. Voici donc quelques pensées et réflexions à ce sujet après ces six mois de pratique.
Définition Larousse : Méditation  : Action de réfléchir, de penser profondément à un sujet, à la réalisation de quelque chose. 

Trois pensées :
"La méditation c'est une conscience claire de tout événement, un souffle apaisé, un accord avec le monde." Blaise Pascal . 
"La philosophie est une méditation de la mort." Erasme.  
"Le roman est une méditation sur l'existence vue au travers de personnages imaginaires." Milan Kundera.

Wikipédia nous apprend que 'La méditation transcendantale est une technique de relaxation qui permet de gérer son stress, tandis que 'La pleine conscience (traduction de ' mindfulness') est un état psychologique qui centre l'individu sur le moment présent.' Attention, la méditation n'est pas de la relaxation. 

Charlie Sheen méditation.
À l'âge des nouvelles technologies, du zapping généralisé et d'une crise de civilisation importante, la méditation nous aide à nous poser et à développer une plus grande attention à la réalité.
La méditation n'est pas une simple technique de bien-être ou de développement personnel. Méditer, c'est nous confronter à notre stress, à notre souffrance, ce qui est parfois ardu, mais c'est aussi une découverte de soi passionnante. Un  risque serait de croire que la méditation enseigne  à augmenter notre rendement, à tout mieux gérer : notre vie, nos émotions, nos relations. La méditation est un outil de de paix intérieure, pas un outil de bien être.
Pour Fabrice Midal, il faut arrêter de penser que l'on peut tout contrôler. La volonté de gérer notre stress,  loin de nous aider, nous empêche de faire face sereinement à la réalité. Nous n'avons pas besoin d'être toujours plus rapides et performants, mais plutôt de retrouver notre véritable humanité dans nos vies personnelle et professionnelle. 

 Pour Alain Gourhant  la méditation de la pleine conscience apparaît de plus en plus comme un produit de consommation bien ficelé, une opération de marketing avec des formules commerciales “à l’emporte pièce” pour faire vendre du livre, des CD, des formations, des cours, et surtout faire croire à une sorte de panacée de la méditation pouvant venir à bout de tous les maux de notre société, avec en ligne de mire beaucoup d’argent à gagner dans le système marchand de l’hyper-consommation anti-stress. Alors, attention en effet aux charlatans et programmes peu fiables qui commencent à pulluler, succès de la méthode oblige.

Enfin, l’aspect subversif de la méditation  comme  remise en question de la manière de voir ce monde  est complètement évacué. 
Disparu aussi l’aspect révolution ou évolution de la Conscience humaine , disparue la possibilité d’aller au delà de l’ego pour participer à une vie nouvelle où la spiritualité serait la norme. Peut on atteindre la sagesse en évacuant la vérité et la question de l'engagement dans le monde ?
La méditation devient alors un produit parmi d’autres, que l’on achète pour créer une parenthèse de bien-être, afin d’échapper momentanément à un monde inhumain, sans jamais  remettre  ce monde en cause.

Pour mon cas, je dors mieux, c'est à dire que j'ai appris à me rendormir quand je me réveille à trois heures du matin. J'ai appris également à respirer en pleine conscience (bon pour la plongée en apnée). Par contre, je vous rassure, je ne me suis encore jamais perdu au cours d'un voyage astral ni fait des bosses suite à des lévitations trop élevées.
Chi va piano va sano.
Ciao,

Ozias

vendredi 24 janvier 2014

Un bon mal

Je vais bien, tout va bien. Oui, et ça arrange tout le monde, ou presque.

Les médecins d'abord. Eux, ils veulent guérir la maladie, un point c'est tout. Pour ça, ils sont irremplaçables. Par contre, pas question pour eux d'admettre que le foie ça fait mal, ou que les nausées puissent être dues à un foie qu'ils ont soigné, pardon, qu'ils ont guéri. 
Tout ça me fait penser au garagiste à qui je veux faire entendre un bruit qui siffle au freinage de ma voiture. Sourdingue. "Ah si, peut être...mais alors, c'est le turbo de filtre à air qui siffle un peu, ça" .. En tout cas,  impossible ,que ça vienne des plaquettes de freins qu'il vient de changer. Non, c'est pas chez lui !
Des douleurs, c'est pareil. Possible peut être, mais alors, c'est pas le foie. Ah non, pas ça ! "Le foie ça ne fait pas mal".  Un foie, c'est comme un ministre " ça ferme sa gueule ou ça se transplante" . Et puis, vu tout ce qui traîne autour du foie, il y a forcément d'autres organes, dans le coup,  et c'est sûrement de ce côté là qu'il faudrait voir. Le ressenti, les notes du patient , n'ont pas de valeur, pas d'importance. Le diagnostic  appartient à la médecine, et même les erreurs de diagnostic. Il ne manquerait plus que les malades se mêlent de leur maladie. Ni auto diagnostic , ni suivi perso ! Non mais !

