dimanche 26 mai 2019

pride 2019









Grenoble, mai 2019, ma première marche des fiertés  !
Fierté sans doute, mais de toute évidence ici c'est liberté, diversité, humour et bonnes vibrations comme celles que j'aime quand je sors en rave. Peut être est-ce dû à la musique électro diffusée par les chars ? En tout cas, ici les manifestants ont la banane, et on se parle. 
Au dessus de nos têtes le ciel orageux menace comme la montée des théocraties et des nationalismes dans le monde.  La paix est fragile. Il a fallu des dizaines d'années de lutte pour pouvoir défiler publiquement. Cette liberté toute naturelle est pourtant loin d'être acquise. Dans le monde de nombreux pays poursuivent les LGBTQ+ et la plupart des religions les condamnent. Pourquoi les LGBTQ+ doivent iels partout se battre pour pouvoir exister et être visibles ?  

En France la vie politique nous prend en tenaille entre le choléra d'un libéralisme inhumain et la peste brune d'un parti nationaliste autoritaire. 
Au bout du compte, combien de temps reste t’il à la tolérance, à la paix et pour nos libertés ? 

mardi 7 mai 2019

Que voit-on ? (DMT)

Paréidolie au poisson rouge
De nombreux psychonautes affirment être entrés en contact avec des entités telles que des extra-terrestres, des esprits, des anges ou des elfes à l'occasion de la prise de produits hallucinogènes contenant de la diméthyltryptamine comme la DMT, ou l'ayahuasca
La convergence et l'abondance des témoignages à ce sujet ne fait pas de doute sur la sincérité de leurs témoignages  ni sur la réalité de leur expérience. 
Pour autant, cela ne constitue aucunement une preuve de l'existence objectives des entités qui sont décrites.


Dans un article consacré à "L'ontologie des expériences d'entités psychédéliques dans une perspective de psychologie évolutionnaire et de neuro-phénoménologie"   MJ Winkelmans fait le point (en anglais) sur la signification et l'apport des expériences psychédéliques induisant la rencontre avec des entités telles que anges, extraterrestres, elfes, gnomes, trolls etc. 

Même vécu comme une réalité, le souvenir et l'expérience de la rencontre avec des entités ne signifie pas que l'existence de ces entités, est réelle. Tout d'abord car notre cerveau a souvent tendance à nous jouer des tours. Je pense ici aux paréidolies (la fermeture éclair ressemble à une gueule de poisson), aux horoscopes dans lesquels on est si avides de se reconnaitre que l'on interprète que ce qui nous parle, aux illusions d'optique qui nous font voir un mouvement dans un dessin fixé, aux biais d'observation qui donnent raison à des avis contradictoires et enfin aux arc-en ciels dont il est même aussi difficile de dire s'ils existent ou n'existent  pas. Quelques exemples classiques :

Une question de perspective 
Une question de projection
Où sont les points noirs ?
Où sont les points blancs ?




 










Pour exister 'vraiment', une entité doit avoir une existence qui lui est propre, c'est à dire indépendante du travail de notre imagination, des jeux de notre perception, ou de phénomènes de spectre ou d'interférence.

De la même façon que l'expérience de l'arc en ciel s'explique  par la décomposition de la lumière dans le prisme des gouttelettes d'eau en suspension dans l'air, on peut trouver des explications rationnelles à la perception des entités psychédéliques sans devoir les considérer pour autant comme des êtres dotés d'une existence propre. 
Les drogues hallucinogènes, et particulièrement celles contenant du DMT ouvrent à la  rencontre d'entités non-humaines, mais ces entités peuvent être  des phénomènes assimilables à l'arc-en ciel. L'arc en ciel est un phénomène optique dû à la présence et à l'interaction bien réelle de l'eau et la lumière, mais l'arc en ciel n'a pas d'existence propre.  Au sens kantien l'eau et la lumière sont des noumènes c'est à dire des choses en soi à la différence de simples phénomènes sensibles comme l'arc en ciel. 

Il faut imaginer Sysiphe heureux, mais l'arc en ciel, peut on dire qu'il existe ?

