Orlan, l'origine de la guerre (et de la censure FB) |
L'image en cause est celle que vous voyez. Elle est inspirée de 'l'Origine du monde' de Courbet, détournée par Orlan (artiste) et intitulée 'l'Origine de la guerre'.
Cette image illustrait dans mon post une phrase de Schelling qui dit "L'obscurité propre de l'homme se dresse contre l'origine à partir du fondement."
Ce qui signifie que "l'origine se dresse devant l'invitation à s'élancer vers la liberté et à s'exposer en tant que "moi".
C'est toute la problématique de la légitimité du moi face à celle de l'être qui est ici exposée.
Le champ lexical de la phrase de Schelling (obscurité/origine du monde/fondement) fait référence à la sexualité, et par extension aux rapports souvent conflictuels entre l'individu et le "ça" des origines. "Par construction, individu et sexualité s'appartiennent mutuellement et chacun à sa manière. L'individu 'appartient' à la sexualité (il lui est assujetti) et la sexualité ne peut se réaliser que dans la sexualité. La sexualité est tout autant un attribut de la sexualité que l'individu est un attribut de la sexualité".
De plus, la tension qu'il souligne révèle un aspect pathologique de la liberté dans lequel l'obstacle qui contrevient à l'exposition de l'individu a trait au sentiment obscur de la honte.
Spinoza notait déjà dans l'Ethique que "la honte de l'individu est une partie de la honte que le fondement (le ça) éprouve envers ses individuations ". Comme Günther Anders on peut alors se demander, si l'instinct de mort ne serait pas le désir qu'a l'individu d'en finir avec le supplice de son individualité ? C'est justement à cela que l'image, et son titre font allusion.
La honte peut être analysée comme une dialectique entre l'individu et l'universel, un trouble de l'identification.
Dans ce sens, la honte est la découverte des limites de l'individuation et donc, de la liberté. Avoir honte, pour Günther Anders, signifie 'ne rien pouvoir faire, parce qu’on n'y peut rien'. Nous avons honte d'une chose parce-qu’elle nous montre aux yeux de l'instance tels que nous ne voulons pas être montrés. L'existence de la faute tient si peu de place dans l'apparition de la honte que l'on n'a pas moins honte lorsque l'on est accusé à tort; la honte est même plus grande. (cf la lettre d'Amalia dans ce blog).Ce qui provoque la honte c'est d'être effectivement coupable aux yeux des autres.
Voici donc les réflexions qui me conduisaient à poster cette phrase illustrée par cette image.
Bien sûr les robots de Facebook ont instantanément détecté une bite. La seconde suivante j'étais déloggé, instruit de ma transgression, sommé de lire les conditions générales du service et les standards de la communauté puis privé d'expression pour une durée de 24 heures avec menace d'extension à 3 jours si récidive...
Ainsi j'ai eu le temps d'écrire ce développement tandis que Facebook montrait une nouvelle fois qu'il n'est pas un lieu d'expression, mais une entreprise privée avide de domination et de vente d'espaces publicitaires.
A demain, sur Facebook, ou ailleurs
Ozias
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