"Ah ! Tu as bien meilleure mine que l'autre fois !".
Je me sens pourtant bien à plat alors, qu'est ce que ça devait être l'autre fois !...  Pour mon entourage, enfin, pour ceux qui me connaissent moins, ça n'est pas la maladie qui fatigue. Non. Un foie même bien entamé, ça ne doit pas faire de différence. 
Eux aussi sont fatigués, dorment mal, trop ou pas assez, manquent de concentration. On m'envierait presque de perdre 20 kilos sans régime ni efforts. Si je suis fatigué c'est parce-que je vieillis, comme tout le monde. Quand je dis que je faisais infiniment plus de choses il y a deux ans, et sans fatigue, on me rappelle que c'est normal parce-que en deux ans j'ai vieilli, et que justement, c'est parce-que j'en ai trop fait avant qu'aujourd'hui je suis fatigué. Je ne fais que payer mon hyperactivité passée ! Je comprends bien que je ne dois m'en prendre qu'à moi même qui me suis usé prématurément et que je me plains sans raison.
A part ça,ça va. Juste un petit coup de barre, bien normal à cause de la saison, du mauvais temps, ou parce que je n'ai pas assez le moral. Bref, je suis prévenu, tout ça c'est dans la tête et d'ailleurs tout le monde a ses soucis de santé. Et même si tout le monde les raconte, ses soucis, et bien personne ne se plaint pour autant. Quand même ! 
Moralité :  on n'a jamais mal aux autres.


Santé !

Ozias

mardi 31 décembre 2013

Facebook

Il n' y'a pas tant de monde que ça sur Facebook,

Il n' y a que plusieurs individus déjà murés

Qui s' emportent 

Et ne sont ouverts... qu' enfermés.

@faC. (Fred Charlet)

Facebook
 'Nous' sommes tous connectés. 
"Bip ! ", "Wizz !", "Ting !" : famille, amis, amours, collègues, tous nous sollicitent, incitent, excitent au travers des mails, des SMS, des réseaux sociaux. Ces nouveaux moyens de communication ne sont pas neutres. Non seulement ils sont devenus addictifs, incontournables, mais ils modifient aussi nos rapports, et nos relations. Personne ne nous oblige à acheter ou à allumer ces outils, mais celui qui coupe, son smartphone son ordinateur ou sa tablette devient invisible.
Le 'réseau social' de Facebook est construit sur un modèle, un dogme libéral avancé. Selon Mark Zuckerberg lui même, Facebook "change la norme sociale".  En fait,  Facebook transforme  nos relations en devenant une place de  marché, la bourse de nos relations.  Tout est tracé compté, tout se compte en accès, clics, likes, et  followers. Avec Facebook, et les TICs (Technologies de l'Information et de la Communication) chacun aujourd'hui se transforme en un petit 'centre de profit' personnel. Ainsi nos amis deviennent des 'fournisseurs relationnels' : cet ami m'a déçu ? Pas grave, j'en ai deux cents autres sur mon profil facebook. J'ai promis à un ami de venir à sa soirée, mais en fait j'ai un autre plan ?  pas grave, je lui envoie un SMS d'annulation pour 'contrainte de dernière minute'.


Narcissisme
Facebook, c'est Narcisse 2.0. 
'Tranquille avec son miroir tel le schtroumpf coquet à rajuster sa fleur sur le bonnet, Narcisse était autonome. peinard, il avait sa source d'eau claire où il s'admirait jusqu'à tomber amoureux de son image puis dépérissait d'amour de lui même pour laisser place à une fleur, un narcisse. 
Depuis Facebook, l'eau claire de Narcisse 2.0, c'est les autres.
Qui m'aime me suive!  Notre quotidien, nos images, nos humeurs, doivent être validés par nos amis'. Je m'expose, je pose 'm'extime' , tu me follow ils me likent.


