Pour commencer, ce n'est pas au pont d'Arc, c'est à 300 m (à vol d'oiseau) mais par la route c'est plus long et du coup l'heure de la réservation était dépassée à notre arrivée.
Architecture type caserne ou plutôt monastère. Visible de loin et tout en béton nu, ce qui -étonnamment- ne semble pas avoir inspiré - jusqu'à ce jour- les grapheurs contemporains.
A l'entrée de la grotte dégage une légère odeur d'espace public comme au Futuroscope. Là, le groupe de 36 visitants dont je fais partie poirote. Puis nous sommes appareillés d'un casque sur les oreilles, et d'un récepteur à la ceinture. Cet équipement est bien pratique pour empiler les groupes, ménager la voix des guides et éviter les 'bavardages' entre visiteurs.
Le pointeur laser hystérique du guide papillonne sur les détails des fresques qu'il commente. Tout au long de la visite, téléguidé par les commentaires du guide, je crains de me faire absorber par le groupe suivant qui tortille derrière moi sur le parcours de la 'grotte'.
Finalement je débranche le casque et je visite avec mes yeux. Les peintures ont été faites dans les parties de la grotte qui n'ont jamais reçu la lumière. Plus on s'éloigne et plus les fresques sont complexes.
Ces dessins qui semblent effectués rapidement comme des tags sont en fait des mises en scène. Les grandes fresques sont dessinées sur des parois qui évoquent des sexes féminins. Sous le grand panneau des chevaux, par temps humide, l'eau sort en gargouillant d'un orifice de la grotte.
Panneau des chevaux. En bas à droite s'ouvre un orifice humide. |
Pendant calcaire avec dessin de triangle pubien, tête de bison et bras humain. |
En trente mille ans les paysages ont été bouleversés et nous avons muté. Notre monde et nos représentations diffèrent radicalement et pourtant ces dessins parlent une langue éteinte qui a été la notre.
Ces peintures nous plongent dans les abysses de notre passé. Même si nous ne pourrons jamais comprendre la vision de ces artistes, il est évident que ces hommes maîtrisaient les représentations et les techniques picturales qui leur permettaient de communiquer de façon plus durable que par le langage.
Ces témoignages d'humanité préhistoriques sont rassurants car au travers du temps ils montrent ce caractère spécifique de notre espèce qui est de représenter et communiquer. Ils ont aussi un côté inquiétant car même si ces dessins sont aussi aboutis que les nôtres il faut admettre que leur sens est à jamais perdu. Transmission oui mais incommunicabilité aussi.
Art pariétal ou pas, "Tous les matins du monde sont à jamais perdus"
Ozias
Ces peintures nous plongent dans les abysses de notre passé. Même si nous ne pourrons jamais comprendre la vision de ces artistes, il est évident que ces hommes maîtrisaient les représentations et les techniques picturales qui leur permettaient de communiquer de façon plus durable que par le langage.
Ces témoignages d'humanité préhistoriques sont rassurants car au travers du temps ils montrent ce caractère spécifique de notre espèce qui est de représenter et communiquer. Ils ont aussi un côté inquiétant car même si ces dessins sont aussi aboutis que les nôtres il faut admettre que leur sens est à jamais perdu. Transmission oui mais incommunicabilité aussi.
Art pariétal ou pas, "Tous les matins du monde sont à jamais perdus"
Ozias
A voir : "La grotte des rêves" de Werner Herzog
Visite virtuelle : http://archeologie.culture.fr/chauvet/fr
Les spéléologues découvreurs en 1994 |
La caverne du Pont d'Arc synthétique (ouverte au public en 2015). |
L'art pariétal est il psychédélique ?
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