Autour de nous, nombre de croyants sont intimement persuadés de la présence de Dieu, de l'existence de l'enfer ou du paradis. Personne, dans leur communauté, ne remet en cause leurs croyances et la réalité de leur foi et de leur expérience. De même, personne ne remet en cause la 'réalité' d'existence d'une personne morale constituée en Société Anonyme. Par exemple, tout le monde sait que 'Peugeot' existe, et pourtant Peugeot n'est qu'une structure juridique imaginaire, mais d'un imaginaire symbolique partagé de tous et  qui n'existe que par la force des hommes qui l'incarnent et la reconnaissent. 
On peut donc admettre que le psychonaute qui, avec le DMT, sature ses récepteurs cognitifs expérimente (dans son cerveau) une réalité alternative encore plus convaincante et neurologiquement plus riche, que la réalité intérieure qu'il produit et perçoit habituellement.  Il est alors normal de croire 'dur comme fer' à l'existence des entités ou des phénomènes que l'on a 'rencontré' puisque notre cerveau les a perçu avec un niveau de réalité supérieur à la normale. La consistance de cette réalité 'alternative' et 'augmentée' dépasse le niveau 'standard' de réalité vécue.

La question est donc de savoir dans quelle mesure les phénomènes perçus sont propres à l'effet de la drogue (extrinsèque), ou bien s'apparentent d'une manière plus générale à notre façon mentale et innée de découvrir l'inconnu (intrinsèque). Car inévitablement, nous projetons nos critères et notre subjectivité humaine sur notre perception du monde. 
Les expériences psychédéliques relatant l'existence d'entités ou d'esprits non-humains ont en commun la propension de l'esprit humain à chercher des analogies et des causalités avec ce qu'il connait le mieux, c'est à dire: lui même, et la culture dans laquelle il baigne.
Mais il faudrait pouvoir montrer que les productions mentales révélées sous DMT, ou autre psychédélique, dépassent les productions de la conscience obtenues sans drogue (rêves, mythes, méditation) ou encore que les drogues confèrent des pouvoirs parapsychologiques intrinsèques pour croire en l'existence objective d'entités perceptibles révélées par l'utilisation des hallucinogènes.

Bref, même s'ils permettent la production 'réalités alternatives' (ou subjectives)  plus vraies que le vécu, les hallucinogènes ne semblent pas révéler l'existence de nouveaux éléments de réalité objective et tangible. Par contre, ils restent un outil clé de l'exploration de la conscience, de stimulation de l'imagination, d'élargissement de nos perceptions, et de l'enrichissement de nos représentations. 

Ozias
(d'après article de MJ Winkelmans
"L'ontologie des expériences d'entités psychédéliques dans une perspective de psychologie évolutionnaire et de neuro-phénoménologie")

 "'les substances psychédéliques permettent de pénétrer des mondes qui sont plutôt des visions que des hallucinations, dans le sens où elles ont une cohérence. Ce n'est pas une réalité déformée; c'est une autre réalité complète qui se superpose à la réalité, qui, elle, reste la réalité" Jan Kounen

Is the DMT experience "real" , or just a hallucination?

This has been discussed very thoroughly already in the DMT Nexus. If you are interested in this topic, instead of opening a new thread, please check the following links:
Un texte discutable mais à lire car argumentation très riche, selon lequel la DMT, précurseur de la sérotonine au cours du développement du cerveau humain, aurait constitué un "monde alien" que l'on peut retrouver à l'aide de la DMT : http://www.buildingalienworlds.com/uploads/5/7/9/9/57999785/gallimore_building_alien_worlds_jse2013.pdf

Un article clé sur la géométrie hyperbolique de l'hyperespace


https://emagicworkshop.blogspot.com/2022/02/tryptamines-et-protection-psychique.html

A  propos de la DMT : http://technoplus.org/dmt/ 
https://www.erowid.org/library/books_online/tihkal/tihkal06.shtml



Blagounette DMT : faut-il dire: je suis perché comme un cosmonaute ou bien j'ai percé comme un cosmonaute  ?*
De là haut la vérité semble si facile à voir ...