Cauchemar
Parfois je cauchemarde du temps prochain où nos relations numérisées seront prises en charge par un Algorithme 'évolué' de Facebook (ou de ses concurrents). Dans le souci de capter toujours mieux 'le flux' de ses clients-utilisateurs, ce logiciel se muera en un répondeur intelligent une 'cyber-answering machine' autonome, universelle mais conformiste jusque dans l'excentricité. 
Le réseau social deviendra pourvoyeur d' "Amis" partageant nos centres d'intérêt, un générateur de témoignages d'amitié, infos, de sites ciblés, de commentaires pertinents. Facebook peut tout , fait tout pour cerner nos profils, nos goûts, nos intentions d'achats et attirer nos clics. Achats en ligne, police de la pensée, anticipation du crime, éradication de la solitude et lutte antiterroriste tout à la fois. Alors que nos outils (GPS, CB, PC ...) nous surveillent, Facebook nous voit. Facebook sait, satisfait, et fait tout pour nous capter le plus possible. Nous voilà tous penchés sur nos écrans, à la recherche de nous même, ou plutôt à la recherche de nos mêmes. Fini alors le temps des commentaires incompréhensibles, ou hors sujet, et nos querelles de clics et de claques. Facebook sera là pour mettre le web en parfaite et infinie intelligence avec nous même, dans un vide sidéral, et pour l'éternité du monde. Dans ce meilleur des mondes dominé par une pensée globale: 'Big Brother takes care'.

Et pourtant.
Pourtant, Facebook m'a permis de rencontrer des artistes, des  personnalités vraies (pas des 'people') que je n'aurais pu connaître autrement et des amis avec qui je me sens de profondes affinités. Avec qui je peux m'exprimer et échanger plus facilement qu'avec mes proches, trop proches et coincés comme par un effet d'ascenceur - [ou effet porc-épics de Schopenhauer*]-  (vous savez, quand les portes de l'ascenceur se ferment, les conversations s'éteignent car les occupants sont trop proches les uns des autres). 
Je continue donc à plaisanter, commenter, poster, l' œil toujours guettant le petit globe rouge de vos notifications. 

Merci, et à l'année prochaine,

Ozias
Pour finir, on écoute une chanson,  'Accepte moi'  par Ringo 1974.

Crédits: "Facebook m'a tuer". Alexandre des Isnards. Thomas Zuber.

mercredi 11 décembre 2013

Plonk et Replonk. Humour.


Plonk et Replonk. Ce pseudonyme inspiré du son d'une enclume rassemble les frères Jacques et Hubert Froidevaux. Reconnus "d'inutilité publique" depuis 1997 ces "Artistes artisans" sont des suisses poètes qui bidouillent des cartes postales anciennes, des livres des films ou encore des objets. Bref, "tout ce qui donne du sens -et de la poésie- à l'existence".

Visite !

Poésie.


Dérision.





"En France, il faut prendre garde aux catholiques. Le mur du couvent sur lequel nous avons ajouté l'inscription Nique ta mère supérieure n'a pas été du goût de tout le monde. En suisse, en revanche, on peut bouffer du pape. Mais il ne faut pas toucher aux chiens."



"Faire des cartes postales, ce n'est pas faire de l'art contemporain .../... Nous sommes les fers de lance du néo mouvement de l'art Temporain, né en réaction à l'art Contemporain, déjà devenu obsolète et pompier".

Le site Plonk et Replonk : http://www.plonkreplonk.ch/

Confession vraie, je viens de subir une intervention chirurgicale à l'abdomen, l'humour fendard de ces plonkeries m'interdit de continuer ce post par crainte d'un  craquage de cicatrice par suites d'un fou-rire.
Continuez la visite sans moi. Sens de la visite 

Sincèrement et à Bientôt,
Ozias


Crédits: Artension Mars-Avril 2012.

vendredi 30 août 2013

Poésie malgré.

Hépatite C.

Hépatite c'est radioactivité, irradié, radié.
Vois rien, sens rien, mais entends dire ça craint.
Hépatite sait personne ne veut entendre parler.
Rien dire-voir-entendre en assourdissant silence.

Le virus mène au passé décomposé,
au temps où dans le sang il est passé.
Furet dont on ne sait jamais où il va ou il est d'où il vient.
Quand ce passé revient, imprévisible, 
alors ce n'est pas le passé qui revient, mais l'imprévisible.
Vérité, sévérité, méfaits divers.

Le sang coule qui emplit les veines du désir d'exister.
Toxique ! je pense à ce que tu donnes et ceux que tu as pris.
Penser beaucoup pour oublier et quitter ce lieu où je ne suis jamais allé.
Rester fier de ne pas avoir honte.

Ozias


Bio-hazard. Christophe Lecoq.

jeudi 1 août 2013

Testicules.

Orlan. L'Origine de la guerre.
Suite à un régime interféron ribavirine, Il faut sept mois minimum pour que disparaissent les effets mutagènes, clastogènes, embryolétals, tératogènes, oncogènes (et probablement gonadotoxiques) que le traitement peut avoir sur les spermatozoïdes.  Moi il m'a fallu un an pour retrouver une sexualité digne de ce nom. Un an pour retrouver la gaule le matin et du plaisir au lit . Je consacre donc ce post aux malheureux organes  victimes de cet épisode angoissant : Les testicules.

"Les testicules sont des glandes jumelles constituant les organes génitaux des mammifères mâles - donc des hommes. On les appelle aussi gonades. Les testicules assurent deux fonctions : d'une part, l'élaboration des spermatozoïdes, et, d'autre part, la fabrication de l'hormone mâle appelée testostérone, qui affecte en particulier la pilosité, la poitrine et la voix.
Comme le souligne Dominique Noguez dans "Dandys de l'an 2000" : "Si c'est à nous que nous pensons (genre méditations de Descartes), ce n'est jamais sans revoir avec une minutie mirobolante le spermato effaré ou têtu que nous fûmes d'abord, au moment où la grosse ovule le gobe, et plus avant, nous assistons aux coïts frottements qui l'expulsèrent des bourses de nos pères respectifs". Pour "être" une créature de chair et de sang au sens séminal, et non simplement une création, sémantiquement parlant, encore faut il avoir été créé, c'est à dire procréé, autrement dit être une pro-géniture (progénitus). 

Chacun sait que les testicules sont les pépinières des graines mystérieuses que sont les spermatozoïdes. De fait que, si de tous temps cette semence a été sacralisée, les testicules qui en sont le réceptacle naturel, l'ont également été tout comme dans l'Eucharistie, le ciboire préfigure l'hostie et le calice, le vin..../... Les testicules sont comme un coffre fort où l'homme cache son bien le plus précieux, son "avoir". A la différence que l'avoir a ici valeur d' "être", en tout cas d'être en puissance, d'essence humaine. Et chacun sait qu'on ne met pas un coffre fort en évidence et qu'on ne l'expose pas à la convoitise de tout un chacun.../...


Les testicules étant le siège avéré de la virilité - qu'elle soit réelle ou projetée- , il semble logique que les hommes leurs vouent une certaine vénération. Dans "le pénis dans tous ses états" (Belfond 2000), Maggie  Paley écrit : "Dans de nombreuses civilisations anciennes, c'était dans le pénis et les testicules que résidait la virilité de l'ennemi, et c'était la virilité qui était à l'origine de toutes les guerres". Dans l'antiquité, les vainqueurs et les héros étaient gratifiés de plats d'abats  -considérés comme éminemment virils - en récompense de leurs prouesses. Les abats - testicules, mais aussi foies, coeurs, langues ont toujours symbolisé la virilité, donc la puissance et par ricochet, le pouvoir. En Chine, encore aujourd'hui, la croyance populaire colportée par le médecine ancestrale veut que pour exalter sa virilité, on déguste des testicules, de cerf notamment, qui ont la réputation de restaurer la puissance sexuelle. Aujourd'hui tombés en désuétude et presque en voie de disparition sur nos tables aseptisées, les rognons blancs de coq et les animelles de bélier étaient très prisés en France dans la cuisine ancienne et ont connu des heures de gloire. Si les testicules étaient très en vogue sur les tables royales, c'était peut être pour leur raffinement et leur intérêt gustatif, mais bien plus encore pour leurs supposées vertus médicinales puisqu'on leur attribuait des vertus propres à réveiller l'atonie des organes endormis. Aujourd'hui consommés de manière anecdotique, les testicules ont pourtant joui d'une grande ferveur populaire autrefois."

Mais où sont les testicules d'antan, que l'on apprêtait pour les déguster alors qu'aujourd'hui il nous reste à les déguster sans apprêt. Tout cela part en couille et la santé  de nos spermatozoïdes pâtit dangereusement, comme nous le montre ce pastiche du désopilant 'Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais avoir osé le demander'.
http://www.youtube.com/watch?v=4X6U8XE-szE


Prenez grand soin de vous !

Ozias


Crédits : Testicules. Blandine Vié. Les Editions de l'Epure. 2005.