Accueilli dans des salles d'attente aux beautés inimaginables mais où l'essentiel est absent, je réalise que je suis au service d'entités qui m'ont choisi, mais que je ne connais pas. Je leur prête mes poumons, je leur ouvre mon esprit. Je bénis le mystère de la plante qui est la clé de ces mondes. 

jeudi 11 avril 2019

criminalisation de la contestation

En 1964 Herbert Marcuse,  écrit dans son essai "L'homme unidimensionnel"

" Le confort, l'efficacité, la raison, le manque de liberté dans un cadre démocratique, voilà ce qui caractérise la civilisation industrielle avancée .".../...

 "Une telle société peut exiger l'acceptation de ses principes et de ses institutions; il faut débattre des alternatives politiques et les rechercher à l'intérieur du statu-quo et c'est à cela que se réduit l'opposition.".../...

Trois mois de manifestation des Gilets Jaunes permettent de mesurer les efforts du pouvoir en matière de dépolitisation et de criminalisation de la contestation. A tel point que l'on peut se demander s'il est encore permis de ne pas être d'accord avec l'état. La répression se fait de plus en plus préventive en interdisant aux gens de manifester, en fichant les plus actifs et en même temps l’État français refuse de dire que les personnes réprimées sont des ennemis politiques. On leur enlève toute rationalité en les traitant de casseurs, de terroristes. C'est une manière de dépolitiser leur engagement pour illégitimer leurs luttes.

Spécialiste de la répression étatique (1), Vanessa Codaccioni publie une étude sur les politiques répressives et la criminalisation croissante des différentes formes de contestation politique. Ou comment la police, la justice et l’administration n’ont de cesse de dépolitiser les prises de parole et actions revendicatives pour poursuivre et réprimer leurs auteurs comme des délinquants. Jusqu’à les « assimiler au terrorisme le plus meurtrier » et, surtout, dénier toute légitimité aux types de confrontation que le pouvoir n’estime pas « pensables » politiquement, ou n’appartenant pas au champ du politique tel qu’il le délimite.
"nous assistons ces derniers temps à un phénomène nouveau : une offensive contre toute forme d’activisme qui ne paraîtrait pas légitime au pouvoir central, avec un ensemble de répressions simultanées. Celle menée par la police, la répression judiciaire, avec les comparutions immédiates et des procès ; celle venant des services de renseignement, avec un ensemble de mesures intrusives ; mais aussi la répression administrative, comme l’interdiction de manifester et les autres dispositions de la loi dite « anticasseurs », et dernièrement le rôle de l’armée dans la gestion des manifestations. " 

Les gouvernements en place – et l’exécutif Macron tout particulièrement – veulent décider de ce qui est politiquement légitime ou non. Et tout ce qui leur apparaît politiquement intolérable, inacceptable, est criminalisé (comme par exemple un détournement d'affiche). On va alors rogner sur les libertés publiques de ceux qui pourraient contester l’ordre politique, économique ou social. Le pouvoir tient vraiment à aseptiser la politique, avec des sujets qui seraient dominés et ne contesteraient rien. 
Le "nassage médiatique" est perceptible par la sémantique utilisée par le pouvoir au sujet des contestataires : Les ONG deviennent 'complices des passeurs'; les Gilets jaunes sont antisémites, casseurs ou responsables du nombre de morts sur les routes ; un(e) manifestant(e) âgé(e) devient un 'activiste' et les opposants des 'ennemis' ou des 'terroristes'. Les militants écologiques ayant décroché des portraits de Macron sont poursuivis pour 'Vol en réunion'. Les contestations symboliques les plus anodines sont traquées avec zèle, même si aucun délit n'a été commis. Une cravate de couleur Jaune, un gilet, une chanson chantée dans la rue se voient sanctionnées par des amendes, ou des rappels à la loi.

Parmi les explications des régressions démocratiques auxquelles on assiste aujourd’hui, et en particulier l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis, il y en a une qui relève de la psychologie sociale : la fascination pour l’autorité, et le retour de l’autoritarisme. Sans doute, sans cette fascination pour l'ordre et la force la répression étatique serait plus largement repoussée,  Mais c'est là un autre sujet 

Ozias



(1) "Répression. L'État face aux contestations politiques" (Textuel, avril 2019).

Violences policières disproportionnées
https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/toulouse-observatoire-pratiques-policieres-denonce-violences-disproportionnees-1656682.html

https://universitepopulairetoulouse.fr/IMG/pdf/rapport-opp-web_final.pdf 

https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/maintien-de-lordre-ou-criminalisation-de-la-contestation 

Violences policières : que fait la police des polices ? 

https://www.franceculture.fr/droit-justice/du-xixe-siecle-aux-gilets-jaunes-vers-une-pacification-du-maintien-de-lordre
 
https://www.franceculture.fr/emissions/matieres-a-penser-avec-frederic-worms/le-retour-de-lautoritarisme

https://www.franceculture.fr/conferences/canal-u/les-nouveaux-desobeissants-citoyens-ou-hors-la-loi?

et sur Telerama : https://www.telerama.fr/idees/face-au-militantisme,-nous-sommes-revenus-a-un-systeme-de-repression-des-annees-1960-et-1970,n6214515.php#J1RSqPoIm8yj3fxc.01

L'exemple singapourien : https://www.courrierinternational.com/article/temoignage-le-covid-19-ma-revele-lautre-visage-de-singapour

La tyrannie du centrisme

mercredi 27 mars 2019

graphisme numerique

Juste pour vos yeux

Victor Vasarely noir et blanc
Victor Vasarely couleur

Victor Vasarely volume
Joel Stein double cylindre 2005

Olivier Gaulon Cascade 2018
Tim Paulvé. 2019
Tim Paulvé 2019
Tim Paulvé. Old fashionned rose. 2019
Razvan Anton. Zalmoxis I. 2019
Razvan Anton. Zalmoxis II. 2019
Razvan Anton. Zalmoxis III. 2019
Ojascki 1 (2018) http://www.ojascki.com/

Ojascki 2 (2018)  http://www.ojascki.com/

Ojascki 3 (2018) http://www.ojascki.com/

Voir aussi dans ce blog : https://emagicworkshop.blogspot.com/2016/04/point-de-vue.html

https://www.lense.fr/news/cinetismes-exposition-hommage-au-mouvement-et-aux-arts-numeriques/

mercredi 13 mars 2019

Illustration fantastique

Illustration fantastique. Quelques découvertes récentes (je ne suis pas spécialiste).


Alex Andreev

Alex Andree. Soft mashine

Anton Semenov. Oldskull

ANton Semenov Yearning

Anton Semenov. Screamers
Zdzisław Beksiński
Zdzisław Beksiński



Zdzisław Beksiński


 
Stefan Koïdi
Stefan Koïdi
Stefan Koïdi
Carlos Eulefi

Josh Guglielmo
Mavros-Thanatos
Ramen Ramen
Vimark

Docteur Adhamudhi et la grande main avec petits personnages (2007)
Agim Meta. Titre inconnu...

Darius Zawadski

Voir aussi sur ce blog :

https://emagicworkshop.blogspot.com/2016/01/inquietante-etrangete.html
https://emagicworkshop.blogspot.com/2015/03/alfred-kubin.html
https://emagicworkshop.blogspot.com/2013/06/pop-culture-les-nouveaux-romantiques.html
https://emagicworkshop.blogspot.com/2013/05/hey-art-bizarre.html
https://emagicworkshop.blogspot.com/2015/12/the-raven-le-corbeau.html 
https://emagicworkshop.blogspot.com/2014/08/mark-ryden-melancolie-kitsh-et-viande.html

ou encore; plein de choses à découvrir du côté de chez deviantartou https://www.artstation.com/


mardi 26 février 2019

Crise des opioïdes


illustration: Thomas Fuchs
Depuis les années 80,  en occident, la douleur est devenue un mal que l'on combat : on n'accepte plus qu'un cancéreux soit mourant pour le soulager d'un opiacé puissant, ni qu'une femme accouche dans la douleur.

Depuis quelques années l’échec de la politique de contrôle répressive des drogues est officiellement dénoncé par la Commission globale sur la politique des drogues, (qui rassemble d’anciens chefs d’Etat),  et même au sein de l'ONU qui en matière de contrôle des stupéfiants a invité les États à « réexaminer les politiques et pratiques » . cf https://emagicworkshop.blogspot.com/2016/10/drogues-vers-la-fin-du-tout-repressif.html

On apprenait dernièrement que  64000 Américains étaient morts des suites d'une overdose liée aux opiacés en 2016, soit deux fois plus que ceux, pourtant nombreux, qui ont été tués par une arme à feu.  (cf https://emagicworkshop.blogspot.com/2016/02/heroine-le-retour.html )

En fait, ce qui est nouveau dans cette crise des opioïdes aux USA c'est qu'elle touche  les classes moyennes vivant en zones rurales et que 77% de ces récents usagers d'héroïne disent avoir connu les opiacées par des médicaments légaux.
Cette crise met une nouvelle fois en lumière la confusion existant entre drogues et médicament car cette forme d'addiction 'nouvelle vague' s'est installée à partir de prescriptions d'Oxycontin, ou de Tramadol et a conduit nombre de leurs consommateurs à aller chercher sur le marché illicite des effets similaires avec l’héroïne ou le fentanyl.  
Or, en matière d'addiction, la limite entre le prescrit et l'interdit est assez peu opérante, les acteurs officiels (labos pharmaceutiques) et officieux (narcos) fonctionnent de la même façon en favorisant l'existence de consommateurs réguliers de leurs produits, derrière les apparences du soin, de la défonce ou de la substitution, et que pour une large part, la toxicomanie est moins liée à la recherche de l'évitement d'une forme de douleur qu'à celle de la quête de plaisir.
La tentation est alors grande de fustiger l'impitoyable fatalité de l'addiction, cette fois relayée par les vilains labos pharmaceutiques qui remplacent dans l'imagination les dealers d'autrefois. Les pourvoyeurs, quels qu'ils soient, sont forcément les agents du Mal et à l'autre bout du spectre, notre jeunesse est ontologiquement une victime innocente.

Ainsi, après qu'on ait réussi à prendre en charge la douleur et développé, à cause de la menace du sida les traitements de substitution, il nous faudrait de nouveau adhérer aux peurs d'un autre siècle et hurler avec les loups ? 

Non ! car dans les faits les overdoses sont la plupart du temps dues au mélange des opioïdes avec d'autres sédatifs tels que l'alcool, les anti-histaminiques (ex promethazine) ou les benzodiazépines (ex Xanax). C'est en réalité l'ignorance du sujet qui cause plus de morts que les opiacés ingérés en eux-mêmes.

L'ignorance tue aussi par la difficulté à connaitre la composition des produits vendus illicitement. Des analyses anonymes et gratuites de la composition des drogues sont déjà mises en place par des associations, mais dans beaucoup de pays cela reste trop limité et trop confidentiel. On peut même imaginer que les produits saisis fassent l'objet d'analyses afin de partager les résultats auprès des associations de réduction des risques et des communautés d'usagers.

Enfin, la Naloxone, qui est un antidote à l'action des morphiniques, devrait être mise à disposition et vulgarisée auprès des communautés ou des proches de consommateurs d'opioïdes, ainsi que des associations de réduction des risques. 
Pour citer Carl Hart, "Les médecins n'ont pas besoin d'être formés aux opioïdes, la population doit l'être." http://drcarlhart.com/

 
La tentation est grande de préférer la guerre contre un mauvais objet à la réelle prise en compte du sujet. Alors que le prohibitionnisme qui combat l'offre et corrige la morale de l'individu échoue depuis 50 ans, il faut nous préparer à vivre dans un monde où l'accès aux molécules psychotropes sera toujours plus facile et moins contrôlable, et ce en s'appuyant sur des dynamiques collectives de santé publique et de réduction des risques. 
L'aveuglement et l'ignorance tuent plus que les produits.

Ozias 

Voir sur le même sujet dans ce blog : https://emagicworkshop.blogspot.com/2016/02/heroine-le-retour.html 

Comment l'addiction aux opioïdes s'est installée aux USA : https://www.theatlantic.com/magazine/archive/2019/05/opioid-epidemic-west-virginia-doctor/586036/

https://www.scientificamerican.com/article/people-are-dying-because-of-ignorance-not-because-of-opioids/

Ecrit d'après les articles de Jean-Maxence Grenier, Bertrand Lebeau, Fabrice Olivet. parus dans journal ASUD #61.
The Real Opioid Emergency. By Carl L. Hart. Aug. 18, 2017


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Mines d'informations : http://vih.org/kiosque#swaps; http://www.asud.org/category/journal/

Dernier update (Janvier 2020) revue SWAPS p9-16